JO de Tokyo: 10 000 spectateurs maximum autorisés sur les sites de compétition

Une vue générale montre le stade national (L), le principal site des Jeux olympiques et paralympiques de 2020 à Tokyo (AFP)
Une vue générale montre le stade national (L), le principal site des Jeux olympiques et paralympiques de 2020 à Tokyo (AFP)
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Publié le Lundi 21 juin 2021

JO de Tokyo: 10 000 spectateurs maximum autorisés sur les sites de compétition

  • Les compétitions pourraient cependant se dérouler à huis clos si les infections à la Covid-19 se multipliaient de nouveau au Japon
  • Les sportifs étaient les premiers à redouter un huis clos et certains sponsors avaient indiqué en privé qu'ils préféraient un public, même limité

TOKYO : Les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo, qui s'ouvrent le 23 juillet, ont décidé lundi d'autoriser des spectateurs locaux, mais à 50% des capacités d'accueil de chaque site et dans une limite maximum de 10 000 personnes.

Les compétitions pourraient cependant se dérouler à huis clos si les infections à la Covid-19 se multipliaient de nouveau au Japon, ont précisé les organisateurs dans un communiqué.

Les organisateurs et les autorités japonaises ont finalement tranché 32 jours avant le plus grand événement sportif international, bouleversé par la pandémie.

Dès mars, les organisateurs avaient pris la décision - sans précédent dans l'histoire olympique - d'interdire la venue de spectateurs de l'étranger en raison d'un risque sanitaire jugé trop élevé.

Et ils n'avaient cessé depuis de reporter celle sur les spectateurs résidant au Japon, notamment pour tenir compte de la situation réelle dans l'archipel le plus tard possible.

Cinq parties ont été impliquées dans la réunion en ligne de lundi: le Comité d'organisation de Tokyo-2020, le gouvernement japonais, le gouvernement de la métropole de Tokyo, le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP).

Les sportifs étaient les premiers à redouter un huis clos et certains sponsors avaient indiqué en privé qu'ils préféraient un public, même limité.

S’adressant aux autorités japonaises au début de la réunion, le président du CIO Thomas Bach a dit que son organisation "soutiendrait totalement votre décision" qui vise à "protéger au mieux" la population nippone et les participants.

Cherchant visiblement à rassurer, il a aussi répété que plus de 80% des résidents du Village olympique seraient vaccinés, ainsi que près des 80% des journalistes.

La levée de l'état d'urgence dimanche à Tokyo et dans d'autres départements a envoyé un signal clairement favorable aux organisateurs, qui attendaient la décision du gouvernement japonais pour déterminer s'ils accepteraient des spectateurs locaux et, si oui, dans quelle limite.Mais le gouvernement japonais a maintenu certaines restrictions au moins jusqu'au 11 juillet et le Premier ministre Yoshihide Suga a averti que celles-ci pourraient être renforcées d'un coup si les cas de Covid-19 repartaient à la hausse et le système médical était de nouveau sous pression.

Les experts sanitaires conseillant le gouvernement avaient estimé qu'il serait "idéal" d'organiser les JO à huis clos et des associations médicales japonaises avaient carrément appelé à l'annulation des Jeux.

«Limiter les risques»

Vendredi, lors d'une conférence de presse, la présidente du comité d'organisation de Tokyo-2020, Seiko Hashimoto, n'avait pu cacher son tiraillement: "Organiser les Jeux sans spectateurs est le meilleur moyen d'assurer des Jeux en toute sécurité (...). Mais tant que nous aurons des spectateurs qui souhaiteront assister aux Jeux, nous essaierons autant que possible de les satisfaire et de limiter les risques".

"Mais si les circonstances sont trop défavorables, nous serons contraints de renoncer" et cette décision "pourra se prendre jusqu'au dernier moment".

Les organisateurs cherchent depuis des mois à vaincre la résistance de l'opinion japonaise qui s'est montrée hostile à la tenue des Jeux cet été. Un sondage publié lundi dans le journal Asahi a toutefois révélé que 34% des Japonais étaient désormais favorables aux JO, contre 14% le mois dernier.

