L'Ethiopie: fière de sa longue histoire et plurielle

L'Ethiopie a été le premier Etat africain admis à la Société des nations (SDN) puis aux Nations unies. Sa capitale Addis Abeba abrite le siège de l'Union africaine (UA). (AFP)
L'Ethiopie a été le premier Etat africain admis à la Société des nations (SDN) puis aux Nations unies. Sa capitale Addis Abeba abrite le siège de l'Union africaine (UA). (AFP)
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Publié le Lundi 21 juin 2021

L'Ethiopie: fière de sa longue histoire et plurielle

  • Une tentative d'invasion italienne fut repoussée à la fin du XIXe siècle et les troupes de Mussolini, qui parvinrent à occuper le pays en 1936, ont été forcées d'en partir cinq ans plus tard par les forces éthiopiennes
  • Les Axoumites se sont convertis au christianisme au début du IVe siècle, avant même la majorité de l'Europe, et ont créé leur propre alphabet

ADDIS ABEBA: Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, avec 110 millions d'habitants répartis en plusieurs dizaines de groupes ethniques, l'Ethiopie compte parmi les plus vieilles nations au monde et a dominé la Corne de l'Afrique pendant des siècles.

Voici cinq choses à savoir sur ce pays qui tient ses élections nationales lundi.

Pays millénaire

Les Axoumites - peuplant l'actuelle Ethiopie ainsi que l'Erythrée - étaient considérés au Ier siècle après J.C. comme l'une des grandes civilisations de l'Antiquité.

Puissant et prospère, le royaume commerçait avec l'Europe et l'Asie, tout en conquérant des terres en Afrique et en Arabie.

Les Axoumites se sont convertis au christianisme au début du IVe siècle, avant même la majorité de l'Europe, et ont créé leur propre alphabet. Des siècles plus tard, cette écriture est toujours lue par les prêtres orthodoxes éthiopiens.

Le patrimoine naturel de l'Ethiopie remonte lui plus loin encore. Les ossements de Lucy, la célèbre Australopithèque qui vivait il y a quelque 3,2 millions d'années, ainsi que certains des plus vieux outils connus, y ont été découverts.

Farouchement indépendante

Les Ethiopiens s'enorgueillissent de n'avoir jamais été colonisés, ayant repoussé les envahisseurs à l'époque où l'Afrique subissait le joug colonial.  

Une tentative d'invasion italienne fut repoussée à la fin du XIXe siècle et les troupes de Mussolini, qui parvinrent à occuper le pays en 1936, ont été forcées d'en partir cinq ans plus tard par les forces éthiopiennes.

Entre la fin du XIIIe siècle et l'année 1974 - soit 700 ans - l'Ethiopie a été gouvernée par une dynastie qui se targuait de descendre du roi Salomon et de la reine de Saba.

Le dernier empereur, Haïlé Sélassié, fut renversé par le régime communiste du Derg. Figure clé de la modernisation de l'Ethiopie, le souverain était également considéré comme un messie par les Rastafaris de la très lointaine Jamaïque.

L'esprit d'indépendance de l'Ethiopie s'exprime de mille manières. Les Ethiopiens ont leur propre calendrier, qui comporte 13 mois, et sont actuellement en 2014.

L'Ethiopie a été le premier Etat africain admis à la Société des nations (SDN) puis aux Nations unies. Sa capitale Addis Abeba abrite le siège de l'Union africaine (UA).

Plurielle et pieuse

L'Ethiopie compte dix régions administratives, découpées en fonction de critères ethniques et linguistiques. Malgré des territoires et des populations très variables, toutes bénéficient d'une autonomie vis-à-vis d'Addis Abeba, siège du gouvernement fédéral.

Les Oromo, dont est issu le Premier ministre Abiy Ahmed, forment le premier groupe ethnique en nombre. Les Amhara viennent ensuite, avant d'autres groupes comme les Tigréens ou les Somali.  

En 2019, les Sidama ont voté pour la création de la 10e région éthiopienne, ravivant le désir d'autonomie d'autres groupes minoritaires, surtout dans le Sud.

L'Ethiopie est principalement chrétienne, et plus particulièrement orthodoxe, mais environ un tiers du pays est musulman. On y trouve également une petite communauté juive, bien qu'une majorité ait migré en Israël dans les années 1980 et 1990, lors d'exfiltrations parfois rocambolesques. 

Economie émergente

L'Ethiopie affiche l'une des croissances économiques les plus rapides d'Afrique malgré d'importants défis structurels comme le remboursement de sa dette. Elle espère atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire bas en 2025.

La majorité de la population travaille dans l'agriculture et environ un tiers des Ethiopiens vivent dans la pauvreté. La faim reste une menace constante dans ce pays qui a connu des famines. 

Ces dernières années, le gouvernement a engagé un processus de modernisation de l'économie, promettant d'ouvrir le capital de grandes sociétés publiques comme Ethiopian Airlines, la plus grande compagnie aérienne d'Afrique.

L'Ethiopie est un pays enclavé depuis qu'il a perdu son accès à la mer lors de l'indépendance en 1993 de l'Erythrée, baignée par la mer Rouge.

