Immeuble effondré en Floride: les autorités gardent espoir de retrouver des survivants

Les secours à l’oeuvre pour trouver des survivants à Surfside (Photo, AFP).
Les secours à l’oeuvre pour trouver des survivants à Surfside (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 26 juin 2021

Immeuble effondré en Floride: les autorités gardent espoir de retrouver des survivants

  • Au troisième jour après l'effondrement spectaculaire d'un immeuble résidentiel près de Miami, les secours poursuivaient samedi leurs recherches acharnées
  • Au moins quatre personnes ont trouvé la mort dans l'écroulement du bâtiment Champlain Towers de douze étages face à la mer, survenu à Surfside

SURFSIDE: Au troisième jour après l'effondrement spectaculaire d'un immeuble résidentiel près de Miami, les secours poursuivaient samedi leurs recherches acharnées dans les décombres, compliquées par un incendie, les autorités ayant toujours l'espoir de retrouver des survivants. 

« Nous gardons espoir. (...) Nous recherchons des personnes vivantes dans les décombres, c'est notre priorité et nos équipes n'ont pas arrêté », a assuré samedi la maire du comté de Miami-Dade, où a eu lieu le drame, Daniella Levine Cava, lors d'une conférence de presse. 

Au moins quatre personnes ont trouvé la mort dans l'écroulement du bâtiment Champlain Towers de douze étages face à la mer, survenu à Surfside, au sud-est des Etats-Unis, dans la nuit de mercredi à jeudi et pour l'heure inexpliqué. 

L'une d'entre elles a été identifiée, comme Stacie Fang, la mère d'un garçon de 15 ans sauvé des gravats jeudi matin. Transportée à l'hôpital, elle n'a pas survécu, selon le Miami Herald.

159 personnes restaient par ailleurs manquantes, parmi lesquelles neuf Argentins, trois Uruguayens et six Paraguayens, dont la soeur de la Première dame du Paraguay, et au moins quatre Canadiens, selon les autorités. 

« Aucune nouvelle victime n'a été trouvée », a indiqué samedi Daniella Levine Cava, soulignant que les opérations de secours s'effectuaient dans des conditions particulièrement difficiles. 

Flammes et gravats

Un incendie, dont les pompiers n'arrivent pas à localiser la source, s'est, en effet, déclenché sur le site et « entrave » les fouilles. La fumée se propage à travers les gravats ce qui rend certaines zones de recherches inaccessibles, selon la maire. 

Les soldats du feu ont demandé aux riverains de rester chez eux, fenêtres et portes closes, pour se protéger des fumées nocives. 

Enchevêtrements de poutres et de métal, piles de gravats, odeurs de caoutchouc et de plastique carbonisés, malgré le feu, les secouristes, unités cynophiles et grues fouillent de façon frénétique les ruines du bâtiment depuis deux jours et demi. 

« Notre expérience nous montre que pendant les premières 72 heures, il y a de fortes chances que des personnes puissent être encore vivantes là-dedans », a déclaré à la chaîne CBS, Danny Cardeso, un pompier du comté de Miami-Dade. 

Des bruits émanent des gravats, sans que les secouristes, qui ont créé un tunnel sous le parking inondé du bâtiment pour essayer d'atteindre les potentiels survivants, aient la certitude qu'ils soient d'origine humaine. 

Mais à mesure que les heures passent, l'anxiété et la colère des familles grandissent. 

Un mémorial avec bougies, fleurs et une quarantaine de photos des personnes manquantes a été érigé près du site du sinistre. 

« Nous avons une amie qui a pu s'enfuir du bâtiment avec son mari », explique samedi Gina Berlin, 54 ans, qui vit dans le quartier depuis 1992. « Je suis toujours sous le choc, et suis venue prier pour les personnes manquantes ». 

« L'ami de ma mère est là (sous les décombres). Nous voulons avoir de l'espoir mais nous devons être réalistes. La prochaine étape consiste à être là pour les familles et savoir pourquoi c'est arrivé », souligne Mark, 55 ans, qui n'a pas voulu donné son nom de famille.

Dommages structurels

Le besoin d'explications sur les causes de cette catastrophe ayant touché environ 55 appartements se fait, en effet, de plus en plus pressant.

Un rapport portant sur l'état de l'immeuble avait noté dès 2018 des « dommages structurels majeurs », ainsi que des « fissures » dans le sous-sol du bâtiment, selon des documents publiés vendredi soir par la ville de Surfside. 

« L'imperméabilisation sous les abords de la piscine et la voie d'accès pour les véhicules, (...) est au-delà de sa durée de vie et doit donc être complètement retirée et remplacée », a écrit dans ce document l'expert Frank Morabito. 

« Ne pas remplacer l'imperméabilisation dans un futur proche causera l'élargissement exponentiel de l'étendue des détériorations du béton », affirmait-il également en réclamant des réparations « dans un délai convenable », sans toutefois relever de risque d'effondrement.

La maire du comté de Miami-Dade a assuré samedi que la ville n'était pas au courant de cette étude mais qu'un audit de l'immeuble et de l'ensemble des bâtiments construits il y a plus de 40 ans allait être réalisé dans les 30 prochains jours. 

L'attention s'est aussi portée sur une autre étude conduite en 2020 qui a montré que le Champlain Towers, construit en 1981, avait subi un affaissement d'environ 2 millimètres par an entre 1993 et 1999.

Dans un communiqué conjoint avec son université, l'auteur de l'étude a toutefois précisé que l'affaissement des sols ne causerait pas seul l'effondrement d'un immeuble.

Des travaux visant à mettre le bâtiment aux normes étaient par ailleurs en cours, notamment sur le toit, ont précisé plusieurs responsables, estimant néanmoins peu probable qu'ils soient la cause de l'effondrement.

Un immeuble construit à la même période que le Champlain Towers par les mêmes architectes est par ailleurs sous surveillance, a déclaré samedi le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. 

« Je sais qu'ils envisagent de l'évacuer. Je ne sais pas s'il y a des signes qu'il y a des problèmes dans ce bâtiment mais étant donné les similarités », a-t-il justifié. 

En attendant, l'enquête pour déterminer les causes exactes de la tragédie de Surfside durera probablement des mois, ont prévenu les experts.  


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.