Les investissements culturels favorisent l’économie de la créativité au Moyen-Orient

Gros plan architectural d'une arche de Qasr Al Hosn, mettant en évidence les couloirs de cette attraction et son emblématique tour, éclairée par de vives lumières la nuit. (Fourni)
Gros plan architectural d'une arche de Qasr Al Hosn, mettant en évidence les couloirs de cette attraction et son emblématique tour, éclairée par de vives lumières la nuit. (Fourni)
Le Saadiyat Cultural District (District culturel de Saadiyat) à Abou Dhabi. (Fourni)
Le Saadiyat Cultural District (District culturel de Saadiyat) à Abou Dhabi. (Fourni)
Le Zayed National Museum aux Émirats arabes unis. (Fourni)
Le Zayed National Museum aux Émirats arabes unis. (Fourni)
Une troupe de danse de Corée du Sud se produit à la cérémonie d'ouverture du musée en 2017. (Fourni
Une troupe de danse de Corée du Sud se produit à la cérémonie d'ouverture du musée en 2017. (Fourni
Etihad Arena à Abou Dhabi. (Fourni)
Etihad Arena à Abou Dhabi. (Fourni)
 Une statue de Goudéa qui remonte à l'an 2150 avant J.-C. au Louvre d'Abou Dhabi. (AFP)
Une statue de Goudéa qui remonte à l'an 2150 avant J.-C. au Louvre d'Abou Dhabi. (AFP)
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

Les investissements culturels favorisent l’économie de la créativité au Moyen-Orient

Gros plan architectural d'une arche de Qasr Al Hosn, mettant en évidence les couloirs de cette attraction et son emblématique tour, éclairée par de vives lumières la nuit. (Fourni)
Le Saadiyat Cultural District (District culturel de Saadiyat) à Abou Dhabi. (Fourni)
Le Zayed National Museum aux Émirats arabes unis. (Fourni)
Une troupe de danse de Corée du Sud se produit à la cérémonie d'ouverture du musée en 2017. (Fourni
Etihad Arena à Abou Dhabi. (Fourni)
 Une statue de Goudéa qui remonte à l'an 2150 avant J.-C. au Louvre d'Abou Dhabi. (AFP)
  • Certains pays ont poursuivi leurs investissements dans les arts, la culture et le patrimoine tout au long de la pandémie, en dépit des contraintes financières
  • Selon l'UNESCO, le chiffre d'affaires annuel des industries liées à la culture et à la créativité s'élève à 2 250 milliards de dollars par an

DUBAÏ : Dans le contexte des difficultés financières vécues ces 18 derniers mois, peu de gens espèrent que les gouvernements auront à cœur de consacrer des investissements importants aux arts et à la culture. Mais alors que les économies émergent de la morosité provoquée par la pandémie, de nombreux pays arabes déversent des milliards de dollars dans l'économie de la créativité – telles que les galeries d'art, les sites historiques et les musées – et ce, afin d'attirer les visiteurs et de relancer la croissance sur le long terme.

Selon l'UNESCO, les industries liées à la culture et à la créativité comptent parmi les secteurs à plus forte croissance dans le monde. Leur chiffre d'affaires annuel s'élève à 2 250 milliards de dollars, elles créent 30 millions d'emplois et représentent quelque 10 % du produit intérieur brut (PIB) à l'échelle mondiale.

Conscientes du potentiel de ce secteur, les Nations unies ont désigné 2021 comme l'Année internationale de l'économie créative au service du développement durable.

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Égypte occupent une place prépondérante parmi les pays qui s'investissent dans de vastes projets culturels pour diversifier leurs sources de revenus futurs et tirer parti d'autres avantages : célébrer la richesse de la beauté naturelle et du patrimoine, instruire les jeunes et faire venir sur leur territoire des enseignes et des visiteurs internationaux.

À l'instar des autres pays du monde, les secteurs liés à l'économie créative au Moyen-Orient ont été particulièrement affectés par la pandémie de Covid-19. Mais là aussi, la réaction du public à cette crise a fait ressortir l'importance de la créativité et de la culture dans la résilience des communautés.

L'Arabie saoudite consacre des fonds à des projets culturels depuis de longues années. Ainsi, le Royaume a tout récemment redoublé ses efforts en faveur de son ambitieux projet Diriyah Gate, un complexe culturel et de loisirs au cœur historique de Riyad, qui se veut un rival des pyramides d'Égypte et du Colisée de Rome.

Le PDG de l'Autorité de développement de Diriyah Gate, Jerry Inzerillo, a déclaré à Arab News au mois de juin que le budget du projet est passé de 20 à 40 milliards de dollars. Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammad ben Salmane est le cerveau de cette extension du budget et de la portée du projet, a affirmé Inzerillo dans l'émission « Frankly Speaking ».

