A Mayotte, le service militaire adapté offre une deuxième chance aux jeunes décrocheurs

Un accompagnement précieux à Mayotte où 77% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. L'illettrisme et l'analphabétisme y touchent plus de la moitié des jeunes recrues du RSMA. (AFP)
Un accompagnement précieux à Mayotte où 77% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. L'illettrisme et l'analphabétisme y touchent plus de la moitié des jeunes recrues du RSMA. (AFP)
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Publié le Dimanche 11 juillet 2021

A Mayotte, le service militaire adapté offre une deuxième chance aux jeunes décrocheurs

  • A l'occasion de son 60e anniversaire, le SMA sera représenté au défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées
  • Plus de 80% trouvent une sortie positive, dans une formation qualifiante ou avec un contrat professionnel de plus de six mois

MAMOUDZOU: Ils ont entre 18 et 25 ans et ont rejoint le régiment du service militaire adapté (RSMA), dans l'espoir d'un avenir meilleur: à Mayotte, département français où sévissent chômage de masse et délinquance juvénile, le dispositif né il y a 60 ans confirme son rôle-clé dans l'insertion des jeunes ultramarins.

"Vous avez renoncé à la facilité, à l'oisiveté. Vous avez choisi la droiture du comportement plutôt que la délinquance", lance aux jeunes recrues le lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois, commandant du régiment, lors d'une cérémonie de présentation au drapeau.

Créé en 1961 pour faire face aux risques d'embrasement qui menaçaient alors les Antilles, le service militaire adapté offre à la jeunesse ultramarine, nombreuse et parfois inactive, une formation professionnelle, civique et morale en vue de son insertion sur le marché de l’emploi. A l'occasion de son 60e anniversaire, le SMA sera représenté au défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées.

A Mayotte, confronté à une démographie galopante, le manque de formations et de débouchés entraîne l'exclusion d’une part importante de la jeunesse. Echec scolaire, déshérence sociale: en 2018, 39% des jeunes de 15 à 29 ans n'étaient ni employés ni en formation, contre 13% en métropole, selon l'INSEE.

Yousna Ibrahim, jeune bachelière de 18 ans, a passé une année oisive avant d’embarquer dans l'aventure RSMA. "J'ai appris à être ponctuelle, à ne pas répondre et à ne pas me chercher des excuses", dit l'aînée d’une fratrie de cinq enfants qui a passé "par défaut" un bac pro économie du bâtiment. Après six mois au sein du régiment, la jeune femme va entamer une nouvelle formation pour renouer avec sa vocation d'assistante médicale.

Déployé sur cette île de l'océan Indien depuis 1988, le dispositif accueille plus de 600 volontaires par an et leur offre une vingtaine de formations: bâtiment, restauration, agent de sécurité, mais aussi aide à la personne, magasinier, aide mécanicien ou encore conducteur poids lourd. 

"Même si vous n’empêcherez pas que, chez certains, le naturel revienne au galop, les entreprises sont globalement satisfaites car ils ont appris un métier, on sait qu'ils ont de bonnes bases", commente Carla Baltus, la présidente de l'organisation patronale Medef à Mayotte, en saluant "un taux d'insertion assez exceptionnel comparé à d'autres institutions spécialisées dans la formation professionnelle".

Illettrisme 
Les stagiaires perçoivent une rémunération de 339 euros par mois et peuvent passer le permis gratuitement. Seules conditions: avoir entre 18 et 25 ans et être de nationalité française. Plus de 80% trouvent une sortie positive, dans une formation qualifiante ou avec un contrat professionnel de plus de six mois, affirme l'encadrement.

Un accompagnement précieux à Mayotte où 77% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. L'illettrisme et l'analphabétisme y touchent plus de la moitié des jeunes recrues du RSMA.

"Vous avez des jeunes qui se présentent, ils n'ont même pas de sous-vêtement, ils ne connaissent pas leur pointure, c’est du vécu! Sans oublier l'illectronisme. Car même s'ils ont des smartphones, ils ne maîtrisent pas les démarches en ligne, par exemple", explique le commandant Alain Faltot, officier de communication du RSMA.

Toutes les recrues passent par une première phase, la formation militaire initiale (FMI). Pendant ce mois intensif, la promotion apprend les bases du savoir-être, de la cohésion et de la vie au régiment: respect, discipline, bonne tenue sont les maîtres mots.

"Quand on nous donne un ordre, il faut le suivre, il ne faut pas contester. Parfois, chacun en faisait à sa tête et le cadre pétait les plombs. Après, on devait payer la facture ensemble", raconte Abdul Farid Hafidou, un jeune de 19 ans qui vient de finir sa formation initiale. 

"Après mon bac, je ne voulais pas continuer, il y a quelque chose qui me bloquait à l'école. Je suis venu pour changer mon comportement qui n'était pas très fluide, pas social. Je suis venu pour l'encadrement", explique le volontaire stagiaire qui s’apprête aujourd’hui à entamer une formation de neuf mois dans la construction. Il envisage ensuite de passer le concours de policier.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.