Tensions régionales

L'Ethiopie a construit un gigantesque barrage électrique de 4,6 milliards de dollars sur le Nil Bleu, considéré par Addis Abeba comme un jalon essentiel de son développement.

Mais le Soudan et l'Egypte, tous deux en aval de cet ouvrage, s'opposent fermement à ce Grand barrage de la Renaissance, estimant qu'il va réduire leur accès crucial aux eaux du Nil.

Une autre source de tensions couve à la frontière entre l'Ethiopie et le Soudan, où des violences ont provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes dans une zone aux terres fertiles, revendiquée par les deux pays.

Enfin, à l'occasion de la guerre au Tigré, dans le Nord de l'Ethiopie, depuis novembre, des troupes venues d'Erythrée ont rejoint l'armée fédérale et sont soupçonnées d'y avoir commis des atrocités. 


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.


Zelensky a déclaré espérer que le conflit Iran-Israël ne réduirait pas l'aide à l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.
  • M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré espérer que la série de frappes menées par Israël et l'Iran l'un contre l'autre n'aboutirait pas à une diminution de l'aide occidentale à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe.

« Nous aimerions que l'aide à l'Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l'aide à l'Ukraine », a indiqué M. Zelensky lors d'une conférence de presse menée vendredi et diffusée samedi.

Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.

M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

« La coalition des volontaires est en train de ralentir (...) Cette situation a montré que l'Europe n'a pas encore décidé de rester aux côtés de l'Ukraine sans les États-Unis », a-t-il déclaré. 

« Lorsque les Européens ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n'existait pas aux États-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l'Ukraine.

Samedi, dans un message sur X, le dirigeant ukrainien a également appelé les États-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche.

« À l'heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n'arrêtera pas Poutine. Ce qu'il faut, c'est changer de ton », a plaidé M. Zelensky, appelant au contraire à renforcer les sanctions envers Moscou.

Le dirigeant ukrainien a par ailleurs assuré que l'offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors que la Russie y avait revendiqué la capture d'une nouvelle localité la veille. 

Selon M. Zelensky, une incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder leur contingent en deux pour mener l'offensive sur la région de Soumy, ce qui les a empêchées d'avancer plus profondément vers la capitale régionale du même nom.

Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont également revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout, dans la région de Donetsk, à l'est du pays.

Le président ukrainien a également démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), qu'elles ont annoncé attaquer début juin.

Il a enfin annoncé que l'Ukraine « travaillait sur la possibilité de produire en série des missiles balistiques », sans donner plus de détails. 


Mali : des affrontements meurtriers ont opposé l'armée à des indépendantistes touareg dans le nord du pays.

Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
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  • Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».
  • Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

DAKAR, SENEGAL : Des affrontements meurtriers ont éclaté vendredi dans le nord du Mali entre l'armée, soutenue par les mercenaires russes d'Africa Corps et les indépendantistes du Front de libération de l'Azawad (FLA), a rapporté l'AFP, se basant sur les témoignages des belligérants et de sources locales.

Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».

L'armée affirme avoir tué des « combattants ennemis » et estime que la situation est « sous contrôle », sans admettre de pertes.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le FLA (Front de libération de l'Azawad), coalition de groupes indépendantistes, a affirmé avoir mené « une opération offensive contre un important convoi de la coalition Fama (Forces armées maliennes) Africa Corps ». 

« Plusieurs dizaines de morts à l'ennemi, dont des éléments des mercenaires d'Africa Corps », c'est ce qu'aurait infligé le FLA.

Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

Le FLA annonce également un bilan de trois morts et sept blessés dans ses rangs.

Plus tôt vendredi, Mohamed Elmaouloud, porte-parole de la coalition de groupes indépendantistes FLA, avait déclaré à l'AFP : « Nos troupes ont mené une action ciblée contre une patrouille d'Africa Corps ce vendredi. Nous avons infligé d'importants dégâts matériels et des pertes humaines dans leurs rangs ».

Une autre source au sein du FLA avait affirmé à l'AFP que « plusieurs mercenaires d'Africa Corps ont été tués ».

Au cours de la journée, les indépendantistes du FLA ont diffusé des images sur les réseaux sociaux. On y voit des corps d'hommes blancs en tenue de combat, ainsi que ce que le FLA présente comme du matériel récupéré lors des affrontements.

L'Azawad est le nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le nord du Mali. Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord du pays à la fin de l'année 2023, après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'État central.

Cette attaque survient une semaine après l'annonce par Wagner, qui appuyait l'État malien depuis 2021, de la fin de sa mission dans le pays. Ses contingents ont été réintégrés au sein de l'Africa Corps, une organisation sous le contrôle direct du ministère russe de la Défense. 

« Les combats de ce vendredi ont été féroces. Il y a eu des pertes des deux côtés. Mais il faut encore attendre pour obtenir des chiffres définitifs », avait indiqué plus tôt vendredi à l'AFP un élu de la région.

Créé en novembre 2024 par la fusion de plusieurs groupes indépendantistes à dominante touarègue revendiquant le territoire de l'Azawad, dans le nord du Mali, le FLA est le principal groupe armé du pays.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Cette crise s'ajoute à une grave crise économique.