L'Arabie saoudite investit 18 milliards de dollars dans les centres de données

Le bureau de presse du ministère a déclaré à Arab News qu’il était prêt à entamer des discussions avec des géants mondiaux comme Amazon et Google, en plus de «tous les acteurs qui souhaitent investir en Arabie saoudite et localiser les contenus et les services.» (Fournie)
Le bureau de presse du ministère a déclaré à Arab News qu’il était prêt à entamer des discussions avec des géants mondiaux comme Amazon et Google, en plus de «tous les acteurs qui souhaitent investir en Arabie saoudite et localiser les contenus et les services.» (Fournie)
Short Url
Publié le Mercredi 07 juillet 2021

L'Arabie saoudite investit 18 milliards de dollars dans les centres de données

  • Le gouvernement travaille en étroite collaboration avec le secteur privé, notamment avec les investisseurs locaux et internationaux
  • Selon un rapport publié cette semaine par Al Rajhi Capital, la pandémie de Covid-19 a poussé nombre d’entreprises à numériser leurs processus et à adopter les services cloud

RIYAD: Le ministre saoudien des Communications et des Technologies de l’information a annoncé un plan de 18 milliards de dollars (1 dollar = 0,85 euro) pour mettre en place un réseau de grands centres de données à travers le Royaume.

Selon le ministère, le gouvernement a l’intention de faire de l’Arabie saoudite le principal pôle des centres de données de la région et il travaille en étroite collaboration avec le secteur privé, notamment avec les investisseurs locaux et internationaux, afin d’atteindre cet objectif.

Bassam al-Bassam, vice-ministre des télécommunications et des infrastructures numériques au sein du ministère, indique: «Nous permettons aux champions locaux de jouer un rôle plus important dans la prochaine étape du projet Vision 2030. L’objectif est de renforcer la croissance des centres de données de colocalisation à grande échelle, qui sont nécessaires pour attirer d’autres investissements numériques comme les fournisseurs de services cloud, les éditeurs de jeux, les fournisseurs de services de streaming vidéo ainsi que les opérateurs responsables des réseaux de diffusion de contenu (ordinateurs reliés en réseau qui mettent à disposition du contenu ou des données à des utilisateurs, NDLR) en vue de leur permettre de localiser leurs services à l’intérieur du Royaume.»

Cette semaine, un premier groupe d’investisseurs clés a été annoncé. Il s’agit de Gulf Data Hub, d’Al Moammar Information Systems (MIS) et de Saudi FAS Holding Co. Le bureau de presse du ministère a déclaré à Arab News qu’il était prêt à entamer des discussions avec des géants mondiaux comme Amazon et Google, en plus de «tous les acteurs qui souhaitent investir en Arabie saoudite et localiser les contenus et les services».

«Ces trois investisseurs se sont mis d’accord sur les grands principes commerciaux. Nous nous attendons à ce que d’autres sociétés participent également à ce plan stratégique dans les mois à venir», précise le ministère, ajoutant qu’il a pour but d’atteindre 18 milliards de dollars d’ici à 2030.

Dans un communiqué de Tadawul, MIS a fait part le mois dernier de son partenariat avec Saudi Fransi Capital dans le but d’établir un fonds d’investissement privé d’une valeur initiale de 320 millions de dollars afin que soient mis en place six centres de données dans le Royaume. Les travaux devraient commencer plus tard cette année et le premier centre devrait être opérationnel d’ici au quatrième trimestre de 2022.

Selon Tarek al-Achram, PDG de Gulf Data Hub, la forte augmentation de la demande de services de streaming vidéo est à l’origine de la volonté de mettre en place davantage de centres de données à travers le Royaume. «Cela est dû à une demande accrue en matière de divertissement électronique et en ligne, ainsi qu’à une transformation numérique exponentielle dans les secteurs public et privé.»

«Il est donc tout à fait logique que les fournisseurs de services cloud veuillent localiser leurs activités dans la région», ajoute-t-il.

Selon un rapport publié cette semaine par Al Rajhi Capital, la pandémie de Covid-19 a poussé nombre d’entreprises à numériser leurs processus et à adopter les services cloud.

Pour répondre à cette demande croissante, le plan d’investissement du ministère des Communications et des Technologies de l’information veut accélérer la mise en place des centres de données afin de dépasser la barre des 1 300 mégawatts (MW) avant la fin de la décennie. Le Royaume a encore un long chemin à parcourir.

«Des spécialistes du secteur nous ont dit que le besoin total en espace de données dans les cinq à six années prochaines serait de 360 MW en Arabie saoudite, alors qu’il s’élève à 60 MW actuellement», indique le rapport.

Le MW moyen par million d’habitants est actuellement d’1,71 dans le Royaume, selon les estimations du cabinet-conseil international Knight Frank. Ce chiffre est supérieur à la moyenne en Afrique et au Moyen-Orient (0,26), mais inférieur à la moyenne de Dubaï (18,75) et de l’Europe (105,99).

STC, Mobily, Abunayyan et Edarat sont les acteurs phares de l’exploitation des centres de données dans le Royaume. «Une fois que les centres de données seront mis en place, les clients principaux seraient le gouvernement et les grandes entreprises. Les sociétés de télécommunications pourraient les utiliser comme marque blanche [produit conçu par une entreprise que d’autres entreprises commercialisent sous leur propre marque, NDLR] pour répondre aux besoins de leurs consommateurs», souligne également le rapport.

Au mois de décembre, STC a annoncé le lancement de trois centres de données d’envergure à Riyad, Djeddah et Médine. La valeur d’investissement s’élève à un milliard de riyals saoudiens, soit plus de 225 millions d’euros. Il s’agit de la première phase du plan stratégique des centres de données de STC. Quatre autres centres devraient être mis en place au cours de la deuxième phase, portant la capacité totale à 40,8 MW. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Short Url
  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
Short Url
  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Short Url
  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.