Derniers préparatifs avant le coup d'envoi du 74e festival de Cannes

Malgré une reprise timide de la saison touristique, restaurateurs et Cannois en général sont ravis de retrouver les festivaliers, après l'annulation du festival du cinéma l'an dernier à cause de la crise sanitaire (Photo, AFP)
Malgré une reprise timide de la saison touristique, restaurateurs et Cannois en général sont ravis de retrouver les festivaliers, après l'annulation du festival du cinéma l'an dernier à cause de la crise sanitaire (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 05 juillet 2021

Derniers préparatifs avant le coup d'envoi du 74e festival de Cannes

Malgré une reprise timide de la saison touristique, restaurateurs et Cannois en général sont ravis de retrouver les festivaliers, après l'annulation du festival du cinéma l'an dernier à cause de la crise sanitaire (Photo, AFP)
  • Tout est prêt ou presque depuis lundi pour le 74e festival de Cannes, une édition pour conjurer la Covid-19 qui avait privé le cinéma mondial de son rendez-vous sur la Croisette en 2020
  • Pour l'économie locale sinistrée par la pandémie, le retour des festivaliers sur le bord de la Méditerranée sonne comme une résurrection, même s'il n'y en aura pas 40 000 comme en 2019, mais plutôt «28 ou 29 000»

CANNES: Des stars, du glamour mais aussi des masques et des contrôles: tout est prêt ou presque depuis lundi pour le 74e festival de Cannes, une édition pour conjurer la Covid-19 qui avait privé le cinéma mondial de son rendez-vous sur la Croisette en 2020. 

Il ne manque plus que le fameux tapis rouge, qui sera déroulé mardi matin pour accueillir une pléiade de stars du monde entier, de Catherine Deneuve à Sean Penn, en passant par Marion Cotillard ou le Coréen Song Kang-ho, qui jouait le père dans « Parasite », la Palme d'Or 2019. 

Pour l'économie locale sinistrée par la pandémie, le retour des festivaliers sur le bord de la Méditerranée sonne comme une résurrection, même s'il n'y en aura pas 40 000 comme en 2019, mais plutôt « 28 ou 29 000 » selon le délégué général Thierry Frémaux, qui a recensé une baisse de 30 à 35% des journalistes accrédités, du fait notamment des difficultés pour voyager. 

Pour la première fois, crise sanitaire oblige, le festival a décalé ses dates à juillet. Gare au soleil et à la chaleur à l'heure de la montée des marches! L'édition 2021 promet un étonnant chassé-croisé de vedettes en robes de soirées, talons hauts et smoking et de baigneurs remontant des plages. 

Il faudra aussi s'habituer à voir des masques sur le tapis rouge: seules les stars et les équipes de film pourront l'enlever pour les photographies. « L'épidémie n'est pas vaincue, il faut être prudent », a lancé lundi M. Frémaux lors d'une conférence de presse.  

Il y a une semaine, il prévoyait d'accueillir les artistes en haut de marche sans porter lui-même de masque mais a finalement renoncé: « On doit être extrêmement exemplaires », dit-il. 

Spike Lee en majesté  

Pour cette édition renaissance après les confinements et les fermetures des cinémas, 24 films en compétition officielle seront projetés aux festivaliers et aux membres du jury, avec à sa tête, le cinéaste new-yorkais Spike Lee, à la filmographie riche en oeuvres choc pour éveiller les consciences face au racisme.  

« Le festival envoie des signes de diversité depuis longtemps », a défendu M. Frémaux mais « ce jury marque une étape importante parce que c'est la première fois, à Cannes et dans un grand festival, qu'un artiste noir, vient présider et Spike Lee en est très fier ». 

Il sera entouré d'une majorité de femmes (cinq contre quatre hommes), dont la chanteuse Mylène Farmer, figure de la culture populaire française. 

Le festival décernera ses prix, dont la prestigieuse Palme d'Or, le 17 juillet à l'issue d'une édition présentant un total de 70 films voire plus de 120, avec les sections parallèles, dont l'une entièrement dédiée à l'urgence environnementale. 

Mardi soir, l'inclassable Leos Carax ouvrira la compétition avec « Annette », une comédie musicale avec Adam Driver et Marion Cotillard, dont le scénario et la musique ont été écrits par le groupe américain Sparks. 

La compétition compte de prestigieux cinéastes, certains déjà couronnés à Cannes comme l'Italien Nanni Moretti (« Tre Piani »), Jacques Audiard (« Les Olympiades »), ou Apichatpong Weerasethakul pour son premier film en anglais hors de Thaïlande (« Memoria »), avec Tilda Swinton et Jeanne Balibar.  

