Bosch inaugure une usine de puces, en pleine pénurie mondiale

L'usine démarrera avec six mois d'avance, le mois prochain. L'industrie automobile recevra en septembre les premières livraisons de l'équipementier. (Photo,AFP)
L'usine démarrera avec six mois d'avance, le mois prochain. L'industrie automobile recevra en septembre les premières livraisons de l'équipementier. (Photo,AFP)
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Publié le Mardi 08 juin 2021

Bosch inaugure une usine de puces, en pleine pénurie mondiale

  • La pénurie affecte l'approvisionnement en puces depuis plusieurs mois et menace la reprise dans certains secteurs en Europe, comme l'automobile
  • Le groupe s'attend à des mois encore difficiles sur le plan de l'approvisionnement avec une baisse de la pression au deuxième semestre

DRESDE : C'est une annonce qui arrive à point nommé: le premier équipementier automobile mondial Bosch a inauguré lundi en Allemagne une nouvelle usine de semi-conducteurs au moment où l'Europe se mobilise pour tenter de rapatrier sur le continent la production de ces précieux composants.

La fine fleur des responsables qui ont pris part lundi à la cérémonie virtuelle marquant le lancement du site de Dresde, dans l'est du pays, témoigne de l'enjeu politique et industriel représenté par ses petites pièces électroniques que le monde s'arrache.

Aux côtés de la Commissaire européenne Margrethe Vestager, la chancelière Angela Merkel a souligné l'importance pour l'UE de "rattraper les concurrents en Asie et aux États-Unis" dans ce secteur technologique "clé".

"Nous devons être ambitieux, nos concurrents du monde entier ne dorment pas", a lancé la dirigeante allemande, rappelant l'objectif européen de doubler d'ici 2030 sa part de marché, en la portant à 20% de la production globale.

Si la pénurie qui affecte l'approvisionnement en puces depuis plusieurs mois n'épargne aucun continent, l'Europe souffre de son manque d'autonomie, au point que les goulets d'étranglement menacent la reprise dans certains secteurs, comme l'automobile.

Bosch a d'ailleurs prévenu lundi: il n'arrive pas en "super-héros" à la rescousse des constructeurs.

Fabriquant principalement des composants pour ses propres produits, le géant allemand "peut contribuer" à réduire la pénurie mais reste lui-même "dépendant de fournisseurs", a souligné son patron Volkmar Denner.

Mais "comme dans toute situation tendue, chaque pièce produite supplémentaire aide", explique à l'AFP Jens Fabrowsky, responsable des activités semi-conducteurs à la direction de Bosch.

Le groupe s'attend à "des mois encore difficiles" sur le plan de l'approvisionnement, selon son directeur, avec "une baisse de la pression au deuxième semestre".

 

Viser la spécialisation

 

En posant, en 2018, la première pierre de l'usine de Dresde, le groupe n'avait "franchement pas prévu la crise", reconnaît M. Fabrowsky.

Cet investissement d'une valeur d'un milliard d'euros est le plus important de l'histoire de Bosch qui dispose déjà d'un autre site de fabrication à Reutlingen, dans le sud de l'Allemagne.

L'usine démarrera avec six mois d'avance, le mois prochain. L'industrie automobile recevra en septembre les premières livraisons de l'équipementier.

De plus en plus petits et puissants, les semi-conducteurs permettent à des appareils de capter, traiter ou stocker des données. Ils sont indispensables et intégrés à de nombreux objets du quotidien, des voitures (freins, assistance de conduite...) aux consoles de jeux vidéo, en passant par avions et téléphones mobiles.

Aujourd'hui, l'UE est largement dépendante d'usines en Asie, où sont basés certains des plus grands producteurs et des plus avancés, comme la Taïwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), leader du marché.

Dans ce domaine, une "autarcie européenne complète n'est ni judicieuse ni souhaitable", a toutefois relevé le PDG de Bosch, appelant l'Europe à se spécialiser sur certains types de puces.

Outre Bosch, l'Europe dispose avec l'Allemand Infineon, le Français STMicroelectronics ou le Néerlandais NXP, d'entreprises de pointe.

L'UE a récemment annoncé sa volonté de mobiliser plusieurs milliards d'euros dans le cadre d'un plan de soutien appelé "Piiec" (projet important d'intérêt européen commun) pour soutenir les investissements privés et favoriser les collaborations en matière de microélectronique.

Bosch a obtenu quelque 140 millions de subventions dans le cadre d'un précédent programme européen.

Intelligence artificielle

A terme, 700 employés, contre 250 actuellement, travailleront dans l'usine, implantée au coeur de la "Silicon Saxony", pôle technologique de la région de Saxe.

Cette "Silicon Valley" allemande, héritée de l'ex-RDA, a acquis une réputation internationale.

Car si la chute du Mur de Berlin a entraîné désindustrialisation et chômage de masse dans l'Est, l'expertise en électronique est demeurée l'un des atouts cachés de la région.

Les chercheurs de RDA avaient même développé dans les années 1980 une puce pionnière avant Siemens, leur grand concurrent à l'ouest.

Désormais, les méthodes ont changées: Bosch dit ouvrir "une des usines de puces les plus modernes" du monde, où l'intelligence artificielle analyse et optimise en temps réel les données de production.

"Toutes les machines sont connectées", explique Jens Fabrowsky. "Chaque seconde, nous collectons l'équivalent de 500 pages de données" dont l'analyse "n'est possible que grâce à l'intelligence artificielle".


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
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  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.