Succès d'un essai de destruction d'un drone par laser en France

Le prototype testé permet de neutraliser des petits drones, aussi bien ceux qu'on trouve dans le commerce de quelques centaines de grammes, à ceux plus gros d'un poids inférieur à 100 kg. (Photo, AFP)
Le prototype testé permet de neutraliser des petits drones, aussi bien ceux qu'on trouve dans le commerce de quelques centaines de grammes, à ceux plus gros d'un poids inférieur à 100 kg. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 juillet 2021

Succès d'un essai de destruction d'un drone par laser en France

  • Selon le ministère des Armées, cette démonstration est la première du genre revendiquée par un pays européen, États-Unis et Israël étant plus avancés
  • Le système testé mercredi remplit les trois objectifs de la lutte anti-drone, «détecter, caractériser, neutraliser»

BISCARROSSE: La ministre française des Armées, Florence Parly, a assisté mercredi au succès de la démonstration de la destruction en vol d'un minidrone au moyen d'un laser, un système expérimental que les armées espèrent opérationnel en 2024.

Selon le ministère, cette démonstration est la première du genre revendiquée par un pays européen, États-Unis et Israël étant plus avancés.

La menace que représentent les drones "se multiplie, aussi bien en opération extérieures que sur le territoire national", a souligné le cabinet de la ministre en amont de la démonstration qui s'est déroulée à Biscarrosse (Landes), sur un site d'essais de la Direction générale de l'armement (DGA).

Le phénomène est global. Mardi, deux drones piégés ont été lancés contre l'aéroport international d'Erbil au Kurdistan irakien, et lundi, les Américains ont abattu un drone piégé au-dessus de leur ambassade à Bagdad.

Plus généralement, l'usage du drone est en train d'évoluer très rapidement comme l'ont montré les différents théâtres de conflit dans le monde, particulièrement la récente guerre au Nagorny-Karabakh, poussant les États à investir dans ce domaine, tant pour employer des drones que pour s'en prémunir.

Le système testé mercredi remplit les trois objectifs de la lutte anti-drone, "détecter, caractériser, neutraliser", explique le cabinet de la ministre.

Baptisé Helma-P et développé par la PME française Cilas, il consiste en un boîtier monté sur un trépied qui contient "un système de détection du drone, de pointage qui permet de le suivre et un laser qui permet de le neutraliser", selon le cabinet.

Cette neutralisation peut se faire de deux manières: soit l'éblouir pour l'empêcher de s'orienter et donc l'immobiliser, soit "brûler le drone et le détériorer", ce qui se fait actuellement en un "délai inférieur à 10 secondes".

L'objectif est de pouvoir l'utiliser en 2024, y compris sur le territoire national pour protéger des sites sensibles ou des rassemblements comme ceux des jeux Olympiques par exemple, explique le cabinet, tout en précisant que la doctrine d'emploi, notamment pour protéger les lieux et populations alentours des effets du laser ou de la chute des drones détruits était en gestation.

Le prototype testé permet de neutraliser des petits drones, aussi bien ceux qu'on trouve dans le commerce de quelques centaines de grammes, à ceux plus gros d'un poids inférieur à 100 kg. Il est capable de détecter un de ces engins jusqu'à 3 km, et de le neutraliser jusqu'à 1 km au moyen de son laser d'une puissance de 2 kilowatts. 

Pour mettre en musique l'action de la France dans la lutte anti-drone, la DGA a lancé cette année son programme Parade (Protection déployable modulaire anti-drones) qui prévoit des investissements d'environ 350 millions d'euros sur 11 ans. 

Actuellement, l'armée dispose notamment de systèmes de brouillages de drones Milad depuis 2017, déployés par exemple au Sahel. "Mais dans les années à venir on va constater une autonomisation croissante des drones qui va les immuniser au brouillage", selon le cabinet, rendant nécessaire de trouver d'autres moyens d'action, comme le laser, des drones intercepteurs (des démonstrations sont attendues fin 2022) ou des canons électro-magnétiques.

Intitulé "Se préparer à la guerre des drones: un enjeu stratégique", un rapport sénatorial publié lundi salue le "rattrapage capacitaire" à l'œuvre en France en matière de drones -- les armées disposeront de plusieurs milliers de drones d'ici à 2025, contre quelques dizaines il y a quatre ans -- mais presse les autorités d'étoffer le parc français et de faire de la lutte antidrones une priorité, y compris sur le territoire national où le nombre de drones, en majorité civils, est passé de 400.000 en 2017 à 2,5 millions aujourd’hui.