Elle met aussi à l'honneur des artistes comme le Marocain Nabil Ayouch, l'auteur de « Much Loved », dont le film « Haut et Fort » prend le pouls de la jeunesse marocaine, ou le Russe Kirill Serebrennikov ( »Petrov's Flu »), dont le fauteuil devrait rester vide car il est interdit de sortie du territoire russe. 

Elle continue d'exclure des films prodits par Netflix, dont M. Frémaux a salué « le travail brillant » mais qui refuse de se plier à la règle exigeant une diffusion préalable en salles. A propos des plateformes de streaming il a poursuivi : « Nous avons un dialogue ouvert et franc mais un désaccord. Ils font travailler des gens de cinéma mais donnez-moi un nom de jeune réalisateur qu'ils ont découvert ? Notre mission à nous est de faire émerger des jeunes talents ».  

Si les préoccupations sanitaires restent de mise face au virus, la sécurité attentat est également de mise, et la ville de Cannes qui a reçu des renforts policiers, sera surveillée par tous les moyens possibles, à pied, à cheval, avec des chiens, à moto... 

Depuis l'attentat au camion bélier sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016 à Nice (86 morts), d'importants investissements ont été consentis pour sécuriser la Croisette piétonnisée sur un kilomètre. Pour le soir du 14 juillet et son feu d'artifice, des policiers munis d'armes longues et une herse complèteront le dispositif. 


La fête de la musique sous le signe du dialogue culturel franco-saoudien

Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. (Photo Fournie)
Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. (Photo Fournie)
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  • Née en France en 1982, la Fête de la Musique s’est imposée comme un événement planétaire célébré dans plus de 120 pays.
  • L’édition 2025 proposera une programmation riche et éclectique, reflet de la vitalité des scènes française et saoudienne contemporaines.

RIYAD : Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. À l’initiative de l’ambassade de France, en collaboration avec l’Alliance française, Saudi Music Hub, Unstable, Hayy Jameel et MDL Beast, une série d’événements musicaux viendra marquer ce rendez-vous culturel international devenu emblématique.

Née en France en 1982, la Fête de la Musique s’est imposée comme un événement planétaire célébré dans plus de 120 pays. Fidèle à son principe fondateur, elle vise à rendre la musique accessible à tous gratuitement. Elle reste, cette année encore, un puissant vecteur de dialogue culturel. En Arabie saoudite, cette célébration musicale prend une dimension particulière, s’inscrivant dans un contexte de renouveau artistique et d’ouverture culturelle, en pleine résonance avec les objectifs de Vision 2030.

L’édition 2025 proposera une programmation riche et éclectique, reflet de la vitalité des scènes française et saoudienne contemporaines. Des artistes français seront présents, comme Karimouche, figure singulière du spoken word et de la chanson engagée, ou DJ SÔNGE, productrice électro aux univers immersifs et afro-futuristes.

Ces artistes partageront la scène avec des talents saoudiens tels que Kosh, beatmaker fusionnant rythmes traditionnels et basses électroniques, ou Seera, jeune espoir de la scène folk locale. Plusieurs artistes émergents, sélectionnés avec soin en collaboration avec les partenaires saoudiens, viendront compléter cette mosaïque sonore.

Chacune des villes participantes offrira une atmosphère unique. Riyad ouvrira le bal le 20 juin avec une nuit musicale au Unstable, lieu hybride emblématique de la scène urbaine saoudienne. Le 21 juin, Khobar prendra le relais au Saudi Music Hub, un espace dédié à la formation musicale, pour une soirée plus intimiste. Enfin, Djeddah clôturera cette semaine de célébration les 25 et 26 juin, au cœur du centre culturel Hayy Jameel, avec deux concerts présentés par des artistes féminines marquantes.

Au-delà des concerts, ces rencontres musicales seront l'occasion de moments de partage, de découvertes et d'échanges, favorisant la création de liens entre artistes et publics des deux pays. En soutenant la circulation des talents et la coopération artistique, la France réaffirme son engagement en faveur de la diversité culturelle et du dialogue entre les sociétés.

La Fête de la Musique 2025 est ainsi bien plus qu’un simple rendez-vous festif : elle est le symbole vivant d’une amitié en construction, portée par des sons, des voix et des émotions partagées.


La bibliothèque Jadal est une oasis culturelle dans la province orientale de l'Arabie saoudite

Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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  • Ali Al-Herz a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres, offrant aux visiteurs un espace où la mémoire, la philosophie et la culture prennent vie.
  • adal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

DHAHRAN : Dans le village tranquille d'Umm Al-Hamam, situé dans la province orientale de l'Arabie saoudite, une passion de longue date pour les livres s'est transformée en un havre culturel.

Ali Al-Herz, bibliophile et archiviste littéraire, a transformé sa maison en une bibliothèque d'exception nommée Jadal, un véritable trésor contenant plus de 37 000 livres, plus de 100 000 journaux et magazines, ainsi que des antiquités, dont certaines datent de plus d'un siècle.

