Crise des subprimes: Natixis condamnée à 7,5 millions d'euros d'amende pour information trompeuse

Cette photo d'archive prise à Paris le 28 août 2018 montre le siège de la banque de financement et d'investissement française Natixis. La banque Natixis reconnue coupable dans une affaire d'exposition aux subprimes le 24 juin 2021. (Photo, AFP)
Cette photo d'archive prise à Paris le 28 août 2018 montre le siège de la banque de financement et d'investissement française Natixis. La banque Natixis reconnue coupable dans une affaire d'exposition aux subprimes le 24 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 juin 2021

Crise des subprimes: Natixis condamnée à 7,5 millions d'euros d'amende pour information trompeuse

  • Jugée depuis le 29 mars devant le tribunal correctionnel de Paris, Natixis a été reconnue « coupable des faits qui lui étaient reprochés » et condamnée au montant maximal demandé lors du réquisitoire début avril
  • Outre cette amende de 7,5 millions d'euros, l'établissement a par ailleurs été condamné à indemniser les parties civiles à hauteur de 3 euros par action détenue sur la période concernée par les faits, a précisé le tribunal

PARIS: Une « tromperie assumée » et « grave » :  tel est le jugement sévère du tribunal correctionnel de Paris qui a condamné jeudi la banque Natixis à une amende de 7,5 millions d'euros pour information trompeuse durant la crise des subprimes.

Jugée depuis le 29 mars devant le tribunal correctionnel de Paris, Natixis a été reconnue « coupable des faits qui lui étaient reprochés » et condamnée au montant maximal demandé lors du réquisitoire début avril, selon le jugement lu jeudi par l'un des trois magistrats en charge de ce dossier.

Outre cette amende de 7,5 millions d'euros, l'établissement a par ailleurs été condamné à indemniser les parties civiles à hauteur de 3 euros par action détenue sur la période concernée par les faits, a précisé le tribunal. 

Le montant total d'indemnisation pourrait ainsi avoisiner plus d'un million d'euros, a précisé à l'AFP une source proche du dossier.

Interrogés par l'AFP, les avocats de la banque, Bruno Quentin et Éric Dezeuze, ont regretté ce jugement et étudient désormais « l'opportunité de former une voie de recours », considérant toujours que la communication de l'établissement à l'époque des faits reprochés était « parfaitement adaptée ».

Seul procès subprimes en Europe

Natixis, filiale du groupe bancaire mutualiste BPCE créée et introduite en Bourse fin 2006, était accusée d'avoir sous-estimé, dans un communiqué de novembre 2007, son exposition indirecte aux subprimes, un type de crédit hypothécaire distribué aux États-Unis. Dans ce communiqué sur ses résultats du troisième trimestre de l'année, la banque avait indiqué que les risques portés sur les subprimes étaient « limités ».

Dans son communiqué, la banque « rappelle que les éléments du communiqué concerné avaient déjà été examinés par l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) » et qu'elle « avait décidé qu'il n'y avait pas lieu d'engager des poursuites à l'encontre de Natixis ».

La crise des subprimes aura coûté cher à la jeune banque, qui verra son cours s'effondrer, passant de 19,55 euros lors de son introduction en Bourse en 2006 à moins d'un euro par action en 2009

À ce jour, « c'est le seul dossier subprimes qui soit arrivé devant un tribunal pénal dans toute l'Europe », avait relevé lors des débats en avril le vice-procureur Patrice Amar.

Dans son jugement aux accents particulièrement sévères, le tribunal considère que la banque « a sciemment diffusé des informations trompeuses, notamment en communiquant des chiffres d'exposition aux subprimes sans jamais préciser les hypothèses retenues », ce qui a contribué à rendre « sa communication incompréhensible ».

Il lui est également reproché d'avoir notamment omis de signaler certaines expositions à hauteur de 850 millions d'euros.

« Tromperie assumée »

Tous ces éléments « ne permettaient pas au marché d'apprécier correctement » les perspectives de l'établissement, ont estimé les juges, soulignant qu'il y a eu une « tromperie assumée au plus haut niveau de la direction de Natixis et destinée à préserver le cours de Bourse de la société »".

« L'ensemble des organes et des représentants de Natixis (de l'époque, ndlr) étaient informés » et « l'infraction a été commise en parfaite connaissance de cause », ont-ils ajouté, citant nommément l'ancien dirigeant de la banque Dominique Ferrero.

Ces faits ont été jugés « d'autant plus graves » par le tribunal que les actions Natixis avaient été massivement distribuées à des petits porteurs clients des réseaux de détail du groupe BPCE lors de l'introduction en Bourse de l'établissement. Le groupe BPCE, maison mère de Natixis, est en effet né de la réunion des réseaux Caisse d'Épargne et Banque Populaire.

