Bosch: départ du patron Volkmar Denner et changement de génération

Volkmar Denner, PDG de la société allemande d'électronique et d'ingénierie Bosch, lors de la conférence de presse annuelle de Bosch au Technology Center de Renningen, le 25 avril 2018. Le fournisseur allemand de pièces automobiles Bosch a annoncé le jeudi 24 juin 2021 que Denner se retirerait à la fin de l'année, laissant son successeur diriger l'entreprise dans une transition massive vers la mobilité électrique. (Thomas Kienzle/AFP)
Volkmar Denner, PDG de la société allemande d'électronique et d'ingénierie Bosch, lors de la conférence de presse annuelle de Bosch au Technology Center de Renningen, le 25 avril 2018. Le fournisseur allemand de pièces automobiles Bosch a annoncé le jeudi 24 juin 2021 que Denner se retirerait à la fin de l'année, laissant son successeur diriger l'entreprise dans une transition massive vers la mobilité électrique. (Thomas Kienzle/AFP)
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

Bosch: départ du patron Volkmar Denner et changement de génération

Volkmar Denner, PDG de la société allemande d'électronique et d'ingénierie Bosch, lors de la conférence de presse annuelle de Bosch au Technology Center de Renningen, le 25 avril 2018. Le fournisseur allemand de pièces automobiles Bosch a annoncé le jeudi 24 juin 2021 que Denner se retirerait à la fin de l'année, laissant son successeur diriger l'entreprise dans une transition massive vers la mobilité électrique. (Thomas Kienzle/AFP)
  • M. Denner laissera le 1er janvier les rênes à Stefan Hartung, actuel directeur des activités automobiles au cœur du conglomérat, qui mise de plus en plus sur les objets connectés et l'intelligence artificielle
  • Bosch réalise quelque 60% de son chiffre d'affaires de 71,5 milliards d'euros (2020) dans le secteur automobile, fournissant des composants clés aux constructeurs

FRANCFORT: Volkmar Denner, aux commandes du premier équipementier automobile mondial Bosch depuis 2012, quittera l'entreprise à la fin de l'année, un changement d'ère sur fond de transition massive vers la mobilité électrique et connectée que devra poursuivre son successeur.

M. Denner laissera le 1er janvier les rênes à Stefan Hartung, actuel directeur des activités automobiles au cœur du conglomérat, qui mise de plus en plus sur les objets connectés et l'intelligence artificielle.

Il s'agit d'un "passage de témoin générationnel préparé de longue date" a indiqué le groupe aux 400.000 employés.

Connu du grand public surtout pour ses perceuses et l'électroménager, qui représentent moins d'un tiers de ses ventes, Bosch réalise quelque 60% de son chiffre d'affaires de 71,5 milliards d'euros (2020) dans le secteur automobile, fournissant des composants clés aux constructeurs.

M. Hartung, 55 ans, a rejoint Bosch en 2004 et dirige depuis 2019 cette importante branche "Mobility solutions".

Docteur en physique quantique, M. Denner, qui avait signé un contrat jusqu'à mi-2022, a rejoint Bosch en 1986 avant de devenir le seulement septième patron de l'histoire de l'entreprise non-cotée en Bourse, fondée par Robert Bosch en 1886.

Dieselgate et révolution électrique

S'il a lancé la réorientation de l'entreprise historique vers la mobilité électrique et le numérique, Bosch a aussi été sous sa direction éclaboussé par le scandale des moteurs diesel truqués.

L'équipementier a payé une amende de 330 millions de dollars aux Etats-Unis après la découverte qu'il avait fourni une partie des logiciels utilisés par Volkswagen pour contourner les tests anti-pollution, sans pour autant admettre sa culpabilité.

En Allemagne, la facture était de 90 millions d'euros dans le cadre de ce dossier tentaculaire, qui a mis à mal la réputation du secteur automobile allemand, branche reine de l'industrie du pays.

Autre chantier clé des près de dix ans de mandat de M. Denner, qui aura 65 ans en novembre: le déclin du diesel et du moteur thermique en général. Il menace des milliers d'emplois du secteur liés à leur fabrication et entraîne de vastes restructurations.

Dès fin 2019, le groupe a annoncé la suppression de 2.000 postes en Allemagne, notamment par des départs anticipés à la retraite. Sur le site français de Rodez (Aveyron), où sont produits des composants pour les moteurs thermiques, le projet de supprimer 750 postes sur 1.250 a récemment provoqué une vive émotion.

Le cap est désormais mis sur les technologies d'avenir: mobilité "verte" électrique et à l'hydrogène, puces, intelligence artificielle ou encore objets connectés se retrouvent au coeur de la stratégie de Bosch.

Signe du tournant, Bosch a inauguré au début du mois une nouvelle usine de semi-conducteurs à Dresde, dans l'est de l'Allemagne, moyennant 1 milliard d'euros, le plus important investissement unique dans l'histoire du groupe.

Remaniement de direction

"Pour diriger une entreprise technologique vaste comme Bosch, il faut faire preuve d'une compréhension profonde de la connectivité numérique, l'internet des objets et de l'intelligence artificielle" avait expliqué le directeur du conseil de surveillance Franz Fehrenbach dans une interview au journal Handelsblatt début juin.

M. Denner a "posé les jalons de l'orientation future" de Bosch, rendu "apte à affronter l'avenir", loue-t-il jeudi dans un communiqué. Il laissera également sa place début 2022.

Décision remarquée, M. Denner a refusé de lancer l'équipementier dans la fabrication de cellules à batteries, composantes clé des véhicules électriques et dont le marché est dominé par les fournisseurs chinois.

Face aux investissements trop importants qui auraient été nécessaires pour arriver parmi les leaders du marché, l'entreprise mise sur l'hydrogène, avec un milliard d'euros investis entre 2021 et 2024.

Le départ de M. Denner, père de trois enfants, s'accompagne d'un remaniement du directoire: l'actuel responsable des ventes et du marketing Markus Heyn succèdera à M. Hartung et Markus Forschner rejoindra depuis une filiale la tête du groupe en tant que nouveau directeur financier à la place de Stefan Asenkerschbaumer.

Ce dernier prendra la tête du conseil de surveillance, alors que M. Denner "se concentrera, comme il l'a souhaité, sur la recherche" en tant que "conseiller scientifique" dans le domaine des technologies quantiques, précise Bosch.

Filiz Albrecht, directrice des ressources humaines depuis janvier 2021, restera la première et unique femme au directoire.

 

 

 

 


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.