Selon une enquête publiée dimanche par l'agence Kyodo, 86% des personnes interrogées restent inquiètes d'un rebond du Covid-19 pendant les Jeux et 40% estiment qu'ils devraient être organisés sans spectateurs.

Le Japon, qui a commencé à fermer ses frontières dès mars 2020, a été relativement épargné par la pandémie, par comparaison à de nombreux autres pays, avec 14 400 décès officiellement recensés.

Mais la campagne de vaccination dans le pays a démarré très lentement, avant d'accélérer depuis la mi-mai. A ce jour, moins de 7% des Japonais ont reçu deux doses de vaccin.

Les organisateurs des JO ont donné des gages à la population en divisant par trois le nombre de délégués étrangers invités aux Jeux et en imposant des mesures draconiennes aux participants, avec menaces d'expulsion en cas de non-respect des règles sanitaires.

Les Jeux olympiques sont prévus du 23 juillet au 8 août et les Paralympiques du 24 août au 5 septembre. Une décision sur les spectateurs pour les Paralympiques sera prise le 16 juillet, ont annoncé lundi les organisateurs.


Cyberattaques : Berlin a rappelé «pour consultations» son ambassadeur en Russie

L'ambassadeur allemand en Russie, Alexander Graf Lambsdorff  (Photo, AFP).
L'ambassadeur allemand en Russie, Alexander Graf Lambsdorff (Photo, AFP).
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  • Une cyberattaque a notamment ciblé des adresses email de responsables du SPD, le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz
  • Les pays occidentaux sont depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, en alerte maximum contre le risque d'attaques informatiques massives

BERLIN: Berlin a indiqué lundi avoir rappelé pour consultations son ambassadeur en Russie, Alexander Graf Lambsdorff, après avoir accusé vendredi un groupe de hackeurs russes contrôlé par Moscou d'une récente campagne de cyberattaques.

L'ambassadeur "restera une semaine à Berlin puis retournera à Moscou", a indiqué lors d'un point presse régulier la porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Kathrin Deschauer, ajoutant que le gouvernement prenait "très au sérieux" cet "acte contre (notre) démocratie".

Les gouvernements allemand et tchèque ont accusé vendredi le groupe APT28, dirigé par les services de renseignement de la Russie, d'une récente campagne de cyberattaques dans leur pays respectif. Des accusations jugées "infondées" par la Russie.

Attaques ciblées 

Une cyberattaque a notamment ciblé des adresses email de responsables du SPD, le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, selon le gouvernement.

Berlin a annoncé vendredi la convocation du chargé d'affaires de l'ambassade de Russie, "pour faire comprendre au gouvernement russe que nous n'acceptons pas ces actions".

Les pays occidentaux sont depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, en alerte maximum contre le risque d'attaques informatiques massives et d'opérations de désinformation orchestrées par la Russie.


Exercice américano-philippin contre une «invasion» en mer de Chine

Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a quant à lui assuré lundi que son pays n'entendait pas "faire monter la tension" en mer de Chine méridionale (Photo, Fournie).
Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a quant à lui assuré lundi que son pays n'entendait pas "faire monter la tension" en mer de Chine méridionale (Photo, Fournie).
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  • Ces incidents font craindre un conflit plus large qui pourrait impliquer les Etats-Unis, allié des Philippines
  • La semaine dernière, les forces américaines participant à Balikatan avaient tiré des roquettes de précision Himars depuis l'île occidentale de Palawan

LAOAG: Les troupes américaines et philippines ont tiré lundi des obus et des missiles sur une force d'"invasion" imaginaire pendant des exercices en mer de Chine méridionale, dans le nord des Philippines où les deux pays ont récemment accusé la Chine de "conduite dangereuse et déstabilisante".

Plus de 16.700 soldats américains et philippins participent à ces manoeuvres annuelles navales, terrestres et aériennes organisées jusqu'au 10 mai dans une zone où les incidents à répétition entre embarcations chinoises et philippines font craindre un conflit plus large.

