Bleus: les paris ratés et l'image écornée de Deschamps, pourtant pas menacé

L'atterrissage est brutal et Didier Deschamps va devoir s'en relever. (Photo, AFP)
L'atterrissage est brutal et Didier Deschamps va devoir s'en relever. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

Bleus: les paris ratés et l'image écornée de Deschamps, pourtant pas menacé

  • Pour cette compétition, Deschamps a voulu responsabiliser les joueurs au maximum. «Liberté» a été le maître-mot du technicien dans les choix tactiques
  • Sous contrat jusqu'à la Coupe du monde prévue fin 2022 au Qatar, où les Bleus défendront leur titre, Deschamps a semble-t-il écarté tout départ anticipé

BUCAREST : Adepte de la défense et du contrôle permanent, Didier Deschamps a misé à l'Euro sur son attaque et une "liberté" inhabituelle pour ses Bleus, éjectés dès les huitièmes. Mais pas de quoi menacer l'obsédé de la gagne, sous contrat jusqu'en 2022, malgré une image écornée.

. Principes fondateurs reniés

Réputé trop défensif, parfois accusé de conservatisme, le boss des Bleus a laissé plusieurs de ses principes au vestiaire durant l'Euro. 

Il a notamment choisi de construire son équipe autour du trio d'attaque Griezmann-Mbappé-Benzema, indéboulonnable à ses yeux, là où il avait bâti ses précédents succès sur la base arrière. Le choix tactique de départ contre la Suisse, "c'était pour placer le trio offensif dans les meilleures dispositions", a-t-il reconnu.

Le piège perçu par le capitaine Hugo Lloris avant l'Euro s'est refermé sur le sélectionneur. Avec autant de "talent offensif", avait pointé le gardien, "cela passera par un équilibre" entre toutes les lignes.

En rappelant Karim Benzema, le meilleur attaquant français du tournoi (quatre buts), Deschamps a verrouillé une ligne d'attaque peu soumise à la concurrence, malgré un banc de touche en or. Les remplaçants Ousmane Dembélé et Olivier Giroud, buteurs durant la préparation, n'ont quasiment pas joué. Le remuant Kingsley Coman n'a jamais eu l'espoir de bousculer une hiérarchie trop rigide.

. Limites de l'autogestion

Pour cette compétition, Deschamps a voulu responsabiliser les joueurs au maximum. "Liberté" a été le maître-mot du technicien dans les choix tactiques, tant pour les trois attaquants, autorisés à permuter sans cesse, que pour les milieux de terrain. 

Plusieurs journaux ont aussi avancé le rôle des joueurs dans le choix du système tactique à trois défenseurs centraux avant le 8e de finale, une option catastrophique après coup. Deschamps a-t-il perdu la main sur son vestiaire? "Rassurez-vous, c'est bien moi qui prends les décisions", glissait-il encore avant la rencontre.

Certains signaux accréditent tout de même la thèse de la "République des joueurs", comme la vive altercation lundi entre le sélectionneur et Coman, qui ne voulait pas sortir malgré sa blessure en prolongation, ou les tentatives répétées pour apaiser Pogba au même moment.

Et certains médias ont évoqué des tensions en tribune: les familles de plusieurs joueurs, dont Adrien Rabiot et Paul Pogba, auraient eu des échanges "virulents" selon RMC, "vifs" selon L'Equipe, après la défaite contre la Suisse.

. Objectif 2022

Sous contrat jusqu'à la Coupe du monde prévue fin 2022 au Qatar, où les Bleus défendront leur titre, Deschamps a semble-t-il écarté tout départ anticipé. Quand beIN Sports lui a donné rendez-vous en septembre pour la poursuite des qualifications au Mondial, il a rétorqué: "Oui, c'est prévu". 

Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football, lui avait fixé comme objectif d'atteindre les demi-finales, comme à chaque compétition. 

Le dirigeant de 79 ans a néanmoins indiqué mardi qu'il "ne pensait pas" que cette élimination prématurée compromette l'avenir du sélectionneur, alors que les rumeurs risquent de ressurgir autour de Zinédine Zidane, prétendant déclaré au poste et libre depuis son départ du Real Madrid en mai.

"Avec Didier, on s'est donné une semaine pour réfléchir et se revoir. On se verra ailleurs qu'à la FFF pour passer une journée ensemble, faire le point. Je veux voir dans quel état d'esprit il est, si sa motivation est intacte, et la mienne aussi", expliqué le Breton dans les colonnes du quotidien Le Figaro. 

. Se relever

"Toujours se relever, toujours recommencer, interdit d'abandonner": la chanson de Soprano diffusée dans les stades avant chaque match des Bleus pourrait inspirer Deschamps, mais l'échec à Bucarest laissera peut-être des traces dans l'esprit du sélectionneur, qui doit digérer le plus sérieux accroc de sa carrière d'entraîneur, marquée par des succès incontestables à Monaco, à la Juventus Turin, à Marseille et avec les Bleus.

Sur le banc tricolore, la pente a été ascendante depuis son premier tournoi, le Mondial-2014 achevé en quarts face aux futurs champions du monde allemands. Après la finale perdue de l'Euro-2016, il avait atteint les cimes en Russie il y a trois ans. L'atterrissage est brutal et Didier Deschamps va devoir s'en relever.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.