Première étape pour la fabrication de vaccins anti-Covid sur le continent africain

Cyril Ramaphosa, participait depuis l'Afrique du Sud à un point de presse de l'Organisation mondiale de la santé à Genève consacré au projet. (Photo, AFP)
Cyril Ramaphosa, participait depuis l'Afrique du Sud à un point de presse de l'Organisation mondiale de la santé à Genève consacré au projet. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 juin 2021

Première étape pour la fabrication de vaccins anti-Covid sur le continent africain

  • L'Afrique du Sud représente plus de 35% du total des cas de Covid-19 enregistrés en Afrique et souffre actuellement d'une troisième vague d'infections
  • Il s'agit de mettre en place un «centre de transfert de technologie» pour les vaccins anti-Covid à ARN messager, qui se sont révélés extrêmement efficaces

JOHANNESBURG : L'Afrique du Sud a annoncé lundi la première étape pour doter le continent d'une capacité de production de vaccins anti-Covid, mais il faudra du temps pour concrétiser le projet et en attendant "les gens continuent de mourir", a mis en garde le président Cyril Ramaphosa.

Le dirigeant sud-africain, fer de lance du combat pour la levée temporaire de la propriété intellectuelle sur les vaccins anti-Covid et pourfendeur de l'inégalité vaccinale, a justifié la création d'une capacité régionale de production: "On voit bien qu'on ne peut pas compter sur les vaccins qui sont fabriqués en dehors de l'Afrique parce qu'ils ne viennent jamais. Ils n'arrivent jamais à temps et les gens continuent de mourir". 

Il participait depuis l'Afrique du Sud à un point de presse de l'Organisation mondiale de la santé à Genève consacré au projet.

Son pays représente plus de 35% du total des cas de Covid-19 enregistrés en Afrique et souffre actuellement d'une troisième vague d'infections, et comme d'autres pays en développement il voit les vaccins aller dans les pays riches ou dans les pays qui, comme l'Inde, les produisent à grande échelle.

Seulement 2% de la population du continent africain a eu au moins une dose, a affirmé le président Ramaphosa, quand les Etats-Unis ou l'Europe visent les 70% de la population totalement immunisée dans les mois qui viennent.

L'annonce de lundi doit palier à terme ce déséquilibre. Il s'agit de mettre en place un "centre de transfert de technologie" pour les vaccins anti-Covid à ARN messager, qui se sont révélés extrêmement efficaces à l'instar des sérums de Pfizer-BioNTech ou Moderna et qui semblent aussi plus facilement adaptables à des nouveaux variants, que d'autres vaccins de technologie différente.

"Ce pôle de technologie permettra une réponse rapide pour le développement de nouveaux vaccins que ce soit pour les variants du Covid-19 ou de futurs pathogènes sur le continent africain et au bénéfice du monde entier", a affirmé le président français Emmanuel Macron, dans un message enregistré. 

Il s'était engagé, outre le don de vaccins, à aider l'Afrique à mettre sur pied sa propre capacité de production. 

Le projet est porté par un consortium sud-africain composé des sociétés de biotechnologies Biovac et Afrigen Biologics and Vaccines, d'un réseau d'universités et des Centres africains de contrôle des maladies.

Moyen terme

L'OMS a déjà mis en place de tels centres dans le but de stimuler la production mondiale de vaccins contre la grippe.

De fait, ces centres fournissent un savoir-faire et une formation aux fabricants locaux où la technologie enseignée est disponible à une échelle industrielle. 

Les fabricants de pays à faible et moyen revenu qui sont intéressés peuvent y trouver la formation et les licences nécessaires.

L'OMS et ses partenaires apportent leur savoir-faire en matière de production, de contrôle qualité et les droits de propriété intellectuelle pour accélérer la diffusion des technologies.

Dans la configuration sud-africaine, Biovac sera le développeur, Afrigen le fabricant et le réseau d'universités apportera les connaissances en matière d'ARN messager, avec le soutien technique des CDC Afrique.

L'OMS a souligné que le hub sud-africain avait des capacités disponibles.

Mais comme le rappelait le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus: "C'est une étape importante qui va donner des résultats à moyen terme. A court terme nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour augmenter la production et la distribution équitable de vaccins à travers Covax".

Quel calendrier? La cheffe scientifique de l'OMS, la docteure Soumya Swaminathan a d'abord exposé un scénario optimiste, où tout se déroule comme prévu, qui verrait "des vaccins produits en Afrique du Sud dans les 9 à 12 mois qui viennent", en utilisant des procédés déjà éprouvés et approuvés.

