Les coupures de courant au Liban freinent la campagne de vaccination

Le siège de la compagnie Electricité du Liban à Beyrouth. Le Liban est plongé dans le noir sur fond de pénurie d'électricité et de crise économique. (AFP/File)
Le siège de la compagnie Electricité du Liban à Beyrouth. Le Liban est plongé dans le noir sur fond de pénurie d'électricité et de crise économique. (AFP/File)
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Publié le Dimanche 11 juillet 2021

Les coupures de courant au Liban freinent la campagne de vaccination

  • Les manifestants protestent contre la pénurie de nourriture, d'eau et de carburant au Liban
  • Toutes les centrales électriques ont interrompu leurs activités en raison d'un manque de carburant.

BEYROUTH : Les coupures de courant au Liban interrompent la campagne de vaccination dans le pays et suscitent des inquiétudes quant à une recrudescence des intoxications alimentaires.

En effet, le pays est plongé dans le noir pour le deuxième jour, dans un contexte où toutes les centrales électriques ont interrompu leurs activités en raison d'un manque de carburant.

La compagnie Électricité du Liban a fait savoir qu'elle remettrait en marche la centrale de Zahrani à partir de dimanche matin, une fois qu'une cargaison de carburant serait déchargée dans les réservoirs de cette centrale.

Face à cette situation de plus en plus défavorable, plusieurs médecins mettent en garde contre une hausse des cas d'intoxication alimentaire enregistrés dans les hôpitaux en raison «de l’effondrement de la sécurité alimentaire, de la fraude et de la mauvaise conservation des aliments dans les entrepôts, les points de vente, les restaurants et même les maisons et ce, durant les longues heures de coupure d'électricité ».

Samedi, le ministère de la Santé a suspendu sa campagne de vaccination contre la Covid-19 sur fond de panne de courant et d'Internet. Toutefois, l'hôpital universitaire Rafic Hariri a nié avoir interrompu la réfrigération des vaccins stockés.

« L'hôpital Rafic Hariri, ainsi que d'autres hôpitaux gouvernementaux et privés, subissent des coupures de courant de plus de 21 heures par jour, ce qui nous a obligé à recourir aux 7 générateurs disponibles à l'hôpital », explique le ministère. « Sur les instructions du Premier ministre désigné Saad Hariri, l'hôpital a reçu une quantité de diesel qui lui permettra de poursuivre ses activités pendant une semaine entière sans devoir fermer une partie de ses unités ».

Les conditions de vie déplorables ont propulsé les gens dans la rue pour protester et bloquer la route de Corniche Mazraa.

« Aucun responsable ne répond à nos appels ni à nos cris », a confié une citoyenne à Arab News. « Nous avons faim. Nous sommes privés d'électricité, d'eau, de nourriture et de diesel. Les responsables se soustraient à leurs obligations et nous ignorent ».

EN BREF

 

  • Le pays est plongé dans le noir pour le deuxième jour, dans un contexte où toutes les centrales électriques ont interrompu leurs activités en raison d'un manque de carburant.
  • La compagnie Électricité du Liban a fait savoir qu'elle remettrait en marche la centrale de Zahrani à partir de dimanche matin, une fois qu'une cargaison de carburant serait déchargée dans les réservoirs de cette centrale.

Le propriétaire d'un magasin de matériel électrique estime que la pauvreté continue d'augmenter, que les services s'effondrent et que « les responsables nous font porter le chapeau si nous protestons ».  

Vendredi, des manifestants ont envahi un restaurant dans lequel l'ancienne ministre May Chidiac dînait. Ils l'ont agressée verbalement pour avoir dîné dans un restaurant « alors que les gens meurent de faim ».

Samedi, le prix du paquet de pain est passé à 4 250 livres libanaises (3 dollars selon le taux de change officiel).

Le ministère de l'Économie attribue cette hausse à l'augmentation du taux de change du dollar américain, des prix du fuel et des frais de transport, ainsi qu'au prix du blé sur le marché international.

Pour sa part, une délégation de l'Association des industriels libanais affirme que le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé leur a demandé de se préparer « à la prochaine étape et de trouver d'autres sources pour financer l'importation de matières premières, dans la mesure où la Banque centrale envisage de supprimer les subventions de toutes sortes ».

Selon M. Salamé, les crédits que la Banque centrale a alloués à l'achat de carburant au cours des 6 premiers mois de 2021 « ont permis de couvrir la consommation des années 2020 et 2019 ; il en va de même pour les médicaments et autres produits subventionnés ».

Par ailleurs, M. Salamé a attribué cette hausse de la demande d'essence et de diesel « aux citoyens qui les stockent ou les passent en contrebande, ce qui a entraîné, dans les deux cas, d'énormes préjudices pour l'économie du Liban ».

Soucieux de présenter une image différente du Liban, le comité exécutif du festival international de Baalbeck a organisé un concert sans public. « Shine on Lebanon » a été dédié aux jeunes talents et diffusé à la fois à la télévision et sur les médias sociaux.

C'est dans les sites historiques de la Bekaa dont Aïn Herché à Rachaiya,  Niha, Qasarnaba et Majdel Anjar que le concert a été filmé.

Les jeunes participants n'ont pas manqué de critiquer les responsables de la crise qui sévit aujourd'hui dans le pays.

Les chansons ont traduit la souffrance des Libanais, surtout depuis la déflagration meurtrière qui a frappé Beyrouth en août dernier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.