Siège du premier royaume saoudien au 18e siècle, Diriyah passe pour être l'une des pièces maîtresses de la Vision 2030. Elle comprend une série d'initiatives de développement et de diversification inaugurées en 2016, parmi lesquelles figurent d'importants investissements dans les domaines de la culture, des loisirs et du tourisme.

Siège du premier royaume saoudien au 18e siècle, le Diriyah Cultural District à Riyad a conservé ses anciennes structures. (Fourni)
Siège du premier royaume saoudien au 18e siècle, le Diriyah Cultural District à Riyad a conservé ses anciennes structures. (Fourni)

L'un des projets culturels les plus ambitieux de l'Arabie saoudite concerne le plan directeur du « Voyage dans le temps » (Journey Through Time), projet qui vise, sur 15 ans, à convertir en un musée animé la vallée d'AlUla, qui abrite l'Hégra ainsi que de nombreux sites historiques. Ce musée proposera aux touristes un voyage dans l'histoire naturelle et humaine vieille de 200 000 ans.

Par ailleurs, le Fonds saoudien pour le développement culturel a été institué au titre de la Vision 2030. Il est destiné à soutenir les individus, les entreprises et les groupes de la société civile qui opèrent dans ce domaine. En 2021, le fonds a octroyé 180 millions de SAR (47,9 millions de dollars) à une série de projets.

« L'Arabie saoudite se situe au cœur d'un mouvement culturel important », déclare à Arab News Reem Al-Sultan, PDG du Misk Art Institute. « L'institut a dernièrement fait passer à 1 million de SAR sa subvention annuelle Misk Art Grant. Celle-ci représente la plus grosse subvention artistique de la région. L'institut a également lancé l'Art Library, une nouvelle initiative en matière d'héritage qui a pour but de documenter le travail des principaux artistes saoudiens et arabes ».

C'est le prince héritier Mohammad ben Salmane qui a fondé le Misk Art Institute en 2017 pour stimuler la production artistique en Arabie saoudite, promouvoir le goût pour l'art saoudien et arabe, et promouvoir la diplomatie et les échanges sur le plan culturel.

« En apportant un soutien, des infrastructures et des opportunités pour l'art et les artistes saoudiens, on sensibilise le monde au patrimoine culturel riche de la région, ce qui favorise un dialogue international plus intense et améliore nos relations avec nos homologues culturels aux quatre coins du monde », souligne Mme Al-Sultan.

Le Misk Art Institute a conçu la résidence Masaha pour permettre aux artistes de réaliser leurs nouveaux projets et idées. (Fourni)
Le Misk Art Institute a conçu la résidence Masaha pour permettre aux artistes de réaliser leurs nouveaux projets et idées. (Fourni)

Dans les EAU avoisinants, Abou Dhabi a annoncé en juin sa volonté d'investir 6 milliards de dollars dans les industries culturelles et créatives, outre les 2,3 milliards promis au préalable dans le cadre de son initiative de relance post-pandémie.

Initiée en 2019, la Stratégie d'Abou Dhabi pour la culture et les industries créatives (CCI) se veut un plan exhaustif sur cinq ans qui vise à accélérer la croissance des entreprises et à créer des emplois dans les domaines du cinéma et de la télévision, des arts visuels et du spectacle, des jeux, des sports électroniques, du patrimoine, de l'artisanat et de l'édition.

Cette initiative prévoit un investissement global supérieur à 30 milliards de AED (soit 8,1 milliards de dollars) répartis sur les secteurs public et privé, avec un engagement de consacrer 8,5 milliards de AED pour la mise en œuvre de projets monumentaux, notamment le Yas Creative Hub et le Saadiyat Cultural District.

Le Yas Creative Hub sera une nouvelle zone pour les médias qui abritera notamment une salle de rédaction régionale pour la chaîne CNN. Il comptera 8 000 employés d'ici la fin de l'année. Quant au Saadiyat Cultural District, qui devrait entrer en service d'ici à 2025, il abritera l'Abrahamic Family House, un centre dédié au dialogue entre les religions, qui réunira une mosquée, une église et une synagogue.

Le Saadiyat Cultural District à Abou Dhabi. (Fourni)
Le Saadiyat Cultural District à Abou Dhabi. (Fourni)

Près de 20 000 personnes travaillent actuellement dans le secteur de la créativité et de la culture à Abou Dhabi. 15 000 emplois supplémentaires sont prévus au cours des quatre prochaines années – un objectif ambitieux qui ne serait sans doute pas possible sans le système de visa flexible qui permet d'attirer les talents étrangers –. Dans cette optique, Abou Dhabi adopte le visa créatif, un programme spécial réservé aux professionnels et approuvé par le ministère de la Culture et du Tourisme.