S'il fallait faire appel à de nouveaux procédés d'utilisation de l'ARN messager, il faudrait plus de temps notamment à cause des nécessaires essais cliniques.

"Moderna et Pfizer-BioNTech doivent immédiatement partager leur technologie de l'ARN messager avec le hub afin que beaucoup plus de vaccins à ARN puissent être produits de façon indépendante par les fabricants en Afrique du Sud et plus largement sur le continent africain, dès que possible", a réagi Kate Stegeman de l'ONG Médecins sans frontières (MSF).


Vents violents en Grèce: mort de deux touristes vietnamiens, trafic maritime perturbé

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  • L'observatoire national d'Athènes a averti dans un communiqué qu'il existait un "risque très élevé d'incendies de forêt en raison du vent", en particulier dans l'est et le sud du pays
  • Le maire d'Athènes a également fermé les parcs de la capitale dont le jardin national dans le centre après qu'un arbre est tombé dans l'une des artères commerçantes les plus fréquentées de la ville, manquant de peu des passants

ATHENES: Deux touristes vietnamiens sont morts sur l'île de Milos en mer Egée, en Grèce, où des vents violents vendredi ont perturbé les liaisons maritimes avec les îles en pleine saison touristique, a-t-on appris auprès de la police portuaire.

"Un homme et une femme ont été retrouvés inconscients dans la mer" près de la plage de Sarakininiko à Milos, île des Cyclades, et "ont été transportés au centre de santé local", a indiqué à l'AFP une responsable de la police portuaire grecque.

"C'était des touristes vietnamiens faisant partie d'un groupe de croisière. La femme est tombée à l'eau et l'homme a apparemment essayé de la sauver, tous les deux sont morts", a-t-elle ajouté sans donner plus de détails sur la cause de cet accident. Des médias locaux ont rapporté que les victimes s'étaient noyées.

Les accidents maritimes et les noyades sont fréquents pendant l'été en Grèce où de nombreux touristes visitent les îles et les plages de Grèce continentale.

Les vents violents qui soufflent depuis vendredi matin surtout en mer Egée (est) ont contraint certains ferries à rester à quai au Pirée, grand port près d'Athènes, selon la police portuaire.

"Des ferries n'ont pas pu partir ce matin en raison de vents violents, surtout ceux desservant les îles des Cyclades ou du Dodecannèse", selon la même source.

Ainsi, certaines liaisons avec les Cyclades, dont les îles très touristiques de Mykonos et de Paros, ainsi que la Crète ont été annulées, empêchant les déplacements de nombreux touristes, au pic de la saison.

En fin de matinée au moins trois ferries sont finalement partis pour les Cyclades - plus particulièrement pour Paros et Santorin - ainsi que pour la Crète tandis que les itinéraires vers les îles du Dodecannèse (sud-est) prévus en fin d'après-midi, seront effectués, a assuré la police portuaire.

Les liaisons maritimes avec les îles proches d'Athènes, dans le golfe Saronique - Egine, Hydra, Poros ou Spetses - ainsi que celles avec les îles en mer Ionienne (ouest) n'ont en revanche pas été annulées, selon la même source.

Le vent fort du nord, appelé "meltem", est habituel en mer Egée surtout en août, entraînant souvent des annulations de liaisons maritimes.

"Très fort risque d'incendie" 

Par ailleurs, après une réunion d'urgence, le ministère de la Protection civile a placé certaines régions du pays, surtout l'Attique - agglomération d'Athènes -, l'est du Péloponnèse et la Crète, "en vigilance rouge" en raison d'"un très fort risque d'incendies".

Selon le service météorologique national (EMY), les rafales vendredi devraient atteindre 88 km/h.

L'observatoire national d'Athènes a averti dans un communiqué qu'il existait un "risque très élevé d'incendies de forêt en raison du vent", en particulier dans l'est et le sud du pays.

Le maire d'Athènes a également fermé les parcs de la capitale dont le jardin national dans le centre après qu'un arbre est tombé dans l'une des artères commerçantes les plus fréquentées de la ville, manquant de peu des passants.

Située en Méditerranée orientale, très exposée au changement climatique, la Grèce est chaque année touchée par de graves incendies.

De nombreux incendies ont eu lieu depuis juin dans le pays, dont un sur l'île de Chios (nord-est de l'Egée) qui avait dévasté plus de 4.000 hectares, et un autre dans l'ouest de Péloponnèse en juillet, plus de 1.000 hectares.

Il y a une semaine, à la suite d'une canicule prolongée avec des températures ayant dépassé les 45°C, de nombreux incendies s'étaient déclarés à travers le pays, dont l'un près d'Athènes, qui avait entraîné des évacuations d'habitants et endommagé des habitations.


