Ethiopie: 64 morts dans une frappe aérienne de l'armée éthiopienne au Tigré

Ces derniers jours, le Tigré a connu un regain d'activité militaire, notamment autour de quelques points stratégiques. (Photo, AFP)
Ces derniers jours, le Tigré a connu un regain d'activité militaire, notamment autour de quelques points stratégiques. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 24 juin 2021

Ethiopie: 64 morts dans une frappe aérienne de l'armée éthiopienne au Tigré

  • «Il y avait beaucoup de blessés et de morts, on marchait sur eux et dans leur sang»
  • Les témoignages de blessés, recueillis à l'hôpital de Mekele où de rares victimes ont été évacuées, dessinent un tableau macabre

ADDIS ABEBA: Au moins 64 personnes ont été tuées et 180 autres blessées mardi sur un marché de la localité de Togoga, dans la région en guerre du Tigré, dans une frappe aérienne menée par l'armée éthiopienne qui affirme avoir visé des combattants rebelles. 

Mercredi, des survivants sortis au compte-gouttes de cette localité située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale régionale Mekele avaient raconté le carnage causé la veille à la mi-journée par un bombardement aérien alors que le marché hebdomadaire était bondé.  

Jeudi, un responsable régional de l'administration intérimaire de cette région du nord de l'Ethiopie a dressé le lourd bilan. 

"Jusqu'à présent, il y a 64 morts et 180 blessés à Togoga", a déclaré à l'AFP Mulu Atsbaha, conseiller en charge de la santé maternelle et infantile au sein de l'administration de transition du Tigré. 

Ce bilan, élaboré à partir de chiffres recueillis auprès "des dirigeants locaux et de la population de Togoga", reste provisoire. M. Mulu a indiqué que la collecte d'informations auprès des familles des victimes allait se poursuivre. 

Ce bombardement sanglant a été condamné mercredi par l'ONU, qui a demandé une "enquête rapide sur cette attaque et les actes ultérieurs privant les victimes de soins médicaux", ainsi que l'Union européenne et les Etats-Unis. 

Il est intervenu au lendemain d'élections nationales en Ethiopie, qui ne se sont pas tenues dans la région du Tigré, où l'armée fédérale mène depuis novembre une opération destinée qui a renversé les autorités locales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Depuis, Addis Abeba a installé une administration de transition au Tigré. 

Cette opération militaire s'est transformée en un conflit de longue durée, marqué par de nombreux récits d'exactions sur les civils (massacres, viols, déplacements de population...). 

"Propagande" 

Au centre des accusations, l'armée éthiopienne a indiqué jeudi avoir mené une "opération" le 22 juin à Togoga contre des forces réunies "pour célébrer ce qu'ils appellent la fête des martyrs", commémoration d'un bombardement sur la ville tigréenne d'Hawzen le 22 juin 1988 durant la guerre civile, a déclaré à l'AFP un porte-parole, le colonel Getnet Adane.  

"Il n'est pas possible que ces (combattants) lorsqu'ils dansent armés pour célébrer leur soi-disant jour des martyrs, puissent en même temps s'appeler des civils lorsqu'ils sont ciblés dans une opération militaire. C'est inacceptable", a-t-il affirmé. 

"Il est clair que les derniers combattants du TPLF et de ses milices s'habillent en civil", a-t-il insisté. 

"Lier cette opération à un jour de marché (...), c'est de la pure propagande", a-t-il affirmé. 

L'armée éthiopienne est également accusée d'avoir empêché les secours d'accéder à Togoga et les blessés de se rendre à l'hôpital de Mekele. 

Plusieurs ambulanciers ont raconté avoir voulu rejoindre Togoga depuis mardi et en avoir été empêchés par des soldats. 

De rares ambulances ont été autorisées à passer. Un total de 73 blessés, dont plusieurs enfants en bas âge, avaient atteint Mekele jeudi après-midi, a-t-on appris de source médicale.  

Un médecin a déclaré jeudi matin à l'AFP que le personnel de l'hôpital de Mekele avait procédé à des amputations et traitaient également des brûlures et des blessures par éclats d'explosif, caractéristiques d'un bombardement. 

"Il y a encore beaucoup de gens sous les décombres", soulignait mercredi soir à son arrivée à Mekele Tsigabu Gebretinsae, dont le fils de 22 ans a été tué et la fille de 12 ans, blessée à une main, a dû être amputée.  

Avion abattu 

Dénonçant une "attaque gratuite" des forces éthiopiennes, le porte-parole du Commandement central du Tigré, Getachew Reda, a affirmé mercredi soir sur Twitter que les forces pro-TPLF avoir abattu un avion "transportant des explosifs et des munitions". 

Les combats durent depuis plus de sept mois au Tigré entre les forces pro-TPLF et l'armée fédérale éthiopienne, épaulée par des troupes des autorités régionales voisines de l'Amhara et l'armée de l'Erythrée, pays frontalier du Tigré. 

Ils ont fait des millions de déplacés et selon l'ONU, au moins 350.000 personnes sont en situation de famine dans la région, ce que conteste le gouvernement éthiopien. 

Ces derniers jours, habitants, responsables locaux et diplomates ont relaté à l'AFP un regain d'activité militaire, notamment autour des villes stratégiques d'Adigrat et Wukro.  

Jeudi matin, des habitants faisaient état de bombardements au nord de Mekele.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Short Url
  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Short Url
  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

Short Url
  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."