Les centrales nucléaires, sur la ligne de front du changement climatique

Des salariés d'EDF retirent une barre de combustible nucléaire de la piscine de stockage de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans l'est de la France (AFP)
Des salariés d'EDF retirent une barre de combustible nucléaire de la piscine de stockage de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans l'est de la France (AFP)
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Publié le Lundi 05 juillet 2021

Les centrales nucléaires, sur la ligne de front du changement climatique

  • «Le changement climatique impactera les centrales nucléaires plus tôt et plus fort que ce que les industriels, les gouvernements ou les régulateurs peuvent prévoir»
  • En France, des centrales ont été ces dernières années équipées de systèmes de climatisation industrielle pour faire face aux chaleurs ou encore de diesels de secours résistant aux tornades

PARIS : Sécheresse, canicules, raz-de-marée... : les centrales nucléaires sont sur la ligne de front du changement climatique et doivent s'adapter pour continuer à fonctionner en toute sûreté dans des conditions extrêmes.

"Le changement climatique impactera les centrales nucléaires plus tôt et plus fort que ce que les industriels, les gouvernements ou les régulateurs peuvent prévoir", avertit Paul Dorfman, spécialiste au University College London.

Le chercheur vient de publier un rapport critique sur les risques associés au changement climatique pour le nucléaire au Royaume-Uni, un pays qui compte pourtant sur l'atome pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone.

"Le nucléaire est, littéralement, sur la ligne de front du changement climatique", pointe le rapport.

Dans un projet de rapport, le Giec (le groupe d'experts climat de l'ONU), vient de mettre en garde face à une accentuation des épisodes caniculaires ou la menace de vagues pouvant submerger les côtes, provoquées par une hausse du niveau de la mer.

Ces problématiques concernent directement le nucléaire, notamment parce que les réacteurs, ayant besoin d'être refroidis en permanence, ont besoin de prélever de l'eau dans une "source froide": un cours d'eau ou la mer.

Lors des canicules, ils sont déjà contraints de s'adapter ponctuellement: certains étés, EDF a abaissé la production ou arrêté certains réacteurs.

La première contrainte vient des limites de température de l'eau rejetée à l'aval des centrales pour préserver la faune et la flore aquatiques. L'été dernier, EDF avait été contraint d'arrêter un réacteur à Golfech (Tarn-et-Garonne) pour cette raison.

L'autre problème concerne la sûreté en cas de canicule prolongée associée à une sécheresse, qui peut conduire à une réduction du débit des cours d'eau.

Ces problèmes ont toutefois eu des effets limités jusqu'à présent. En France, les pertes de production pour cause de températures élevées de cours d'eau ont représenté 0,3% de la production nucléaire annuelle depuis 2000, selon EDF.

«coup d'avance»

La multiplication des événements extrêmes risque-t-elle de remettre en cause le recours au nucléaire ? "On n'en est pas à revoir complètement la conception des installations ou à remettre en cause la construction de nouveaux réacteurs", assure Karine Herviou, directrice générale adjointe de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

Le constat vaut aussi pour les réacteurs implantés en bord de mer, comme l'EPR en construction à Flamanville (Manche), exposés au risque de raz-de-marée par exemple.

"Ce sont des choses qui ont été prises en compte dès la conception du réacteur EPR par exemple, où on a essayé de se projeter sur les évolution futures", souligne-t-elle. A Flamanville, le réacteur est placé "très haut pour intégrer une possible évolution du niveau de la mer sur les 60 ans", indique-t-elle.

Plus généralement, les risques sont évalués avec beaucoup de marge lors de la conception. EDF prend en compte un aléa ayant une chance sur 10.000 de se produire à l'horizon de la fin du siècle, en intégrant le changement climatique et avec une marge supplémentaire dans la conception de l'installation. 

Des adaptations sont aussi faites au cours de la vie des centrales, avec des réexamens de sûreté complets tous les dix ans.

"Avec la conception initiale, puis les réexamens de sûreté que l'on mène, on est capables d'avoir au moins un coup d'avance sur l'évolution des aléas y compris dans un contexte de changement climatique. Et les solutions industrielles sont connues", estime un expert d'EDF.

En France, des centrales ont par exemple été ces dernières années équipées de systèmes de climatisation industrielle pour faire face aux chaleurs ou encore de diesels de secours résistant aux tornades.

"Un peu partout dans le monde il y a des solutions industrielles qui ont été mises en œuvre", souligne aussi l'expert d'EDF. "Il existe des exemples qui montrent qu'on peut se passer d'eau", pointe-t-il aussi, alors que cette ressource pourrait être amenée à se raréfier.

Aux Etats-Unis, la centrale de Palo Verde, située dans le désert de l'Arizona sans source d'eau à proximité, utilise déjà des eaux usées de la ville de Phoenix pour fonctionner.

 

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.