Un nouvel élan pour le dialogue culturel entre la France et l’Arabie saoudite

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  • La France et l’Arabie saoudite ont signé un accord prévoyant la création d’un pavillon saoudien permanent au Centre Pompidou, vitrine de l’art contemporain et du dialogue culturel
  • Ce partenariat s’accompagne du développement du Musée d’art contemporain d’AlUla et d’une exposition commune en 2026, prolongeant huit ans de coopération exemplaire entre les deux pays

PARIS: Un nouvel accord culturel vient renforcer les liens entre la France et l’Arabie saoudite. À l’occasion d’une rencontre à Paris entre le Prince Badr ben Abdullah ben Farhan Al Saud, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de The Royal Commission for AlUla, et Rachida Dati, ministre française de la Culture, un partenariat a été signé entre la Royal Commission for AlUla et le Centre Pompidou.

La cérémonie s’est déroulée en présence de Jean-Yves Le Drian, président de l’Agence française pour le développement d’AlUla (AFALULA), Abeer M. AlAkel, directrice générale de la Royal Commission for AlUla, et Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou.

L’accord prévoit la création d’un pavillon permanent du Royaume d’Arabie saoudite au Centre Pompidou. Ce nouvel espace sera une vitrine de l’art saoudien, arabe et international, et incarnera la volonté commune des deux pays de renforcer le dialogue entre les cultures et de promouvoir l'art contemporain.

Le partenariat vise également à développer le Musée d’art contemporain d’AlUla, en Arabie saoudite, ainsi qu’à présenter de nouvelles œuvres lors de l’exposition “Arduna”, programmée en janvier 2026 dans le cadre du Festival des Arts d’AlUla. Cet événement, fruit d’une collaboration entre Arts AlUla, le Centre Pompidou et AFALULA, illustrera la dynamique culturelle en plein essor autour du site historique d’AlUla.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la coopération franco-saoudienne engagée depuis huit ans autour d’AlUla, oasis millénaire devenue un symbole d’innovation et de partage.

Pour Paris comme pour Riyad, cet accord marque une nouvelle étape dans la diplomatie culturelle, où la collaboration artistique devient un vecteur de rapprochement et de compréhension mutuelle.


Menaces en prison contre Sarkozy: deux détenus jugés le 19 décembre

Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
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  • Deux détenus de la prison de la Santé, accusés d’avoir menacé Nicolas Sarkozy dans une vidéo diffusée après son incarcération, seront finalement jugés le 19 décembre à Paris
  • L’un des prévenus est poursuivi pour menaces de mort, l’autre pour détention illégale d’un téléphone en cellule. L’affaire intervient alors que l’incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné pour financement libyen, est sans précédent sous la Ve République

PARIS: Deux détenus de la Santé, qui devaient être jugés vendredi en comparution immédiate à Paris pour une vidéo de menaces visant Nicolas Sarkozy, diffusée sur les réseaux sociaux après l'incarcération cette semaine de l'ancien président dans cette prison parisienne, comparaîtront finalement le 19 décembre.

Ilies B., 28 ans, et Ange O., 24 ans, ont obtenu un délai pour préparer leur défense devant le tribunal correctionnel de Paris où ils avaient été déférés en comparution immédiate.

Il est reproché à Ilies B. d'avoir "menacé de mort" M. Sarkozy "de manière réitérée" par les propos "Il (M. Sarkozy) va passer une mauvaise détention", "on va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko".

Selon son conseil Georges Parastatis, son client aurait crié "Rends l'argent!", "Takieddine, on est au courant!" et "On va venger Kadhafi!".

Ange O. sera lui jugé pour avoir détenu illégalement en détention un téléphone portable dont il a refusé de donner le code aux enquêteurs.

Ilies B. est détenu dans l'attente de son procès en appel les 2 et 3 décembre devant les assises d'Evry, après une peine en première instance de treize ans de réclusion criminelle pour des faits d'extorsion commis avec arme, selon les débats à l'audience.

Ange O. est en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants.

Relevant que les affaires de portables en détention arrivaient rarement au tribunal, son avocat Robin Crépieux a demandé de "mettre en perspective ce dossier avec la façon dont c'est traité".

Les deux hommes vont quitter la Santé et être transférés à Osny (Val d'Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne).

Nicolas Sarkozy s'est constitué partie civile dans ce dossier: il s'agit de "menaces de mort qui ont eu un retentissement qui ne peut être laissé sans réponse pénale", a expliqué à l'AFP son avocat Isaac Arnoud.

Les deux hommes avaient été placés en garde à vue après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo, manifestement tournée par un détenu de l'établissement pénitentiaire, proférant des menaces à l'arrivée de Nicolas Sarkozy le 21 octobre.

L'ancien chef de l'État a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, reconnu coupable d'avoir sciemment laissé des proches démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

Nicolas Sarkozy a fait appel. Son incarcération est une première dans l'histoire de la République. Deux policiers assurent sa protection en détention, une mesure exceptionnelle.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.