Fairouz reçoit Macron: portrait de « l’ambassadrice du Liban auprès des étoiles »

Macron décorant Fairouz. (Photo Fournie)
Macron décorant Fairouz. (Photo Fournie)
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Publié le Mardi 01 septembre 2020

Fairouz reçoit Macron: portrait de « l’ambassadrice du Liban auprès des étoiles »

  • La diva libanaise reste un symbole national, qui transcende les clivages politiques et générationnels
  • Avec les frères Rahbani, elle a révolutionné la chanson libanaise folklorique et populaire

BEYROUTH: Qui ne connait pas Fairouz, « l’ambassadrice du Liban auprès des étoiles » ? Qui, au Liban, n’a jamais fredonné une chanson de Fairouz ? Elle est une légende dans le monde arabe. Avec les frères Rahbani, Mansour et Assi (son mari), Fairouz, est entrée dans chaque foyer. Pour chanter l’amour, la liberté ou la paix. Des générations se sont aimées sur ses chansons. Les Libanais ont vécu la guerre avec ses airs patriotiques qui n’étaient jamais très loin.

De son vrai nom Nouhad Haddad, la diva libanaise est née en 1934. Sa famille s’est installée dans le quartier de Zoukak el Blat à Beyrouth.

Elle a fait ses premiers pas en 1947 avec la chorale de Radio-Beyrouth. Séduit par sa voix, le directeur de la radio, Halim El-Roumi, lui donne son surnom Fairouz (émeraude) et l’embauche. C’est là qu’elle rencontre les frères Rahbani, Mansour et Assi qu’elle épousera. C’est avec lui qu’elle aura quatre enfants (Ziad, Rima, Layal et Haali).

Ensemble, ils vont révolutionner la chanson libanaise folklorique et populaire, devenant avec l’Egyptienne Oum Kalthoum, la plus célèbre voix du monde arabe.

Son foisonnant répertoire compte près de 3000 chansons, trois films et une vingtaine de pièces musicales. Sa carrière s’est en particulier envolée après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck où « elle fait trembler les colonnes des temples romains » selon l’ancien ministre français de la Culture, Jack Lang.

Malgré sa renommée internationale, Fairouz est peu connue du grand public. Elle entretient volontiers le mystère, donnant rarement des interviews à la presse. « Catherine Deneuve disait que pour être star, il faut toujours garder un brin de mystère. Et le fait qu’elle ne soit pas toujours accessible, donne plus de poids et d’éclats à sa présence », affirme Georges Béchara, un proche et un passionné de Fairouz et de son art. « Elle n’envahit pas les écrans de télé et les pages des magazines. Le public l’adule précisément pour sa discrétion et sa simplicité ».

Froide, joviale, farceuse, espiègle

Fairouz, l’artiste, est tout aussi complexe que Nouhad la personne. Lors de ses concerts, elle adopte toujours une posture immobile, froide. Mais il existe aussi d’autres Fairouz: la joviale, la farceuse, l’espiègle. « Les Rahbani ont souvent créé dans leurs opérettes, des personnages à l’image de Fairouz, comme Loulou, Zayoun ou Qronfol. Assi a su jouer à merveille du vrai caractère de son épouse afin de lui créer des rôles qui lui ressemblaient. Fairouz était sa muse. Et l’humour de son fils Ziad vient de sa mère, et non de son père », précise Georges Béchara, qui estime que Fairouz s’exprime à travers ses chansons sans avoir à s’exposer médiatiquement. « Elle a chanté l’amour, la vie, la mort, la patrie, la prière, Dieu… Le côté mondain ne l’intéresse pas ».

Depuis le début de sa carrière, surtout durant la guerre au Liban, Fairouz a voulu rester discrète concernant ses opinions politiques, contrairement à beaucoup d’artistes qui s’engagent politiquement. « Fairouz chante le Liban. Elle n’a jamais voulu être avec un parti contre un autre, soutenir un politicien contre un autre », précise Béchara. A travers ses chansons, la diva libanaise incarne la paix et l’amour. Que l’on soit chrétien ou musulman, sunnite ou chiite, Marocain ou Irakien, sa voix pénètre au plus profond de l’être, transcendant les conflits et les identités. En 2008, elle avait créé une polémique en se produisant à Damas, alors que le pays du Cèdre était plongé dans une profonde polarisation entre deux camps politiques, celui du « 8 mars »  et du « 14 mars » (pro et anti-régime syrien). Elle reste tout de même un symbole national, qui transcende les clivages politiques et générationnels.