Berlin annonce suspendre les exportations des armes qu'Israël pourrait utiliser à Gaza

Cette photo aérienne prise depuis un avion militaire allemand montre une vue de la capitale jordanienne Amman, sur le chemin vers la bande de Gaza palestinienne pour une mission de largage d'aide humanitaire le 5 août 2025. (AFP)
Cette photo aérienne prise depuis un avion militaire allemand montre une vue de la capitale jordanienne Amman, sur le chemin vers la bande de Gaza palestinienne pour une mission de largage d'aide humanitaire le 5 août 2025. (AFP)
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  • Cette décision marque un changement de cap majeur de la part du gouvernement allemand, l'un des plus fidèles alliés, avec les Etats-Unis, d'Israël en raison de la responsabilité historique de l'Allemagne dans la Shoah
  • "Le gouvernement allemand reste profondément inquiet de la souffrance continue de la population civile dans la bande de Gaza", a ajouté M. Merz

BERLIN: Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé vendredi la suspension des exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser à Gaza, après l'annonce du plan israélien pour le contrôle de la ville palestinienne.

Il devient "de plus en plus difficile de comprendre" en quoi le plan militaire israélien permettrait d'atteindre ses objectifs dans la bande de Gaza et, "dans ces circonstances, le gouvernement allemand n'autorise pas, jusqu'à nouvel ordre, les exportations d'équipements militaires susceptibles d'être utilisés dans la bande de Gaza", a déclaré M. Merz, cité dans un communiqué.

Cette décision marque un changement de cap majeur de la part du gouvernement allemand, l'un des plus fidèles alliés, avec les Etats-Unis, d'Israël en raison de la responsabilité historique de l'Allemagne dans la Shoah.

"Le gouvernement allemand reste profondément inquiet de la souffrance continue de la population civile dans la bande de Gaza", a ajouté M. Merz.

"Avec l'offensive prévue, le gouvernement israélien porte une responsabilité encore plus grande" en ce qui concerne l'aide aux civils dans le territoire palestinien, a-t-il continué, réitérant son appel en faveur d'un accès complet pour "les organisations de l'ONU et d'autres institutions non gouvernementales".

La communauté internationale s'inquiète de plus en plus des souffrances des Palestiniens à Gaza, où une évaluation soutenue par les Nations unies a mis en garde contre la famine.

"Le gouvernement allemand demande instamment au gouvernement israélien de ne pas prendre de nouvelles mesures en vue d'annexer la Cisjordanie", a ajouté le chancelier.


L'ONU exige de «stopper immédiatement» le plan israélien de contrôle militaire de la bande de Gaza 

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  • Ce plan, adopté dans la nuit de jeudi à vendredi par le cabinet de sécurité israélien, "va à l'encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible
  • "Tout porte à penser que cette nouvelle escalade entraînera des déplacements forcés encore plus massifs, plus de meurtres, plus de souffrances insoutenables, des destructions insensées et des crimes atroces"

GENEVE: Le plan du gouvernement israélien "visant à une prise de contrôle militaire complète de la bande de Gaza occupée doit être immédiatement stoppé", a déclaré vendredi le Haut-Commissaire aux droits de l'homme Volker Türk dans un communiqué.

Ce plan, adopté dans la nuit de jeudi à vendredi par le cabinet de sécurité israélien, "va à l'encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible, de la réalisation de la solution à deux Etats et du droit des Palestiniens à l'autodétermination", accuse M. Türk.

"Tout porte à penser que cette nouvelle escalade entraînera des déplacements forcés encore plus massifs, plus de meurtres, plus de souffrances insoutenables, des destructions insensées et des crimes atroces", dénonce le Haut-Commissaire, régulièrement accusé de tendances pro-palestiniennes par les autorités israéliennes et personna non grata dans le pays.

M. Türk demande au gouvernement israélien de laisser l'aide humanitaire entrer "sans entrave" dans la bande de Gaza "au lieu d'intensifier cette guerre" pour sauver les vies des civils.

Les otages, enlevés lors de l'attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas en territoire israélien, "doivent être libérés immédiatement et sans condition par les groupes armés palestiniens", a exigé également le responsable onusien.

L'armée israélienne a riposté à cette attaque sans précédent en lançant une guerre qui a détruit une bonne partie de la bande de Gaza et fait plus de 60.000 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

"Les Palestiniens détenus arbitrairement par Israël doivent également être libérés immédiatement et sans condition", a ajouté M. Türk.