Les soldats américains massés sur les dunes de la côte nord-ouest des Philippines, près de la ville de Laoag, à 400 kilomètres au sud de Taïwan, ont tiré plus de 50 obus de 155 millimètres sur des cibles flottantes à environ cinq kilomètres de la côte, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les troupes philippines ont enchaîné avec des tirs de roquettes vers les attaquants factices, avant que les deux forces ne finissent l'exercice avec des mitrailleuses, des missiles Javelin et d'autres salves d'artillerie.

Cet exercice à munitions réelles, baptisé "Balikatan" ("Epaule contre épaule" en tagalog, la langue philippine), vise à "se préparer au pire", a déclaré aux journalistes le commandant de la Première force expéditionnaire des Marines des Etats-Unis, Michael Cederholm.

"Il est conçu pour repousser une invasion", a-t-il ajouté sur le site de l'exercice, débuté le 22 avril dans plusieurs endroits des Philippines. "Notre flan nord-ouest est plus exposé", a détaillé à l'AFP le général philippin Marvin Licudine, dirigeant l'exercice pour la partie philippine. "A cause des problèmes régionaux, nous devons dès maintenant nous entraîner sur notre propre sol".

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une importante route commerciale. Elle ignore un arbitrage international qui lui a donné tort en 2016, et y fait patrouiller des centaines de navires des garde-côtes et de la marine.

La semaine dernière, Manille a accusé les garde-côtes chinois d'avoir endommagé un bateau des garde-côtes philippins et un autre du bureau des pêches en tirant dessus au canon à eau près du récif de Scarborough, contrôlé par la Chine mais revendiqué par les Philippines.

Des exercices en forme de dissuasion 

Ces incidents font craindre un conflit plus large qui pourrait impliquer les Etats-Unis, allié des Philippines, et d'autres pays de la région, dans une période où la Chine renforce sa pression diplomatique et militaire autour de Taïwan.

La semaine dernière, les ministres de la Défense des Philippines, des Etats-Unis, du Japon et de l'Australie ont, à l'issue d'une réunion dans l'archipel américain d'Hawaï, publié un communiqué conjoint dénonçant la "conduite dangereuse et déstabilisante" de Pékin en mer de Chine méridionale.

"Les actions de la Chine dans les mers de Chine orientale et méridionale sont légitimes, légales et irréprochables", avait auparavant affirmé le 12 avril le ministère chinois des Affaires étrangères.

La semaine dernière, les forces américaines participant à Balikatan avaient tiré des roquettes de précision Himars depuis l'île occidentale de Palawan, face aux îles Spratleys également disputées.

Selon l'armée américaine, il s'agissait d'une répétition du déploiement rapide du système Himars sur les côtes philippines bordées par la mer de Chine méridionale afin de "sécuriser et de protéger le territoire, les eaux territoriales et les intérêts de la zone économique exclusive des Philippines".

"Les exercices militaires sont une forme de dissuasion", a déclaré le ministre philippin des Affaires étrangères, Enrique Manalo, dans un discours prononcé en son nom par un assistant lors d'un atelier public vendredi. "Plus nous simulons, moins nous agissons."

Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a quant à lui assuré lundi que son pays n'entendait pas "faire monter la tension" en mer de Chine méridionale.

"Nous ne suivrons pas les garde-côtes chinois et les navires chinois dans cette voie", a-t-il dit. "Nous n'avons pas l'intention d'attaquer qui que ce soit avec des canons à eau ou tout autre équipement offensif", a-t-il poursuivi, ajoutant que Manille continuera à utiliser exclusivement la voie diplomatique pour régler les différends avec Pékin.