« Le personnage intime ressemble beaucoup à nos mamans, précise ce proche de la diva. Quand elle reçoit de la visite, c’est elle qui sert le café. Elle offre bonbons et chocolats. Elle insiste comme le font nos mères. Elle se comporte comme n’importe quelle femme au foyer, avec les mêmes habitudes libanaises de générosité et d’accueil ».Toutefois en public, Fairouz une femme renfermée et très timide. Elle a toujours le trac avant de monter sur scène. C’est aussi une des raisons pour lesquelles elle évite le contact avec le public et la presse.

Une vie privée remplie de chagrin

Son retrait est également dû au fait que la chanteuse tient énormément à sa vie privée, qui a été remplie de chagrins et de tourments. « Il y a une séparation entre Fairouz et Nouhad ». En tant que mère, la chanteuse a enduré beaucoup de difficultés. Rares sont les personnes qui savent les blessures profondes qu’elle combat quotidiennement. « Fairouz prend soin personnellement de son fils Haali, handicapé dès la naissance. C’est une situation qui n’a jamais été facile pour elle. Sans oublier la mort de sa fille Layal en 1987 d’une hémorragie cérébrale ». Sa vie de couple a également été tumultueuse. L’année 1978 a marqué la fin de sa vie commune avec son mari Assi, ainsi que de leur collaboration artistique. A partir de 1979, c’est son fils Ziad qui lui composera ses chansons. Un nouveau style pour la diva auquel le public n’était pas habitué. Un débat naîtra entre les nostalgiques des chansons romantiques et populaires des frères Rahbani et celles de Ziad imprégnées de jazz et plus éclectiques.

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Le lien entre Fairouz et les frères Rahbani a d’ailleurs toujours été au centre de beaucoup de spéculations. On se demande toujours qui a créé qui ? Est-ce Fairouz qui a permis aux Rahbani de devenir célèbres ? Ou sont-ce les frères Rahbani qui ont propulsé Fairouz au-devant de la scène ?  « Elle a permis aux dons des frères Rahbani de pouvoir s’exprimer. C’est ce qu’on appelle le génie de la voix. Il est évident que les paroles et la musique de Mansour et Assi sont exceptionnelles. Mais il faut admettre aussi que la sensibilité et la voix de Fairouz ont permis de consacrer l’art des Rahbani. D’ailleurs son fils Ziad l’a expliqué. Sa mère ajoutait souvent sa touche personnelle. Sa voix créait la musique. C’est ça la force de Fairouz », précise Georges Béchara.

Un théâtre en son nom

Fairouz a des relations généralement agitées avec les dirigeants politiques. Elle a toujours refusé de faire un concert privé pour un chef d’Etat, quel qu’il soit. Béchara se rappelle ainsi que « du temps du mandat de Charles Helou, le président tunisien Habib Bourguiba a visité Beyrouth en 1965. Les autorités libanaises avaient alors demandé à Fairouz si elle pouvait se produire en concert public au Casino du Liban en l’honneur de Bourguiba, grand fan de la diva libanaise. En pleine répétition pour le concert, les autorités libanaises ont demandé à la chanteuse si elle pouvait se déplacer au palais présidentiel pour un récital privé en présence des deux présidents, pour des raisons de sécurité. Fairouz ayant catégoriquement refusé de chanter au palais, le concert avait été annulé. A cette époque, les chansons de la diva avaient été bannies de la radio publique libanaise pour la sanctionner. Fairouz se produisit finalement en 1968 à Tunis, où Bourguiba a pu finalement assister à son concert ».

