Ces Bulgares rentrés avec la pandémie, espoirs d'un pays dépeuplé

Nicko Ventsislav, 29 ans, travaille sur son ordinateur dans un bureau à Sofia le 3 juin 2021. (Photo, AFP)
Nicko Ventsislav, 29 ans, travaille sur son ordinateur dans un bureau à Sofia le 3 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 29 juin 2021

Ces Bulgares rentrés avec la pandémie, espoirs d'un pays dépeuplé

  • Le retour de ces Bulgares, dont beaucoup se sont joints aux manifestations massives anti-corruption de l'été 2020, a apporté un souffle de changement
  • Un site intitulé «Bulgaria Wants You» évoque «les impôts les plus bas et le plus long congé maternité d'Europe»

SOFIA: Partis de Bulgarie il y a plusieurs années, ils se sont retrouvés au chômage ou en télétravail à cause de la pandémie de Covid-19 et sont rentrés dans leur pays natal.

Une bouffée d'espoir pour cette terre dépeuplée qui a vu revenir l'an dernier 37 364 des siens, soit six fois plus que le nombre de départs, du jamais vu depuis la fin du communisme.

Cette tendance est observée dans l'ensemble du sud-est de l'Europe, selon un récent rapport du Fonds des Nations unies pour la population qui appelle les gouvernements de la région à saisir l'occasion pour stopper "l'hémorragie démographique à l'oeuvre depuis des décennies".

Nicko Ventsislav, 29 ans, est l'un de ces "rapatriés".

Au printemps 2020, il perd son emploi à l'aéroport de Nice, dans le sud-est de la France. A l'origine, il "n'avait pas envie" de quitter la Côte d'Azur. 

"Mais au 70e jour du confinement, j'ai commencé à regarder les offres d'emploi", raconte-t-il.

Combinaison idéale

Il s'est alors laissé séduire par la proposition d'une compagnie de sous-traitance, Telus International Bulgaria, destinée aux Bulgares de l'étranger.

A la clé, une enveloppe de 5 000 leva (2 500 euros) pour l'aider à s'installer, et des conditions attractives.

Depuis 2017, l'entreprise a réussi à faire revenir 150 ressortissants. "La pandémie a servi de catalyseur à ce processus", souligne sa directrice, Kristina Ivanova, qui salue "leur expérience et leur connaissance" d'autres langues et cultures.

Desislava Nikolova, 38 ans, est quant à elle chef de projet dans l'enseigne de sport française Decathlon. Depuis le printemps 2020, elle a passé une grande partie de son temps en Bulgarie grâce au travail à distance. 

"Je reçois un salaire occidental que je dépense en Bulgarie où la vie est beaucoup moins chère: c'est la combinaison idéale!" explique-t-elle, tout en pianotant sur son ordinateur dans un café de la capitale Sofia.

Elle apprécie aussi "de renouer contact avec ses amis et famille". "Même si je ne compte pas revenir de manière permanente, j'aimerais passer la moitié de l'année ici". 

Corruption et théories du complot

L'ONG Touk-Tam (Ici et là), qui accompagne la réintégration de ces "revenants", vante "la bulle bulgare" loin de la frénésie des grandes villes occidentales: "accès facile à la mer, à la montagne, bon équilibre entre travail et loisirs", énumère son chef Hristo Boyadjiev.

Un tableau idyllique tempéré par certains, qui déplorent l'inefficacité de l'administration, "l'arrogance de la classe politique", les scandales.

Paskal Jelezov, 29 ans, salarié d'une entreprise britannique revenu après 14 ans passés aux Etats-Unis, se dit "époustouflé par le pessimisme, même le nihilisme" et la propagation des théories du complot.

Le retour de ces Bulgares, dont beaucoup se sont joints aux manifestations massives anti-corruption de l'été 2020, a apporté un souffle de changement.

Mais resteront-ils? "La majorité des entreprises n'ont pas réussi à les garder malgré la pénurie de main-d'oeuvre, en raison des salaires non compétitifs", analyse Tomtcho Tomov, de la Chambre d'Economie bulgare.

Bulgaria wants you

Mariya Peykova, 32 ans, a hâte de retrouver Paris après un an de télétravail dans le secteur de la finance: "la ville me manque avec ses pistes de vélo, sa beauté et son caractère cosmopolite", confie-t-elle.

Pour tenter de préserver l'élan dans ce pays le plus pauvre de l'UE, dont la population a chuté de 9 millions d'habitants à 7 millions en 30 ans, les initiatives fleurissent.

Sur internet ou à la télévision, des programmes racontent les histoires à succès de ceux rentrés au pays dans l'espoir d'attirer les réfractaires.

"La vie à l'étranger finit par peser: on gagne de l'argent, c'est le temps de le dépenser qui manque", explique à l'AFP l'animatrice de l'un de ces programmes, Petya Kertikova, qui a elle-même vécu aux Etats-Unis.

Un site intitulé "Bulgaria Wants You" ("La Bulgarie vous demande") évoque "les impôts les plus bas et le plus long congé maternité d'Europe".

"En Bulgarie, on travaille pour vivre, on ne vit pas pour travailler", résume M. Jelezov. Malgré ses réserves, il compte bel et bien rester, "définitivement".


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.