Mais Jadal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

Al-Herz a déclaré à Arab News : « Depuis ma naissance, j'ai été entouré des livres de ma mère. J'ai grandi immergé dans cette passion, à tel point qu'elle m'a complètement envahi ; je suis devenu un rat de bibliothèque. »

L'étincelle qui a tout déclenché a été la rencontre d'Al-Herz avec l'épopée Sirat Antar à l'âge de 13 ans. « À partir de cette épopée, et à travers elle, j'ai commencé à explorer d'autres mondes », a-t-il déclaré. 

C'est cette curiosité et cette fascination qui ont finalement conduit Al-Herz à créer l'une des initiatives les plus originales du royaume d'Arabie saoudite.

Le nom « Jadal » signifie « débat » ou « discussion » en arabe, reflétant l'esprit curieux de la bibliothèque. Pour Al-Herz, l'objectif n'est pas seulement de préserver les textes, mais aussi l'idée de questionner et d'explorer les idées.

Al-Herz a déclaré : « J'ai choisi ce nom pour la bibliothèque, car il est profondément ancré dans l'histoire philosophique de la Grèce antique, ainsi que dans notre propre tradition culturelle arabo-islamique, en particulier dans notre héritage religieux. »

L'atmosphère philosophique imprègne les trois salles principales, nommées d'après Socrate, Platon et Aristote, qui accueillent les visiteurs dans un univers dédié à la lecture et à la réflexion. 

Des manuscrits rares, des textes anciens, des journaux et des antiquités ont été soigneusement archivés. Chaque pièce est un murmure du passé qui s'adresse à l'avenir. 

Al-Herz explique : « Même mon intérêt récent pour l'achat de livres s'est principalement orienté vers les éditions rares et les imprimés anciens, afin de créer une harmonie entre patrimoine et modernité. »

Mais Jadal ne se laisse pas envahir par la nostalgie, car Al-Herz organise toutes les deux semaines une réunion littéraire. Cet événement fait revivre une tradition qui était autrefois importante dans la vie intellectuelle des Arabes.

C'est un environnement où écrivains, universitaires et penseurs se réunissent autour d'un café arabe pour échanger des idées dans une atmosphère animée. 

À une époque où les gens recherchent des informations instantanées en ligne, Al-Herz continue d'utiliser des méthodes traditionnelles. « Il y a une lutte permanente entre deux générations », observe-t-il. « La victoire reviendra finalement à cette dernière génération, une fois que ma génération aura disparu. Les bibliothèques papier seront alors transformées en musées. »

Il a peut-être raison, mais pour l'instant, au cœur de la campagne de Qatif, la bibliothèque Jadal continue d'exister, et c'est un lieu où l'encre, la mémoire, le débat et le patrimoine continuent de façonner l'âme culturelle du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Amin Maalouf apporte un soutien inattendu aux langues régionales

Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs,
  • Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale.

PARIS : Une initiative d'un collectif visant à enseigner le patrimoine littéraire dans les langues régionales de France a reçu lundi  un soutien inattendu : celui du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf.

M. Maalouf, écrivain franco-libanais, a été élu en 2023 à la tête d'une institution dont la mission est de veiller au rayonnement et à l'intégrité de la langue française.

Toutefois, il soutient la démarche du Collectif pour les littératures en langues régionales, qui suggère un enseignement de ce type au collège ou au lycée, a indiqué ce collectif à l'AFP.

Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs, afin de sensibiliser à la « richesse de la production littéraire » dans d'autres langues que le français. 

« M. Maalouf, comme nous, est convaincu qu'il est nécessaire que les élèves français découvrent ces trésors culturels », écrit ce collectif à M. Bayrou, qui parle lui-même le béarnais.

Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale (de l'alsacien au tahitien, en passant par le basque ou le corse), traduits en français.

On y trouve entre autres un poème en provençal de Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature en 1904) intitulé Mirèio, une chronique en breton de Pierre-Jakez Hélias intitulée Bugale ar Republik, un court récit en créole martiniquais de Raphaël Confiant intitulé Bitako-a, ainsi qu'une chanson en picard d'Alexandre Desrousseaux intitulée Canchon dormoire (plus connue sous le nom de P'tit Quinquin).

« Il ne s'agit pas de donner des cours de langues régionales, mais de présenter des œuvres issues des littératures en langues régionales, que ce soit en français ou en version bilingue », précise le collectif.

Idéalement, selon lui, les élèves aborderaient des langues issues d'autres régions que la leur. « Pourquoi seuls les élèves antillais apprendraient-ils qu'il existe une littérature en créole ? », demande ce collectif, qui présente son initiative à la presse lors d'une visioconférence lundi après-midi.