Nissan accélère le virage électrique en Europe avec une méga-usine au Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique Boris Johnson visite l'usine de production du géant automobile japonais Nissan à Sunderland, dans le nord-est de l'Angleterre, le 1er juillet 2021 (Photo, AFP)
Le Premier ministre britannique Boris Johnson visite l'usine de production du géant automobile japonais Nissan à Sunderland, dans le nord-est de l'Angleterre, le 1er juillet 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 01 juillet 2021

Nissan accélère le virage électrique en Europe avec une méga-usine au Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique Boris Johnson visite l'usine de production du géant automobile japonais Nissan à Sunderland, dans le nord-est de l'Angleterre, le 1er juillet 2021 (Photo, AFP)
  • Le premier ministre Boris Johnson a qualifié de «vote de confiance majeur dans le Royaume-Uni» cet investissement post-Brexit qui totalise 1 milliard de livres dans la plus grande usine européenne de Nissan, et qui va générer 6 200 emplois
  • Nissan prévoit de son côté de dépenser jusqu'à 423 millions de livres dans un véhicule tout électrique qui s'appuiera sur «l'expertise de Nissan dans les (4x4) crossovers»

SUNDERLAND: Le fabricant japonais automobile Nissan a annoncé jeudi qu'il prévoyait de bâtir une méga-usine de batteries au Royaume-Uni à côté de son site existant de Sunderland où il fabriquera aussi un nouveau véhicule électrique, mettant le turbo sur sa transition énergétique en Europe.  

Le premier ministre Boris Johnson a qualifié de « vote de confiance majeur dans le Royaume-Uni » cet investissement post-Brexit qui totalise 1 milliard de livres dans la plus grande usine européenne de Nissan, et qui va générer 6 200 emplois chez Nissan et ses fournisseurs.  

Le fournisseur de batterie de Nissan, le chinois Envision AESC, va investir 450 millions de livres dans cette usine qui fonctionnera aux énergies renouvelables et permettra d'équiper 100 000 véhicules électriques du groupe par an.  

Nissan prévoit de son côté de dépenser jusqu'à 423 millions de livres dans un véhicule tout électrique qui s'appuiera sur « l'expertise de Nissan dans les (4x4) crossovers ».  

Le conseil municipal de Sunderland complètera l'investissement à hauteur de 1 milliard de livres dans le complexe manufacturier surnommé EV36Zero et qualifié de « premier écosystème mondial de fabrication de véhicules électriques ».  

« C'est un jour historique pour Nissan, nos partenaires, le Royaume-Uni et l'industrie automobile » a déclaré le directeur opérationnel de Nissan Ashwani Gupta depuis les lignes d'assemblage de Sunderland, ajoutant que « l'électrification est cruciale dans le combat contre le changement climatique ».  

Nissan, qui avait averti qu'un Brexit sans accord menacerait l'existence de son usine de Sunderland, inaugurée il y a 35 ans, avait estimé que l'accord commercial signé avant Noël entre Londres et Bruxelles allait permettre la poursuite de son activité au Royaume-Uni.  

Course aux batteries  

« Les voitures fabriquées dans cette usine, les batteries fabriquées juste au bout de la rue dans la première giga-usine de cette ampleur au Royaume-Uni, joueront un rôle majeur pendant notre transition des voitures à essence et diesel vers les véhicules électriques », a fait valoir le ministre britannique des Entreprises Kwasi Kwarteng.  

Le Royaume-Uni, qui s'est engagé à la neutralité carbone pour 2050, multiplie les annonces à caractère environnemental à l'approche de la réunion internationale COP26 sur le changement climatique, qui aura lieu à Glasgow en novembre.   

Le groupe japonais avait récemment fait face à une série de difficultés, d'un ralentissement de la demande à cause de la pandémie aux retombées de l'arrestation de son ancien patron Carlos Ghosn, aujourd'hui au Liban après avoir clandestinement fui le Japon en décembre 2019.  

Il a aussi retardé à cet hiver le lancement initialement prévu pour cet été de son modèle électrique Ariya à cause des problèmes d'approvisionnement en microprocesseurs qui plombent tout le secteur automobile.  

Renault, le partenaire français de Nissan et de Mitsubishi Motors, avait dévoilé lundi l'implantation à Douai au nord de la France d'une méga-usine de batteries d'AESC, filiale japonaise de batteries d'Envision, qui va investir 2 milliards d'euros et créer 1 000 emplois sur place d'ici 2025 et 2 500 d'ici a 2028.   

Guillaume Cartier, président de Nissan pour l'Europe, s'est félicité que les partenaires au sein de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi aient recours au même sous-traitant pour les batteries, ce qui va selon lui générer des « synergies », a-t-il expliqué.  

Il n'a pas confirmé des informations de presse faisant état d'une date prévue de lancement en 2024 pour l'usine mais souligne que le groupe « anticipe (...) qu'en 2023 toutes la ligne de produits vendue en Europe sera électrifiée ».  

La principale instance du patronnat britannique, la CBI, a estimé que l'investissement à Sunderland devait « donner l'étincelle pour les six autres giga-usines qui sont nécessaires d'ici 2040 pour alimenter le marché en pleine expansion des véhicules électriques et stimuler la mise en place d'un vaste réseau de chargement ».  

Face à l’explosion des ventes de voitures électriques, l'Europe a commencé à rapatrier la filière de production des batteries et compte désormais 38 projets d'usines, mais reste loin de l'autonomie.  