EN CHIFFRES

 

6 milliards de dollars - la valeur du tout dernier investissement consenti par Abou Dhabi dans les industries culturelles et créatives.

 

40 milliards de dollars - la valeur du budget étendu alloué au Diriyah Gate Project en Arabie Saoudite.

 

1 milliard de dollars - la valeur de l'investissement dans le Grand Musée Egyptien, en Egypte.

« Cette tendance n'est pas entièrement nouvelle. Abou Dhabi investit de façon importante dans la culture depuis plus de dix ans », explique à Arab News Dyala Nusseibeh, directrice d'Abu Dhabi Art.

« Cet investissement fondamental est déjà en cours. Ce qui a été annoncé, c'est la poursuite et l'expansion de cet investissement. Pourquoi ? Parce que le gouvernement a réalisé ses recherches qui ont révélé que cette industrie représentait plusieurs milliards de dollars. La stratégie consiste à identifier les moyens de tirer parti de cette croissance, au niveau local ».

L'émirat, qui abrite déjà le Louvre Abou Dhabi, accueillera bientôt le Zayed National Museum mais aussi le Guggenheim d'Abou Dhabi. Au cours des cinq années à venir, une somme supplémentaire de 22 milliards d'AED  sera consacrée au financement de nouveaux musées et d'activités créatives.

Le Zayed National Museum à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis. (Fourni)
Le Zayed National Museum à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis. (Fourni)

« L'industrie de la culture et de la créativité (ICC) fait partie des secteurs économiques à la croissance la plus rapide dans le monde », explique à Arab News Saood Al-Hosani, sous-secrétaire du département de la culture et du tourisme. « Abou Dhabi a connu une croissance importante de l'ICC, qui apparaît aujourd'hui comme un vecteur essentiel de la croissance sociale et économique, et de la diversification ».

« Ce secteur emploie déjà plus de 20 000 personnes, et nous prévoyons que ce chiffre augmentera considérablement dans les années à venir. En outre, l'industrie de la culture et de la créativité s'est toujours montrée très résilinte et adaptable face à l'évolution de la dynamique économique ».

« Ainsi, alors que le monde émerge des suites de la Covid-19, nous prévoyons que les produits et services à valeur ajoutée liés a ce secteur contribueront à la reprise économique ».

L'Égypte a elle aussi décidé d'investir dans la culture pour revigorer le secteur du tourisme à la traîne. Le Grand Musée Egyptien, un nouvel édifice qui s'étend sur 5,2 millions de pieds carrés au bord du plateau de Gizeh fait partie d'un investissement public d'un milliard de dollars dans le patrimoine et la culture. Son ouverture est attendue dans le courant de l'année.

Une fois achevé, le Grand Musée Egyptien, connu également sous le nom de Musée de Gizeh, deviendra le plus grand musée archéologique du monde. (GEMCC via Facebook)
Une fois achevé, le Grand Musée Egyptien, connu également sous le nom de Musée de Gizeh, deviendra le plus grand musée archéologique du monde. (GEMCC via Facebook)

Le ministère du Tourisme et des Antiquités dit vouloir améliorer le niveau des services offerts aux visiteurs dans 30 de ses principales attractions, musées et sites archéologiques, notamment la rue Al-Moez dans le vieux Caire, la Citadelle de la capitale et les musées d'Alexandrie, du Fayoum, de Sohag et de Louxor.

Par ailleurs, l'Égypte procède actuellement à la construction d'une nouvelle capitale administrative à l'est du Caire, qui comportera selon les prévisions de nombreux théâtres, salles d'exposition, bibliothèques, musées et galeries. La première phase de la construction de cette ville est prévue pour l'année 2030, et représente une enveloppe de 58 milliards de dollars.

Il n'y a pas que l'État qui investit des sommes considérables dans le redressement de la culture en Égypte. Orascom Investments, dirigée par le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, a conclu un contrat de 12,7 millions de dollars pour mettre au point et gérer les spectacles de son et lumière aux pyramides de Gizeh.

Le tourisme constitue une source de revenus importante pour l'économie de l'Égypte, à hauteur de 13 milliards de dollars notamment en 2019. Cependant, le pays n'a accueilli que 3,5 millions de touristes en 2020, contre 13,1 millions l'année d'avant. Les responsables escomptent que le nombre de visiteurs retrouvera sa valeur pré-pandémique d'ici à 2022.

On espère que la décision des gouvernements des pays arabes de poursuivre leurs dépenses en faveur de la culture sera largement récompensée par le rendement des investissements et par d'autres résultats favorables, lorsque la pandémie sera progressivement contrôlée et que l'économie mondiale amorcera sa reprise.

 

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• Twitter: @rebeccaaproctor

 

 

 


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.