Bertrand se pose en rassembleur, au risque d'un bras de fer avec LR

 Le parti a fixé le 25 septembre comme date butoir pour s'entendre. (Photo, AFP)
Le parti a fixé le 25 septembre comme date butoir pour s'entendre. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 juillet 2021

Bertrand se pose en rassembleur, au risque d'un bras de fer avec LR

  • L'idée est visiblement de prendre de vitesse LR, alors que plusieurs ténors de la droite ne cachent pas leurs ambitions.
  • Dans un sondage Ifop-Fiducial pour LCI et le Figaro publié dimanche soir, Bertrand était crédité de 18% des intentions de vote

PARIS : Bien déterminé à se présenter en 2022 sans passer par la case primaires, Xavier Bertrand se pose en rassembleur de la droite, au risque d'engager un bras de fer avec son ancien parti LR.

"Je suis convaincu qu'il n'y aura qu'un candidat de la droite républicaine, qu'il sera qualifié pour le second tour et qu'il remportera cette élection" présidentielle, a affirmé mercredi sur BFMTV le président des Hauts-de-France, au lendemain d'un bureau politique des Républicains qui peinent à trancher sur leur candidat.

Dans ce contexte, "j'ai une responsabilité particulière, à moi de conduire ce rassemblement", "en restant sur une ligne qui est la mienne", a-t-il ajouté.

L'idée est visiblement de prendre de vitesse LR, alors que plusieurs ténors de la droite - Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Michel Barnier notamment - ne cachent pas leurs ambitions.

Mais comment les départager? Le parti a fixé le 25 septembre comme date butoir pour s'entendre. "Les uns et les autres ont du bon sens, on va avoir trois mois pour construire ça", a assuré mercredi Christian Jacob sur LCI, en appelant au "sens des responsabilités" pour construire naturellement une "équipe" capable de gagner.

Si cette hypothèse optimiste ne se réalise pas, un congrès décidera à l'automne d'un processus de départage, malgré les réticences de la direction sur la primaire.

Le scenario fait tiquer certains.

"Tout cela va se passer dans des conditions qui m'inquiètent énormément, de divisions et de scission", a affirmé mardi le maire de Meaux Jean-François Copé.

"Plus le temps passe, moins nous maîtrisons notre calendrier" et "le bénéficiaire en sera Xavier Bertrand", a abondé mercredi le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.

Car "tout l'été, Xavier Bertrand va faire campagne pendant que les autres parleront d'eux et critiqueront le voisin", selon un proche du président des Hauts-de-France.

«Posture»

M. Bertrand a répété mercredi qu'il ne participerait à aucune primaire des Républicains. "Il faut qu'ils comprennent une chose: cette soif d'indépendance, de liberté qui est la mienne", a-t-il expliqué.

"La détermination est un élément essentiel pour gagner mais ça peut enfermer aussi", a averti Christian Jacob, selon qui "Xavier Bertrand a trop d'expérience politique pour savoir que seul, il ne peut pas gagner".

"Je ne pense pas qu'on puisse décréter le rassemblement tout seul, sans discuter avec les autres. Il n'y a pas d'homme providentiel", a affirmé Michel Barnier, candidat potentiel lui aussi, au Talk du Figaro.

Pour le président des Centristes Hervé Morin, Xavier Bertrand a "la posture de quelqu'un qui, au lendemain d’élections régionales, se dit: c'est mon tour".

"Mais en vérité, quelle est sa légitimité supplémentaire par rapport à celle de Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez ou d'autres?", s'est-il interrogé sur France2.

Dans un sondage Ifop-Fiducial pour LCI et le Figaro publié dimanche soir, M. Bertrand était crédité de 18% des intentions de vote, contre 14% à Valérie Pécresse et 13% à Laurent Wauquiez, mais derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

"Il est aujourd'hui le troisième homme", a assuré mercredi sur RTL l'ex-numéro 2 de LR Guillaume Peltier, démis de ses fonctions mardi après diverses prises de position qui ont irrité le parti.

"Nous aurons à la fin le soutien des Républicains", car "le rôle de la droite est d'avoir le courage de dire il y a un candidat naturel, c'est Xavier Bertrand", a assuré M. Peltier.

A la direction de LR, on reste prudent.

"Peut-être que demain il sera notre candidat, il n'y a aucune opposition de principe", a affirmé la nouvelle numéro 2 Annie Genevard. Mais la droite a "plusieurs candidats de qualité" et il faut "un processus, par étapes, de rassemblement".

Une chose est sûre : "S'il y a plus d'un candidat, on ne passera pas le premier tour", comme c'était déjà le cas en 2017, a-t-elle ajouté.

"Après dix ans dans l’opposition, refaire cinq ans c'est vraiment la fin d'une histoire pour notre famille politique" a averti Christian Jacob lors d'un Facebook live mercredi soir.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.