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Son foisonnant répertoire compte près de 3000 chansons, trois films et une vingtaine de pièces musicales. (Joseph EID/AFP)

Lors du sommet arabe au Caire en 1976, alors que Fairouz préparait un concert au théâtre du « jardin de l’Andalousie » (Hadikat al Andalos) au Caire, « la délégation libanaise, présidée à cette époque par Elias Sarkis, avait exhorté la chanteuse libanaise de donner un concert pour les chefs d’Etat arabes au palais présidentiel d’Anouar al-Sadate. Celle-ci a catégoriquement refusé », ajoute-t-il.

Lors de sa visite à Beyrouth pour le centenaire de la naissance du Grand-Liban, Emmanuel Macron devrait rendre visite à Fairouz. Celle-ci a déjà reçu plusieurs distinctions françaises, notamment l’insigne de commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres sous le président François Mitterrand en 1988 et le titre de chevalier de la Légion d'honneur avec le président Jacques Chirac en 1998. « Fairouz a répété à plusieurs reprises que le meilleur hommage qu’elle aimerait recevoir dans sa vie, est d’avoir un théâtre en son nom. Le président élu Bachir Gemayel le lui avait promis, mais il a été assassiné », conclut Georges Béchara.


Nafura, de Paul Heintz, éligible aux César 2025 dans la catégorie Court Métrage Documentaire

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  • Dans ce road movie nocturne, Paul Heintz poursuit son travail situé à la lisière du réel, attaché à creuser les imaginaires, leurs vertus parfois ambivalentes, pour mieux défaire le pouvoir coercitif dont ils sont aussi parfois l’instrument
  • Nous voici avec trois amies, un chaud soir d’hiver quelque part en Arabie Saoudite

Nafura de Paul Heintz est éligible aux César 2025 dans la catégorie Court Métrage Documentaire, selon l’annonce faite par Hop Scotch cinéma.

« Entre rêve, labyrinthe et dystopie, Paul Heintz dresse une fresque nocturne sur Djeddah, la deuxième plus grande ville d’Arabie Saoudite. »

Il s’agit de trois femmes «anonymisés par des masques de lumière qui leur donnent des airs de lucioles, mêlant de façon indiscernable fiction et documentaire» affirme ainsi Olivia Cooper Hadjian, Critique pour les Cahiers du Cinéma.

Dans ce road movie nocturne, Paul Heintz poursuit son travail situé à la lisière du réel, attaché à creuser les imaginaires, leurs vertus parfois ambivalentes, pour mieux défaire le pouvoir coercitif dont ils sont aussi parfois l’instrument. Nous voici avec trois amies, un chaud soir d’hiver quelque part en Arabie Saoudite. Une ville, et au loin, une monumentale fontaine, considérée comme la fontaine la plus haute du monde.

De cette histoire d’eau et de fabrication des imaginaires urbains et politiques, dans un pays où chacun sait combien elle est un bien précieux, comme un symbole de richesse et de pouvoir, Paul Heintz en retourne les effets. Explorant littéralement l’envers de ce décor, le film offre un récit autre, menant d’une fable politique à son contrepoint en forme de dérive nocturne, et ouvre ainsi à une réflexion sur le pouvoir et les interdits.


Au Louvre, une tenue de Rabih Kayrouz tutoie la Joconde

Cette tenue toute en rubans dorés et tressés, formant un pull et d’une jupe longue composée de bandelettes assemblées les unes aux autres, une tenue qui lui tient à cœur pour le nombre d'heures de travail et de précision qu’elle a nécessité. (Photo fournie)
Cette tenue toute en rubans dorés et tressés, formant un pull et d’une jupe longue composée de bandelettes assemblées les unes aux autres, une tenue qui lui tient à cœur pour le nombre d'heures de travail et de précision qu’elle a nécessité. (Photo fournie)
Cette tenue toute en rubans dorés et tressés, formant un pull et d’une jupe longue composée de bandelettes assemblées les unes aux autres, une tenue qui lui tient à cœur pour le nombre d'heures de travail et de précision qu’elle a nécessité. (Photo fournie)
Cette tenue toute en rubans dorés et tressés, formant un pull et d’une jupe longue composée de bandelettes assemblées les unes aux autres, une tenue qui lui tient à cœur pour le nombre d'heures de travail et de précision qu’elle a nécessité. (Photo fournie)
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  • Organisé par le chef du département des objets d’art du Louvre, Olivier Gabet, l’exercice est inédit, c’est la première fois que le musée ouvre ses portes à la mode et accueille du 24 février au 21 juillet ce parcours singulier
  • Étalé sur neuf mille mètres carrés, le parcours est une sorte de dialogue et d’échange entre des tenues conçues par 45 grands couturiers et les merveilles groupées dans le département des objets d’art, du musée

