La Trump Organization et son directeur financier plaident non coupables de fraude fiscale

Après avoir plaidé non coupable et remis son passeport,  Allen Weisselberg a été remis en liberté, en attendant une nouvelle audience le 20 septembre, pour préparer son procès. (Photo, AFP)
Après avoir plaidé non coupable et remis son passeport, Allen Weisselberg a été remis en liberté, en attendant une nouvelle audience le 20 septembre, pour préparer son procès. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 02 juillet 2021

La Trump Organization et son directeur financier plaident non coupables de fraude fiscale

  • Même si Trump n'est pas lui-même visé, ces inculpations devraient porter un coup à ses affaires, a indiqué Beverly Moran, professeure de droit à l'université Vanderbilt
  • Trump a encore accusé les procureurs qui chapeautent le dossier de « continuer leur chasse aux sorcières », expression qu'il a toujours utilisée envers ses détracteurs

NEW YORK : La Trump Organization, l'entreprise de l'ex-président américain et son directeur financier Allen Weisselberg ont plaidé jeudi non coupables de multiples accusations de fraude fiscale, un coup dur pour les affaires de l'ex-président républicain qui qualifie tout le dossier de "chasse aux sorcières".

Inculpé la veille par un grand jury, Allen Weisselberg, 73 ans, fidèle parmi les fidèles de l'ancien président Donald Trump, est arrivé au tribunal vers 14h15 (18H15 GMT), les mains derrière le dos, menotté.  

Après avoir plaidé non coupable et remis son passeport, il a été remis en liberté, en attendant une nouvelle audience le 20 septembre, pour préparer son procès.

Selon l'un des procureurs, Carey Dunne, l'entreprise de Donald Trump et cet homme très discret avaient ensemble, depuis 2005, mis en place un "vaste et audacieux système de paiements illégaux".  

D'après l'acte d'accusation rendu public après l'audience, M. Weisselberg et cette entreprise non cotée se sont "conduits systématiquement" de façon à sous-évaluer la rémunération de ce dernier et d'autres employés non mentionnés, afin de payer des impôts "substantiellement inférieurs" aux sommes réellement dues. 

M. Weisselberg - qui travaille pour les Trump depuis 1973 - est notamment accusé, entre 2005 et 2021, d'avoir délibérément dissimulé au fisc quelque 1,7 millions de dollars d'avantages en nature.

Parmi ces avantages figurent son appartement dans le quartier huppé de l'Upper West Side à Manhattan, la location en leasing de deux Mercedes pour lui et sa femme, ou de l'argent liquide pour ses vacances.

Cet homme discret, qui était officiellement rémunéré quelque 940.000 dollars par an entre 2011 et 2018, est aussi accusé d'avoir menti en affirmant ne pas être résident de la ville de New York, pour réduire  ses impôts. 

La plus grave des accusations contre lui pourrait lui valoir jusqu'à 15 ans de prison, selon des experts judiciaires. 

«Cela divise notre pays»

Après l'audience, un des avocats de la Trump Organization, Alan Futerfas, a balayé toute l'affaire comme "politiquement motivée". 

Donald Trump a lui encore accusé les deux procureurs qui chapeautent le dossier - le procureur de Manhattan Cyrus Vance et la procureure de l'Etat de New York Letitia James, deux démocrates - de "continuer leur chasse aux sorcières", expression qu'il a utilisée durant tout son mandat envers ses détracteurs. 

"Cela divise notre pays comme jamais auparavant", a affirmé l'ex-président républicain, qui maintient l’ambiguïté sur une éventuelle nouvelle candidature à la présidentielle en 2024.

Ses affirmations ont été réfutées par le procureur Carey Dunne. 

"Contrairement à ce qu'affirme l'entreprise, il ne s'agit pas de pratiques standard dans le monde des affaires", a déclaré M. Dunne à l'audience. "Elles ont été orchestrées par des cadres au plus haut niveau de l'entreprise, qui en profitaient financièrement en obtenant des augmentations secrètes."  

Le président démocrate Joe Biden, interrogé lors d'un déplacement en Floride, a refusé de commenter ce dossier visant les affaires de son prédécesseur.   

Trump épargné, pour l'instant 

Les inculpations rendues publiques jeudi sont les premiers fruits d'une enquête lancée il y a plus de deux ans par Cyrus Vance, rejoint ensuite par Letitia James.

M. Vance s'est notamment battu des mois durant pour obtenir les déclarations d'impôts de l'ancien magnat new-yorkais, premier président américain depuis les années 1970 à ne pas les avoir publiées.

L'ex-président n'a pas été mis en cause à ce stade, ni aucun membre de sa famille.

Mais "l'enquête va continuer, et nous suivrons les faits où qu'ils nous mènent", a averti Letitia James après l'audience. 

Les détracteurs de Trump ne cachent pas leur espoir de le voir personnellement mis en cause. Comme son ex-avocat personnel Michael Cohen, condamné à trois ans de prison en 2018 et qui collabore depuis avec les enquêteurs contre son ancien patron. 

"La cible de cette enquête n'est pas Allen Weisselberg (...) c'est Trump lui-même", a-t-il affirmé jeudi sur CNN.

Même si Trump n'est pas lui-même visé, ces inculpations devraient porter un coup à ses affaires, a indiqué Beverly Moran, professeure de droit à l'université Vanderbilt.

Lorsqu'une entreprise est inculpée, les banques qui la financent sont généralement promptes à lui demander de rembourser ses dettes, a-t-elle expliqué. La Trump Organization - qui regroupe clubs de golf, hôtels de luxe et autres propriétés immobilières - étant lourdement endettée, cela pourrait "la mettre dans une position financière difficile", selon elle.

Donald Trump fut, en 2016, le premier milliardaire à entrer à la Maison Blanche. 

Lors de son départ pour Washington, il refusa de céder son entreprise, comme les experts en éthique le lui recommandaient, passant simplement les rênes à Allen Weisselberg et ses deux fils aînés, Donald Junior et Eric Trump.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.