Fête de la musique: sans couvre-feu, parfois sous la pluie, pour «voir du monde»

La France célèbre la musique sous toutes ses formes avec une fête de rue géante le 21 juin. (Photo, AFP)
La France célèbre la musique sous toutes ses formes avec une fête de rue géante le 21 juin. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 juin 2021

Fête de la musique: sans couvre-feu, parfois sous la pluie, pour «voir du monde»

  • À l'Élysée, le président Emmanuel Macron a décoré deux noms de la musique électro, Jean-Michel Jarre et Marc Cerrone
  • Les villes de Rennes, Nantes et Tours ont annoncé l'annulation des concerts et autres attractions du programme

PARIS: Après des mois de restrictions liées à la Covid, la Fête de la musique et son cortège de mini-concerts étaient très attendus lundi. Même si les orages ont gâché une partie des festivités, les amateurs se sont pressés dans les rues pour "voir du monde".

Les villes de Rennes, Nantes et Tours ont annoncé l'annulation des concerts et autres attractions du programme.

Strasbourg avait indiqué dès vendredi qu'il n'y aurait pas de concert organisé, non pas à cause de la météo cette fois mais parce que les nouvelles consignes sanitaires avaient été révélées trop tardivement, selon elle.

Dans le Loiret, à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, ce fut le déluge. "Les gens ont essayé de rester, ils n'avaient pas envie de partir, les musiciens avaient envie de jouer. Mais la pluie a tout gâché", a regretté Sylvain Damon, le président de l'association organisatrice du concert, FestHilaire. 

À Brest, pas de pluie battante mais le crachin, qui n'effraie pas les passants. Ils entourent une calèche transportant des musiciens. "Voir des gens, leurs sourires, ça fait du bien", s'exclame Laure, 40 ans, venue avec ses deux enfants de neuf ans, Kyllian et Lucille. 

Les Toulousains occupaient les terrasses. "Ah, ça fait trop de bien de jouer!", lance Mathieu, guitariste du groupe Zoran. "On continue avec un truc plus taré, de la musique kitch et du gros bordel!".

Dans le quartier étudiant, quelque 250 jeunes dansent devant un DJ et son mur d'enceintes. "Non, j'ai pas peur qu'on se contamine, c'est trop bien!", déclare une jeune femme. "On va pas rester enfermés toute notre vie", ajoute sa copine. Jusqu'à ce qu'un véhicule de police approche et que la foule se disperse, en quelques secondes.

Car s'il n'y a plus de couvre-feu depuis dimanche, le port du masque reste recommandé à l'extérieur lors des concerts. Et les attroupements de plus de dix personnes sur la voie publique demeurent interdits.

À Paris, des centaines de jeunes se sont retrouvés en début de soirée dans le Jardin des Tuileries, près du Louvre, avant d'en être délogés sans heurts par les forces de l'ordre, a-t-on appris de source policière.

La petite foule s'est alors dispersée dans les rues de la capitale, rejoignant notamment les quais de Seine, dans un jeu du chat et de la souris avec la police, sans incident notable en milieu de soirée.

«Voir du monde»

Les mini-concerts dans les bars et les restaurants étaient eux autorisés pour cette 40e édition de la Fête de la musique, a indiqué la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

À l'Élysée, le président Emmanuel Macron a décoré deux noms de la musique électro, Jean-Michel Jarre et Marc Cerrone, avant leur concert dans la cour du palais.

Le premier, auteur notamment d'Oxygène et d'Équinoxe, a "dédié" cette décoration "à toute la famille de la musique électronique, les DJ, les techniciens... qui ont tellement souffert de la pandémie depuis un an".

Toujours à Paris, Fulvio Roncati, ingenieur de 34 ans, a rejoint son amie Francesca Dupont, archiviste, à la sortie du travail. "Ca semble plus calme que d’habitude mais ça fait du bien. Même s’il n’y a pas beaucoup de groupes, c’est surtout pour l’ambiance, sortir, voir du monde", indique la jeune femme.

Deux antennes de Radio France, FIP et France Inter, organisaient chacune un concert dans la capitale: huit artistes, dont Pete Doherty, le groupe L'Impératrice ou les Belges de Balthazar, aux arènes de Lutèce lors de la soirée de FIP; Feu! Chatterton, Clara Luciani et les Anglais de London Grammar, à L'Olympia, un concert retransmis sur France Inter.

Le stade de Roland-Garros a été transformé en gigantesque scène de concert où une quarantaine d'artistes (Vianney, Patrick Bruel, Kendji Girac, Benjamin Biolay etc.) se produisent devant 4 000 spectateurs, assis et masqués, testés à l'entrée ou munis d'un certificat vaccinal, sur le court central.

L'émission, présentée par le duo Garou-Laury Thilleman, est diffusée sur France Télévisions. 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.