Concert test de Paris: pas de sur-risque de contamination au Covid

Les gens assistent à un concert de musique lors de la 23e édition du Festival de musique Solidays dédié cette année aux personnels de santé à Paris (AF P)
Les gens assistent à un concert de musique lors de la 23e édition du Festival de musique Solidays dédié cette année aux personnels de santé à Paris (AF P)
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Publié le Jeudi 08 juillet 2021

Concert test de Paris: pas de sur-risque de contamination au Covid

  • L'expérimentation s'est toutefois tenue alors que le variant Delta, plus transmissible et dont l'expansion inquiète, était nettement moins présent qu'aujourd'hui
  • Le port du masque n'est plus obligatoire mais seulement recommandé pour les événements soumis au pass sanitaire (au-delà de 1000 personnes)

PARIS : C'est une bonne nouvelle pour le secteur des musiques actuelles: un concert test du groupe français Indochine, qui s'est tenu le 29 mai à Paris devant une foule masquée, a démontré "l'absence de sur-risque d'infection" au Covid-19, selon les résultats dévoilés jeudi par les Hôpitaux de Paris.

"C'est la perspective d'avoir des données pour construire des protocoles adaptés au niveau de circulation du virus et ainsi ne plus jamais refermer (les salles ou enceintes de concerts)", commente pour l'AFP Malika Seguineau, du Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété).

La présence "à un concert n'a pas été associée à un sur-risque de transmission du (Covid-19) lors d'un concert en configuration debout, sans distanciation physique, chez des personnes masquées avec un test antigénique négatif dans une salle fermée", précise l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

L'expérimentation s'est toutefois tenue alors que le variant Delta, plus transmissible et dont l'expansion inquiète, était nettement moins présent qu'aujourd'hui.

Elle reposait sur deux populations observées, après tirage au sort des volontaires. Un groupe de 3917 personnes a assisté au concert d'Indochine dans la salle de concert de Paris-Bercy (Accor Arena). Et 1947 personnes sont restées chez elles, pour analyser en miroir la circulation du Covid-19.

Toutes avaient été testées trois jours avant, le jour J (résultats a posteriori dans ce cas précis) et sept jours après. Tout volontaire présentant des signes de Covid-19 lors du test 72 heures avant était exclu. 

"Le nombre de participants ayant une PCR salivaire positive sept jours après l'événement était de 8 parmi les 3.917 participants dans le groupe expérimental comparé à 3 parmi les 1.947 participants du groupe contrôle", détaille l'AP-HP, chargée du volet scientifique, tandis que le Prodiss supervisait la partie concert.

Parler de la rentrée

Le taux d'incidence "observé dans les deux groupes (0,20% et 0,15%, respectivement) correspond au taux d'incidence en Ile-de-France estimé dans les deux semaines précédant l'événement, c'est-à-dire entre 150 et 200 cas pour 100000 habitants.

Il est actuellement nettement plus bas, même si la tendance repart à la hausse, en raison du variant Delta.

"On a ici démontré que le sur-risque était absent à un moment où l'incidence était élevée, poursuit Mme Seguineau. Sur ces bases, on demande à discuter dès maintenant du cadre de la rentrée".

Par ailleurs, pendant la soirée de 4 heures, le bon port du masque a été évalué à 91% grâce aux données recueillies "de façon strictement anonyme par un outil d'intelligence artificielle (par le biais de) caméras", indique l'AP-HP.

Tous les volontaires "avaient entre 18 et 45 ans, n'avaient pas de comorbidités, pas de symptôme évocateurs de Covid-19, pas de contact récent avec une personne infectée, poursuit-elle.

Sur les 6968 personnes qui s'étaient présentées initialement trois jours avant l'événement, 290 personnes avaient "des critères de non-inclusion dont une avait un test antigénique rapide positif", selon l'AP-HP.

Au départ, cette population scindée en deux comprenait 4451 spectateurs et 2227 personnes pour le groupe témoin (âge médian de 27 ans, 58% de femmes, 50% avec au moins une dose de vaccin et 7% avec un schéma complet de vaccination).

«85% de pertes»

Au final, 88% "dans chaque groupe se sont conformées aux obligations du protocole", certains ne renvoyant pas leurs prélèvements salivaires ou ne venant pas au concert, ce qui explique les populations réellement étudiées de 3.917 spectateurs et 1.947 membres du groupe témoin.

Le soir du concert, les bars/restaurants étaient fermés ainsi que les zones fumeurs. Depuis le 30 juin, les concerts debout, interdits depuis mars 2020, sont de nouveau autorisés en France, dans une jauge de 75% en intérieur et 100% en extérieur.

Le port du masque n'est plus obligatoire mais seulement recommandé pour les événements soumis au pass sanitaire (au-delà de 1000 personnes).

L'interdiction des concerts debout depuis mars 2020, en raison de la crise sanitaire, avait induit "85% de pertes, soit 2,3 milliards d'euros" dans le spectacle musical, avait mesuré au printemps le président du Prodiss, Olivier Darbois.

 

 


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.