La mésaventure d'un proviseur américain, cas d'école des dangers de l'IA

Les mots « Intelligence artificielle IA », miniature d’un robot et d’une main jouet sont représentés sur cette illustration prise le 14 décembre 2023 (Photo, Reuters).
Les mots « Intelligence artificielle IA », miniature d’un robot et d’une main jouet sont représentés sur cette illustration prise le 14 décembre 2023 (Photo, Reuters).
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  • Eric Eiswert, proviseur à Pikesville dans le Maryland, près de Washington, s'est retrouvé au coeur d'une violente polémique avec un enregistrement vocal
  • L'affaire, qui survient en pleine année électorale aux Etats-Unis, met en lumière la facilité avec laquelle les outils d'IA générative peuvent être employés pour nuire à tout un chacun

WASHINGTON: Après l'indignation provoquée dans un lycée américain par la diffusion de propos racistes attribués au proviseur, le vertige de découvrir que la bande sonore a été montée de toutes pièces. Cet épisode illustre les dangers d'une intelligence artificielle devenue accessible à tous.

Eric Eiswert, proviseur à Pikesville dans le Maryland, près de Washington, s'est retrouvé au coeur d'une violente polémique avec un enregistrement vocal -- qui se révélera un faux -- lui faisant prononcer des commentaires choquants contre des élèves juifs et des "enfants noirs ingrats".

L'affaire, qui survient en pleine année électorale aux Etats-Unis, met en lumière la facilité avec laquelle les outils d'IA générative peuvent être employés pour nuire à tout un chacun, et les difficultés auxquelles font face les autorités pour lutter contre de telles pratiques.

"Désormais, tout le monde est vulnérable", et non plus seulement les célébrités, alerte Hany Farid, professeur à l'Université de Californie à Berkeley (ouest).

"Il suffit d'une image pour ajouter une personne dans une vidéo, et 30 secondes d'audio pour cloner la voix de quelqu'un", poursuit le spécialiste en détection d'images et d'enregistrements manipulés numériquement, consulté par la police dans cette affaire.

Quand l'enregistrement fuite sur les réseaux sociaux en janvier, il devient rapidement viral. Une publication recueille des milliers de commentaires sur Instagram, et propulse l'école au coeur d'une polémique nationale.

Le militant des droits civiques DeRay McKesson réclame la démission du proviseur sur son compte X, suivi par près d'un million d'internautes. Il admettra s'être fait abuser.

Les messages haineux pleuvent sur les réseaux sociaux et les coups de fil menaçants se multiplient dans l'établissement. Le "monde serait meilleur si vous étiez sous terre", écrit ainsi un internaute au proviseur.

Ce dernier est placé en congés, son domicile mis sous protection. Contacté par l'AFP, il n'a pas répondu.

Vengeance 

"Je continue de m'inquiéter des dégâts provoqués par cette affaire", confie Billy Burke, directeur du syndicat représentant le proviseur.

Fin avril, Dazhon Darien, 31 ans, responsable sportif du lycée, a été arrêté par les autorités, accusé d'être à l'origine du faux. Les enquêteurs sont remontés jusqu'à lui grâce à l'adresse électronique qui a initialement partagé le fichier.

Il aurait agi pour se venger d'une enquête ouverte à son encontre par le proviseur sur des paiements suspects.

Le prévenu a mené des recherches sur des outils d'IA depuis le réseau informatique du lycée, selon l'acte d'accusation.

La bande sonore, selon l'analyse d'un expert consulté par la police, "contient des traces de contenu généré par l'IA, avec un montage humain a posteriori".

Cette affaire démontre la nécessité "d'adapter la loi aux avancées technologiques", a estimé le procureur local, Scott Shellenberger.

Les montages audio sont particulièrement difficiles à déceler. En janvier, un message diffusé par appels téléphoniques automatisés usurpant la voix du président Joe Biden incitait les électeurs démocrates de l'Etat du New Hampshire (nord-est) à s'abstenir lors des primaires pour du parti.

A Pikeville, l'affaire a secoué les habitants, "très proches les uns des autres", raconte Parker Bratton, l'entraîneur de golf du lycée.

"Il y a un seul président, mais il y a un million de proviseurs!", s'inquiète-t-il, "les gens se demandent +Que va-t-il m'arriver si quelqu'un décide tout simplement de détruire ma carrière?+".