Riyad s'attend à un tsunami d'introductions en bourse

«C'est du jamais vu. À partir de septembre, les introductions se succéderont à un rythme effréné», affirme sous l'anonymat un consultant en finance
«C'est du jamais vu. À partir de septembre, les introductions se succéderont à un rythme effréné», affirme sous l'anonymat un consultant en finance
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

Riyad s'attend à un tsunami d'introductions en bourse

  • «C'est du jamais vu. À partir de septembre, les introductions se succéderont à un rythme effréné», affirme sous l'anonymat un consultant en finance
  • C'est grâce à l'introduction en bourse historique de Saudi Aramco que le gouvernement s'est placé à la tête de l'introduction en bourse, ce qui a incité d'autres entreprises à se tourner vers les marchés d'actions pour obtenir des fonds

DUBAÏ: L'Autorité du marché des capitaux (CMA) a approuvé lundi dernier une demande déposée par Arabian Internet and Communications Services Co. (STC Solutions) pour introduire une participation à hauteur de 20% dans le cadre d'une introduction en bourse (IPO).

L'autorisation octroyée à STC Solutions est valable pour une période de six mois à compter du 28 juin. Le même jour, la CMA a également approuvé les demandes de Banan Real Estate Co. et de Canadian Medical Center Co. relatives à un enregistrement des actions pour une cotation sur le marché parallèle de Nomu.

Les annonces faites ce lundi surviennent à un moment où certains indices empiriques laissent entrevoir un véritable tsunami d'introductions en bourse à la Bourse de Riyad, le Tadawul, au cours de cette année.

«C'est du jamais vu. À partir de septembre, les introductions se succéderont à un rythme effréné», affirme sous l'anonymat un consultant en finance.

Vague d'inscriptions à Tadawul

Même si ces indices demandent à être confirmés, une tendance semble bel et bien se dégager, marquée par la domination de l'Arabie saoudite sur les nouvelles émissions d'actions dans la région. L'an dernier, le Tadawul a en effet attiré plus des trois quarts des nouvelles introductions en bourse réalisées dans la région. Au premier trimestre de l'année 2020, alors que la valeur globale des introductions en bourse était nettement inférieure à celle qu’on a observée l'année précédente, cette part est passée à un niveau stupéfiant de 98% grâce à deux grandes introductions en bourse opérées à Riyad, relatives aux sociétés Al Khorayef Water and Power Technologies Co. et Thebe Rentacar.

Ces chiffres sont appelés à augmenter grâce à la vague d'inscriptions à Tadawul prévue pour le second semestre.

Mazin al-Sudairi, responsable de la recherche à Al Rajhi Capital, la banque d'investissement de Riyad, confie à Arab News que «les chiffres ne sont pas définitifs», expliquant: «Les introductions sont si nombreuses que nous n'avons pas pu les évaluer avec précision.»

Convergence de facteurs favorable

Selon le consultant financier anonyme, trente entreprises négocient avec la CMA – en l'occurrence le régulateur du marché boursier – en vue d’entrer en bourse dans le courant de l'année. «Évidemment, certaines sociétés n'y parviendront pas; et pourtant, on prévoit environ une introduction en bourse par semaine à Riyad à compter du mois de septembre», indique-t-il.

En revanche, l'autre grand marché financier de la région, les Émirats arabes unis, se situe à un niveau bien plus bas sur la courbe.

La récente décision prise par Mubadala, le fonds souverain d'Abu Dhabi, qui consiste à introduire en bourse son entreprise de satellites Yahsat, représentera la première introduction en bourse depuis 2017. À Dubaï, la tendance semble aller dans le sens inverse: de nombreuses grandes entreprises cotées en bourse tentent de retirer leurs actions de la bourse.

Mais pourquoi ce phénomène se produit-il à présent à Riyad? Une convergence de facteurs favorables semble encourager les entreprises privées de l'Arabie saoudite à vendre leurs actions.

Valorisations

Pour commencer, les valorisations atteignent à présent des niveaux qui n’ont jamais été atteints sur le Tadawul. En effet, grâce à la reprise économique postpandémie et à la hausse des prix du pétrole, l'indice affiche un niveau record sur plusieurs années et les valorisations représentent près de 35 fois les bénéfices, ce qui place le marché saoudien bien au-dessus de ses concurrents de la région.

Par ailleurs, le marché saoudien représente depuis toujours le marché le plus important et le plus liquide de la région; les citoyens et les résidents du pays – qui constituent une cible importante des prochaines offres au niveau des tranches de détail – ont amassé des capitaux à investir tout au long des mois de blocage.

Dans le même temps, le secteur des capitaux privés est arrivé à maturité dans le Royaume, et quelques grands investissements sont prêts à sortir de la bourse. «Davantage d'entreprises familiales et d'entrepreneurs ont grandi et sont davantage conscients des avantages que présentent les sociétés cotées en bourse, notamment en matière de gouvernance et de succession», note M. Al-Sudairi.

Enfin, il faut souligner la diversification économique que connaît le Royaume dans le cadre de sa stratégie Vision 2030, qui souhaite encourager le secteur privé. Elle constitue un terrain naturel propice aux introductions en bourse.

Obtenir des fonds

C'est grâce à l'introduction en bourse historique de Saudi Aramco, en 2019, que le gouvernement s'est placé à la tête de l'introduction en bourse, ce qui a incité d'autres entreprises à se tourner vers les marchés d'actions pour obtenir des fonds. «Un grand nombre d'entreprises prospèrent au-delà du secteur public, comme dans les domaines de l'Internet et du commerce électronique, par exemple. Ces entreprises peuvent énormément intéresser les investisseurs», indique Tarek Fadlallah, directeur général de la société Nomura Asset Management au Moyen-Orient.

Mais quelles sont les entreprises qui ont le plus de chances d'entrer en bourse à Riyad? Certains ont déjà manifesté un intérêt à cet égard, comme la division de services Internet qui appartient au géant des télécommunications STC. Elle a en effet annoncé en début d'année qu'elle envisageait une introduction en bourse sur le Tadawul. Selon les dernières informations dont nous disposons, Batelco, le groupe de télécommunications bahreïni, envisage de procéder à une double cotation de ses actions à Manama, mais également à Riyad, ce qui constituerait une première dans la région.

Il y a aussi, bien sûr, le Tadawul lui-même. Il est prévu qu'il introduise ses propres actions en bourse, probablement vers la fin de l'année; il s’agira d’un événement historique pour la bourse et pour le secteur financier en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".