PARIS: Rabih Kayrouz, le plus éclectique des grands couturiers franco-libanais peut pavoiser à juste titre. L’une des tenues qu’il a conçues, tutoie la Joconde au sein du prestigieux musée du Louvre à Paris.

Mais pavoiser, n’est pas dans la nature de cet homme, mélange d’une grande humilité et de simplicité.

C’est donc d’une voix empreinte d’émotion, qu’il partage avec Arab News en français, son ressenti ayant été choisi pour participer aux côtés de quelques monuments de la haute couture mondiale tels que Karl Lagerfeld, Yohji Yamamoto ou Yves Saint Laurent à l’événement du « Louvre Couture. Objets d’arts, objets de mode ».

Organisé par le chef du département des objets d’art du Louvre, Olivier Gabet, l’exercice est inédit, c’est la première fois que le musée ouvre ses portes à la mode et accueille du 24 février au 21 juillet ce parcours singulier.

Étalé sur neuf mille mètres carrés, le parcours est une sorte de dialogue et d’échange entre des tenues conçues par 45 grands couturiers et les merveilles groupées dans le département des objets d’art, du musée.

En plus du dialogue, il s’agit également d’installer une sorte d’intimité entre l’intemporalité des œuvres d’art et celle de la haute couture, de créer une interaction et une mise en valeur mutuelle, selon une mise en scène que Kayrouz décrit comme étant « fascinante ».

Alors oui, admet-t-il, il est content et fier de faire partie de cet événement, oui il a été ravi et touché, quand Gabet a pris contact avec lui en juillet dernier, pour lui demander de lui prêter la tenue qu’il voudrait inclure dans l’exposition.

Il s’agit d’une tenue de la collection haute couture de l'hiver 2019, clin d’œil du hasard, c’est la date à laquelle « j’ai été admis à la chambre syndicale de la haute couture française », précise-t-il.

Cette tenue toute en rubans dorés et tressés, formant un pull et d’une jupe longue composée de bandelettes assemblées les unes aux autres, une tenue qui lui tient à cœur pour le nombre d'heures de travail et de précision qu’elle a nécessité.

Pendant plusieurs mois, cette tenue aura sa place dans la section Byzance, du musée, avec à côté le calice de Saint-Louis qui est une œuvre que le Louvre ne prête jamais, la relique de Saint-Luc l’évangéliste, et les orfèvreries sublimes du Moyen-âge.

Depuis son installation à Paris en 2009, Kayrouz s’est taillé une place à part dans le panorama de la mode, reconnu et adulé par la presse, il a organisé des défilés, participé à des événements.

Mais en entrant au Louvre, c’est un cap énorme qu’il franchit, c’est un tournant et une consécration de son travail et de sa carrière, qui le comble d’autant plus qu’il est le seul libanais parmi les autres couturiers.

Autre motif d’émotion et de fierté pour le couturier, la plaque entreposée au bas de la tenue exposée au musée et portant la mention : Rabih Kayrouz, 1973 (son année de naissance), Jdeidet Ghazir, son village natal au Liban.

Cela lui donne l’impression d’avoir transposé toute son enfance et son entourage familial avec lui dans cette aventure grandiose et ça pour lui « c’est énorme ».

En dehors de sa participation, il se dit heureux d’avoir partager une expérience dont-il ignorait tout et qu’il a découvert en coordonnant avec les organisateurs de l'événement, qui se servent de techniques précises pour faire vivre la tenue, lui donner une âme et une allure, et l’élever à la hauteur des objets d’arts qui l’entourent.