Fin 2006, « nos conseillers de Caisse d'Épargne et de Banque Populaire nous ont fait une cour effrénée pour que nous achetions des actions Natixis. L'objectif fixé à nos conseillers était de récolter au total 5 milliards d'euros auprès de braves gens et ils ont réussi », avait ainsi relaté lors de sa plaidoirie Me Alain Géniteau, qui représente 746 petits porteurs emmenés par l'Adam, l'Association de défense des actionnaires minoritaires.

Entre les demandes de réparation au titre d'un préjudice de « perte de chance » et celles au titre d'un préjudice moral, les différents avocats des parties civiles avaient réclamé au total plus de 5 millions d'euros à Natixis. 

 


Partenariat mondial entre Aramco et la Fifa

Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
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  • L’accord s’appuie sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement
  • Il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire

RIYAD: Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie.

Aramco, l’une des principales sociétés intégrées d’énergie et de produits chimiques au monde, recevra des droits de parrainage pour plusieurs événements, notamment la Coupe du monde de la Fifa 2026 et la Coupe du monde féminine de la Fifa 2027, selon l’accord, qui restera en vigueur jusqu’à fin 2027.

L’accord s’appuie également sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement et il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a déclaré que l’entité était «ravie» d’accueillir Aramco dans sa famille de partenaires mondiaux.

«Ce partenariat aidera la Fifa à organiser ses tournois phares au cours des quatre prochaines années et, comme c’est le cas pour tous nos accords commerciaux, il nous permettra d’apporter un soutien accru à nos deux cent onze associations membres de la Fifa à travers le monde», poursuit-il.

Aramco a une longue expérience en matière de soutien à des événements d’envergure mondiale, mais également de développement d’initiatives sportives communautaires, selon M. Infantino, qui ajoute que la Fifa se réjouit de collaborer avec Aramco sur divers projets au cours des années à venir.

«Grâce à ce partenariat avec la Fifa, nous souhaitons contribuer au développement du football et exploiter le pouvoir du sport pour avoir un impact dans le monde entier», déclare Amin Nasser, PDG d’Aramco.

Ce partenariat reflète l’ambition d’Aramco de favoriser l'épanouissement de communautés dynamiques et il élargit le soutien de l’entreprise au sport en tant que plate-forme de croissance, poursuit-il.

Grâce à ce partenariat, Aramco et la Fifa exploiteront le pouvoir du football pour créer des initiatives sociales décisives à travers le monde.

Aramco travaillera également avec la Fifa pour stimuler l’innovation, en identifiant les possibilités de déployer son expertise et ses technologies dans l’organisation de tournois de football à l’échelle mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre, y compris sur le cloud

Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
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  • La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%
  • «La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft», en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates

NEW YORK: Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché, y compris sur l'activité clef de l'informatique à distance (cloud), dont l'importance a été renforcée par l'émergence de l'intelligence artificielle.

Le bénéfice net ressort en hausse de 20%, à 21,9 milliards de dollars, et à 2,94 dollars rapporté par action, indicateur de référence à Wall Street, soit au-dessus des 2,82 dollars qu'attendaient en moyenne les analystes.

La société de Redmond (Etat du Washington) a profité du dynamisme du cloud, scruté par les investisseurs qui s'inquiètent d'un possible ralentissement, alors que Meta a publié, mercredi, une prévision jugée décevante pour le trimestre en cours.

La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%, le rythme le plus rapide depuis deux ans.

Cette branche pèse désormais quelque 43% des revenus de Microsoft, qui s'éloigne chaque jour un peu plus de son modèle historique, qui reposait uniquement sur le système d'exploitation Windows et sa suite logicielle.

"La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft", en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates, d'Hargreaves Lansdown, dans une note,

"Le groupe retire déjà les dividendes de ses milliards d'investissement dans des technologies telles que ChatGPT et Dall-E qui offrent une capacité de création et une utilisation hyper-personnalisée" aux usagers des produits Microsoft, a ajouté Jeremy Goldman, du cabinet eMarketer.

Ce dernier a ainsi capitalisé sur son investissement dans OpenAI, dont l'interface d'IA générative ChatGPT a bousculé le monde de l'informatique, fin 2022, et qu'il a intégré dans beaucoup de ses produits et services.

Microsoft a aussi généré de la croissance dans ses deux autres divisions majeures, les services aux professionnels (+12%) et l'informatique personnelle (+17%), qui comprend Windows, les appareils et la console XBox.

Les ventes de contenus et services liés à cette dernière se sont envolés (+62%), grâce à l'intégration de l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard.

Au total, le chiffre d'affaires se monte à 61,9 milliards de dollars, en progression de 17% sur un an.

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l'action Microsoft gagnait près de 5%.