Edison Luo, analyste de Rystard Energy, note pour sa part que le « marché des véhicules électriques est de plus en plus dépendant des composants de batteries chinois », d'où une « course aux capacités de batteries en Europe et au Royaume-Uni », observe Peter Wells, professeur d'économie à l'université de Cardiff.  

Les fabricants qui n'arrivent pas à générer assez de capacités de batteries pour leur voitures « vont perdre des parts de marché », avertit-il. 


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite ajoute deux nouveaux services maritimes, étendant ainsi sa couverture à 19 destinations

L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
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  • Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.
  • Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

DJEDDAH : La connectivité entre les ports saoudiens devrait s'améliorer grâce à l'ajout de deux nouveaux services maritimes, qui permettront au Royaume de commercer avec 19 destinations mondiales supplémentaires.

L'Autorité portuaire saoudienne, connue sous le nom de Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.

Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

Ces développements s'inscrivent dans le cadre des efforts continus de Mawani pour améliorer le classement de l'Arabie saoudite dans les indicateurs de performance mondiaux, soutenir les flux d'exportation nationaux conformément à la stratégie nationale de transport et de logistique, et consolider le rôle du Royaume en tant que plaque tournante logistique essentielle reliant l'Asie, l'Afrique et l'Europe. 

Dans un communiqué, Mawani a déclaré : « Ce service contribuera à renforcer la compétitivité des ports saoudiens, à faciliter le commerce mondial, à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales et à améliorer l'efficacité opérationnelle du port islamique de Djeddah. »

Cette annonce fait suite au lancement, la veille, du service « Chinook Clanga » par Mediterranean Shipping Co. au port King Abdulaziz de Dammam et au port de Jubail. La nouvelle route relie les ports orientaux de l'Arabie saoudite à 16 destinations régionales et mondiales.

Initialement annoncé en mars, le service MSC renforce les liens entre le golfe Persique et des ports clés tels que le port Khalifa Bin Salman à Bahreïn, le port Hamad au Qatar, le port de Nhava Sheva en Inde, le port de Colombo au Sri Lanka et Singapour.

Elle relie également Vung Tau et Haiphong au Vietnam, ainsi que Nansha, Yantian, Ningbo, Shanghai, Qingdao en Chine, Busan en Corée du Sud, Seattle aux États-Unis, et Vancouver et Prince Rupert au Canada. 

Conformément à la Vision 2030, l'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux, le secteur maritime jouant un rôle central dans cette démarche.

Dans le cadre de sa stratégie nationale de transport et de logistique, le royaume vise également à faire passer la contribution du secteur au produit intérieur brut de 6 à 10 % d'ici 2030.

En 2024, les ports saoudiens ont traité plus de 320 millions de tonnes de marchandises, enregistrant une hausse de 14,45 % par rapport à l'année précédente. Selon Mawani, les exportations de conteneurs ont augmenté de 8,86 %, dépassant les 2,8 millions d'EVP.

Mawani a également lancé plusieurs initiatives en 2024, notamment de nouvelles zones logistiques au port islamique de Djeddah et au port King Abdulaziz de Dammam, soutenues par 2,9 milliards de riyals saoudiens (773 millions de dollars) d'investissements privés.

Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre d'un plan plus large de 10 milliards de riyals saoudiens visant à développer 18 parcs logistiques à l'échelle nationale.


Le pétrole reste soumis à une implication américaine directe dans le conflit entre Israël et l'Iran

Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
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  • Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes
  • Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

LONDRES : Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes n'ont pas ralenti les exportations de pétrole de Téhéran et les États-Unis n'ont pas encore directement intervenu.

Vers 9 h 15 GMT (11 h 15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 0,93 %, à 73,54 dollars.

Son équivalent américain, le baril de WTI, pour livraison en juillet, perdait 0,86 % à 72,35 dollars.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël, a appelé les deux pays belligérants à « trouver un accord », ajoutant qu'il était « possible » que les États-Unis s'impliquent dans le conflit, mais pas « à cet instant ».

« Les États-Unis ont le pouvoir et la volonté de contenir la situation », estime Janiv Shah, analyste chez Rystad Energy.

Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

Un tel élargissement pourrait entraîner une réduction de l'offre de barils ou un blocage de l'approvisionnement, notamment en provenance du détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 20 % de la production mondiale.

Toutefois, une attaque de drone israélien contre une raffinerie stratégique en Iran (le champ gazier de South Pars-North Dome) a provoqué samedi une « puissante explosion » et un incendie sur le site, dans le sud du pays.

Ce champ, partagé avec le Qatar, est la plus grande réserve de gaz connue au monde. Il fournit environ 70 % du gaz naturel consommé en Iran.

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé que cette attaque visait à « élargir la guerre au-delà » de l'Iran, ajoutant que toute activité militaire dans le Golfe « pourrait impliquer toute la région, voire le monde entier ».

Pour le moment, Israël n'a pas ciblé « les installations d'exportation d'énergie de l'Iran », ce qui pourrait signifier que le pays respecte « le souhait de Donald Trump » de faire baisser les prix du pétrole, a souligné Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Le président Trump a répété à maintes reprises sa volonté de faire chuter les cours de l'or noir et « il serait très frustrant pour lui de voir Israël commencer à faire exploser les installations d'exportation de l'Iran », explique M. Schieldrop.