Cannes: le cri de Spike Lee et du jury contre les «gangsters » qui dirigent le monde

Le cinéaste new-yorkais, Spike Lee, casquette noire siglée « 1619 » sur la tête, en référence à l'année d'arrivée des premiers esclaves aux Etats-Unis (Photo, AFP)
Le cinéaste new-yorkais, Spike Lee, casquette noire siglée « 1619 » sur la tête, en référence à l'année d'arrivée des premiers esclaves aux Etats-Unis (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 06 juillet 2021

Cannes: le cri de Spike Lee et du jury contre les «gangsters » qui dirigent le monde

Le cinéaste new-yorkais, Spike Lee, casquette noire siglée « 1619 » sur la tête, en référence à l'année d'arrivée des premiers esclaves aux Etats-Unis (Photo, AFP)
  • Spike Lee s'en est pris à l'ancien président américain Donald Trump, qu'il surnomme «Agent orange», au président brésilien Jair Bolsonaro, et russe Vladimir Poutine
  • Le jury, majoritairement féminin, est également revenu sur la question de la place des femmes dans le cinéma, un sujet qui reste brûlant

CANNES/ PARIS: « Ce monde est dirigé par des gangsters » : premier réalisateur noir à présider le jury cannois, Spike Lee a placé d'emblée le Festival sous le signe de la lutte, dénonçant pêle-mêle avec les autres membres du jury la politique de Poutine et Bolsonaro, ou les discriminations raciales et de genre. 

Dès l'ouverture de la conférence de presse de présentation du jury, le cinéaste new-yorkais, casquette noire siglée « 1619 » sur la tête, en référence à l'année d'arrivée des premiers esclaves aux Etats-Unis, est revenu sur le sort des Noirs aux Etats-Unis, un thème qu'il n'a cessé d'explorer dans ses films, notamment « Do The Right Thing ». 

Plus de « 30 putains d'années après » ce film, « on aurait pu croire que les personnes noires auraient arrêté d'être traquées comme des animaux », a-t-il déclaré, avant de faire référence aux Noirs victimes de violences policières aux Etats-Unis comme « le frère Eric Gardner » ou « le roi George Floyd », qui ont été « tués, lynchés », a-t-il ajouté. 

Il s'en est également pris à l'ancien président américain Donald Trump, qu'il surnomme « Agent orange », au président brésilien Jair Bolsonaro, et russe Vladimir Poutine. « Ils n'ont pas de morale ni de scrupules. Nous devons protester contre ce genre de gangsters ».  

D'autres membres du jury se sont faits militants lors de cette conférence de presse, comme le réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho, qui a critiqué la politique de son gouvernement face à la Covid et son « mépris pour la culture ». 

Le jury, majoritairement féminin, est également revenu sur la question de la place des femmes dans le cinéma, un sujet qui reste brûlant. « Je pense réellement qu'une majorité de femmes peut choisir des films différents, réagir différemment. Les femmes écrivent leurs romans autrement, leurs chansons autrement. Je suis curieuse de voir ce qu'il en sera », a notamment déclaré l'actrice britannique Maggie Gyllenhaal, quand la Française Mélanie Laurent faisait le lien entre féminisme et écologie.  

Le jury, qui compte également dans ses rangs les Français Tahar Rahim et Mylène Farmer, débute mardi soir son marathon cinéphile avec « Annette » de Leos Carax, le premier des 24 films en compétition jusqu'à la remise de la Palme d'Or le 17 juillet. 

Du monde, des stars et des policiers

En permanence jusqu'au 17 juillet, près de 320 policiers sont ainsi mobilisés sur terre, air et mer pour cette opération, pour laquelle ils seront appuyés par la police municipale de Cannes, les militaires de la force Sentinelle, le Raid... 

Qui dit saison estivale, dit afflux de touristes en masse sur la Croisette venant s'ajouter aux festivaliers, aux stars et aux soirées privées luxueuses. En conséquence, la police nationale a décidé d'une mobilisation importante des forces de l'ordre pour un éventail de missions particulièrement large. 

Cela va, explique à l'AFP la patronne de la DDSP (direction départementale de la sécurité publique), Nadine Le Calonnec, du renseignement pour prévenir les risques terroristes, aux problèmes de sécurité publique (circulation, convois..),  sans compter la délinquance générale et la sécurisation en appui de sociétés privées des événements spéciaux, des grands hôtels de luxe. 

Les soirées Chopard, du joaillier de luxe, les 7 et 15 juillet, avec bijoux, défilés et invités triés sur le volet seront particulièrement surveillées. 

Et bien sûr au mitan du festival, le 14 juillet et ses feux d'artifice. Mais, il y aura également ce jour-là une cérémonie spéciale pour commémorer l'attentat survenu il y a cinq ans sur la promenade des Anglais de Nice. 

Au PC de sécurité du commissariat de Cannes, un point quotidien est prévu avec les différents intervenants ainsi qu'un autre au Palais des festivals. 

La gendarmerie maritime est chargée de sécuriser le littoral et les plages et un de ses hélicoptères survolera la zone en permanence. 

Les agents de la police de l'air et des frontières surveilleront la gare et le port de Cannes. 


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com