C’est un métier à part entière affirme Kayrouz, un métier qui consiste à faire en sorte que « le vêtement devienne lui même une inspiration ou un objet qui s'inscrit dans le temps, et ça c'est sublime », il devient « un objet qu'on regarde, on regarde son savoir faire et on pense aux mains qui l'ont faite ». 

Tout cela est né de la volonté de la présidente-directrice du Louvre Laurence des Cars, qui a pour objectif d’ouvrir le musée, de le faire évoluer, vivre, et d’en faire une institution culturelle qui attire un public de tout bord, et non un lieu qui n’attire que les touristes.


« Who’s who » à la Biennale des arts islamiques de Diriyah 

Ahmed Mater. (Fourni)
Ahmed Mater. (Fourni)
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  • Un aperçu des artistes dont les œuvres seront exposées lors de l'événement de cette année, qui se tiendra jusqu'au 25 mai

DJEDDAH : La deuxième édition de la Biennale des arts islamiques de Diriyah débute aujourd'hui et présente plus de 500 "objets historiques et œuvres d'art contemporaines" dans cinq salles d'exposition et des espaces extérieurs.  

Le thème de cette année est « And All That Is In Between » (en français, « Et Tout Ce Qui Se Trouve Entre Les Deux »), une expression qui, selon les organisateurs, « résume l'étendue vaste et impressionnante de la création divine telle qu'elle est vécue par l'humanité'. »

Au cours des quatre prochains mois, l'événement présentera, selon le site web, "une exploration profonde de la manière dont la foi est vécue, exprimée et célébrée ... invitant les visiteurs à réfléchir aux merveilles divines et à la connexion de l'humanité avec elles".

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L'œuvre "Au Bord des Mondes" d'Abdelkader Benchamma exposée au Centre Pompidou à Paris cette année. (Fourni)

La biennale comprendra de nouvelles commandes de plus de 30 artistes locaux et internationaux. Parmi les figures les plus en vue de la scène artistique saoudienne, l'artiste Ahmed Mater se distingue. L'année dernière, une rétrospective de son travail, intitulée « Chronicles », a été présentée à Christie's à Londres. Sa participation à cet événement s'inscrit pleinement dans la philosophie de Mater. En 2020, il a déclaré à Arab News : « Je considère que l'exploration, le partage et l'apprentissage entre les cultures sont essentiels. La culture est synonyme de partage et de progrès. Elle n'est pas statique, elle est dynamique. »

Fatma Abdulhadi, artiste saoudienne et compatriote de Mater, graveuse et éducatrice, présentera également des œuvres à la biennale. Ses gravures, a-t-elle expliqué à l'Institut d'art de Berlin en 2021, consistent en "des couches successives de significations profondes qui sont exprimées par l'utilisation de la couleur. Chaque couche de couleur est un miroir qui vous permet de voir les autres clairement et de les accepter pour ce qu'elles sont".

Bilal Allaf, danseur contemporain saoudien, a expliqué à Arab News en 2021 pourquoi il préférait son approche improvisée à la danse classique. "J'ai l'impression de pouvoir mieux exprimer mes émotions", a-t-il déclaré. "Je pense qu'il s'agit d'une forme artistique pure de narration - une forme de communication non verbale. En tant qu'interprète, c'est une expression très profonde".

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Bilal Allaf. (Fourni)

L'artiste américain d'origine bahreïnienne Nasser Alzayani a été le lauréat du premier prix d'art Richard Mille du Louvre Abu Dhabi en 2021. Sa pratique, a déclaré le Louvre à l'époque, "est une documentation axée sur la recherche du temps et du lieu par le biais du texte et de l'image". "Je vois le travail que je fais comme un moyen d'ajouter aux ressources disponibles", a déclaré Alzayani à Canvas.

Natif de La Mecque, Ahmad Angawi est, selon le collectif artistique Edge of Arabia, "inspiré par la diversité colorée de la culture du Hejaz". Fils d'architecte, il a "adopté le concept de la croyance dans le principe fondamental de l'équilibre, en tant qu'état d'esprit, ainsi que la croyance dans son application dans le domaine du design".

Abdelkader Benchamma, né en France de parents algériens, crée des "dessins délicats et dynamiques d'états de la matière", peut-on lire sur le site web d'Edge of Arabia. "Ses dessins s'inspirent de scénarios visuels issus de réflexions sur l'espace et sa réalité physique.