Le fabuleux destin de Kabosu, chienne star d'internet et emblème du dogecoin

Un seul dogecoin ne vaut actuellement que 15 cents (14 centimes d'euro), mais comme cette cryptomonnaie est très abondante, sa capitalisation totale pèse plus de 23 milliards de dollars. (AFP).
Un seul dogecoin ne vaut actuellement que 15 cents (14 centimes d'euro), mais comme cette cryptomonnaie est très abondante, sa capitalisation totale pèse plus de 23 milliards de dollars. (AFP).
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  • La chienne d'Atsuko Sato est devenue mondialement célèbre avec une photo qui a inspiré une vague de blagues décalées en ligne et l'emblème du dogecoin
  • Mais pour Mme Sato, 62 ans, Kabosu est toujours le même fidèle compagnon qui l'accompagne chaque jour à son travail dans un jardin d'enfant

SAKURA: La chienne d'Atsuko Sato est devenue mondialement célèbre avec une photo qui a inspiré une vague de blagues décalées en ligne et l'emblème du dogecoin, une cryptomonnaie créée à l'origine pour plaisanter mais dont Elon Musk s'est entichée.

Mais pour Mme Sato, 62 ans, Kabosu est toujours le même fidèle compagnon qui l'accompagne chaque jour à son travail dans un jardin d'enfant.

"C'était si bizarre" de découvrir que Kabosu était une star sur internet, raconte sa propriétaire à l'AFP chez elle à Sakura, dans le département de Chiba (est de Tokyo).

Tout a commencé en 2010 quand elle a posté sur son blog une photo de sa chienne, de la race japonaise shiba inu, assise sur un sofa, l'air espiègle et les pattes avant croisées.

Ce cliché innocent a engendré un phénomène internet massif: le "mème" du "Doge", où d'innombrables internautes utilisaient son image ou celles d'autres shiba inu pour des blagues décalées sur des forums en ligne comme Reddit.

Ses fans les plus passionnés ont même fait de la photo d'origine un "NFT", une oeuvre d'art numérique protégée, qu'ils ont ensuite acheté pour 4,2 millions de dollars en 2021 en formant une communauté en ligne, "Own the Doge".

« La Mona Lisa de l'internet »

"Le Doge est le chien le plus populaire de l'ère moderne", c'est "la Mona Lisa de l'internet", estime un membre de cette communauté d'ultras rencontré par l'AFP à Los Angeles et qui se fait appeler "Tridog".

Le collectif a aussi mené une campagne de financement participatif pour une statue en plein air de Kabosu, inaugurée fin 2023 à Sakura, et prépare un documentaire sur le phénomène du Doge.

En pleine "Dogemania" en 2013, une cryptomonnaie est née dans le même esprit potache: le dogecoin, qui a brutalement pris de la valeur à partir de 2021 après que le fantasque et richissime multi-entrepreneur Elon Musk a médiatisé sa passion pour elle.

Elon Musk a annoncé un projet spatial censé être entièrement financé en dogecoin: DOGE-1, un petit satellite que doit lancer sa firme SpaceX. Puis il a déclaré que cette cryptomonnaie pourrait servir à acheter certains produits Tesla, et en 2023 il a brièvement utilisé une icône du Doge comme logo de Twitter, le réseau social qu'il a racheté (et finalement rebaptisé X).

Billy Markus, l'un des deux co-fondateurs du dogecoin, avoue à l'AFP avoir été lui-même surpris par l'engouement pour cette cryptomonnaie, dont le concept a été ensuite imité par une ribambelle de "meme coins", avec d'autres mascottes pour emblèmes.

Ce sont des investissements ultra-spéculatifs car extrêmement volatils, leur valeur dépendant de tendances éphémères, de rumeurs et de coups de pub de personnalités.

Un seul dogecoin ne vaut actuellement que 15 cents (14 centimes d'euro), mais comme cette cryptomonnaie est très abondante, sa capitalisation totale pèse plus de 23 milliards de dollars.

Une icône fatiguée 

Atsuko Sato, elle, est loin de tout ça. Si elle a gagné beaucoup d'argent grâce au NFT du Doge, elle en a reversé une grande partie à des organisations caritatives et a payé aussi avec des traitements médicaux pour sa chienne, tombée gravement malade fin 2022.

Kabosu passe désormais la plupart de son temps à se reposer sur un grand coussin à la maison, où des portraits d'elle et des messages d'admirateurs envoyés par des fans du monde entier ornent les murs.

Et quand Mme Sato travaille au jardin d'enfants, Kabosu est à ses côtés dans une poussette pour chien, où elle se laisse docilement caresser par les bambins.

Comme Kabosu a été adoptée dans un refuge, son âge précis est un mystère, mais sa maîtresse pense qu'elle a environ 18 ans, soit au-delà de l'espérance de vie moyenne des shiba inu.

Quand Kabosu mourra, "le monde sera en deuil" mais "une légende perdure toujours", affirme Tridog.

Il espère que les gens se souviendront des "valeurs plus profondes" du mème du Doge, qui sont selon lui "la bonté, l'absurde et le fait de ne pas se prendre trop au sérieux".