Saeed Gebaan, originaire d'Abha, est ingénieur industriel de métier et cofondateur de PHI Studio. "À travers des installations, des programmations et des systèmes de mouvement, Gebaan invite les spectateurs à réfléchir à l'intersection de la science et de la société", selon Riyadh Art.

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Nasser Alzayan, Seeing Things. (Photo fournie)

Louis Guillaume utilise des matériaux trouvés pour créer ses sculptures et "considère ses créations comme des œuvres vivantes destinées à évoluer avec le temps", peut-on lire sur le site web de la Cité internationale des arts de Paris.

Le travail des artistes pluridisciplinaires libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige porte sur le cinéma, la photographie, la sculpture, les installations, les performances, les conférences et les textes. Ils ont écrit qu'ils "remettent en question la narration, la fabrication d'images et de représentations, la construction d'imaginaires et l'écriture de l'histoire".

L'artiste visuelle Bashaer Hawsawi, basée à Djeddah, travaille avec des médias mixtes et des objets trouvés. Sa pratique, selon theartists.net, est centrée sur "les notions d'identité culturelle, de nettoyage, d'appartenance et de nostalgie".

L'artiste libyenne Nour Jaouda, selon le site de la Biennale de Venise, "se délecte des processus lents, physiques et ressentis de la fabrication de textiles teints à la main. Leur connectivité inhérente engendre leur association avec l'éternel et le divin ; pour l'artiste, les textiles n'ont ni début ni fin".

L'artiste interdisciplinaire franco-libanaise Tamara Kalo a grandi à Riyad. "Elle travaille avec la photographie, la vidéo et la sculpture pour étudier les récits qui façonnent le foyer, l'histoire et l'identité", indique Riyadh Art.

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"The Light In Between" de Nour Jaouda. (Photo, fournie)

Raya Kassisieh est une artiste d'origine palestinienne basée à Londres qui dit "explorer la politique du corps dans une pratique multidisciplinaire qui présente une interrogation profondément personnelle de la forme". Son travail "propose que le corps soit l'outil ultime de réimagination et de création".

L'artiste japonais Takashi Kuribayashi crée des installations à grande échelle. Le thème central de son travail, a-t-il déclaré, est le "royaume invisible" et ses frontières. "La vérité réside dans des endroits invisibles. Une fois que vous aurez pris conscience de l'existence d'un monde différent à l'abri des regards, vous vivrez d'une manière différente".

La photographe et cinéaste saoudienne Hayat Osamah "cherche à remettre en question les normes conventionnelles et à célébrer la diversité", indique Riyadh Art, tandis que l'artiste multidisciplinaire Anhar Salem, née à Djeddah, travaille aussi principalement dans le domaine du cinéma, utilisant souvent des vidéos filmées au téléphone "pour remettre en question l'autoreprésentation et la production d'images dans les communautés qui ont été marginalisées en raison des politiques migratoires et économiques", selon la Cité internationale des arts.

La sélection de cette année comprend également l'artiste argentin Gabriel Chaile, l'artiste et commissaire koweïtien Ala Younis, basé à Amman, l'artiste indien Asim Waqif, basé à New Delhi, l'artiste multidisciplinaire taïwanais Charwei Tsai, le duo Ehsan ul Haq et Iqra Tanveer, basé à Lahore, le collectif artistique eurasien Slavs and Tatars, l'artiste visuel italien Arcangelo Sassolino et l'architecte et artiste multidisciplinaire britannique Asif Khan ; L'artiste franco-irakien Mehdi Moutashar ; le photographe et sculpteur germano-iranien Timo Nasseri ; le duo de poètes et musiciens multimédia Hylozic/Desires (Himali Singh Soin et David Soin Tappeser) ; l'artiste multidisciplinaire colombien Nohemi Pérez ; l'artiste pakistanais Imran Qureshi, dont le travail s'inspire des peintures miniatures des cours mogholes ; l'artiste brésilienne Lucia Koch ; et l'artiste interdisciplinaire britannique Osman Yousefzada.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com