Dans le sud de l'Espagne, faire du vin malgré la pandémie

Des raisins dans les vignoble de l'Allemand Friedrich Schatz à Ronda, le 27 août 2020. (Jorje GUERRERO / AFP)
Des raisins dans les vignoble de l'Allemand Friedrich Schatz à Ronda, le 27 août 2020. (Jorje GUERRERO / AFP)
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Publié le Mercredi 02 septembre 2020

Dans le sud de l'Espagne, faire du vin malgré la pandémie

  • On y faisait du vin depuis l'époque romaine jusqu'à ce que tout s'arrête en 1878 en raison du phylloxéra qui a ravagé la vigne ici comme ailleurs en Europe
  • « Même si demain tu me dis qu'on va tous mourir du virus, c'est pareil, parce que la terre ne permet pas de s'arrêter. On ne peut pas abandonner le vignoble comme une usine et le fermer »

RONDA : L'Allemand Friedrich Schatz est passé pour un fou lorsqu'il s'est installé à Ronda en 1982 pour y ressusciter la viticulture. Et peu importe le désastre économique, il vendange cette année avec autant de passion car la terre "n'attend pas".

A quelques kilomètres de la côte méditerranéenne, dans le sud de l'Espagne, cette région et sa vingtaine de propriétés viticoles est l'une des plus prometteuses en Espagne, troisième producteur mondial en valeur après la France et l'Italie.

On y faisait du vin depuis l'époque romaine jusqu'à ce que tout s'arrête en 1878 en raison du phylloxéra qui a ravagé la vigne ici comme ailleurs en Europe.

Un siècle plus tard, Federico, comme il préfère se faire appeler, a quitté sa famille de vignerons près de Stuttgart à 18 ans et est tombé amoureux d'une coquette propriété de trois hectares en pente douce et au "sol très vivant et très aéré".

Les cépages locaux étant tombés en désuétude, il y plante principalement des cépages français comme le pinot noir, le merlot, le chardonnay ou le petit verdot, qui rentre dans l'assemblage des grands Médoc.

Et vendange tout à la main dans son exploitation, où il travaille avec sa mère, sa femme, sa fille et trois employés.

Chute des ventes

Mais cette annnée, le viticulteur dont le succès a contribué avec d'autres à la création en 2001 de l'appelation "Sierras de Malaga", s'attend à une chute des ventes de 80% à cause de la pandémie qui a entraîné durant plusieurs mois la fermeture des bars et restaurants. 

Une "guerre sans balles" qui ne lui ôte ni le sourire ni la motivation pour continuer à produire ses vins biologiques.

"Même si demain tu me dis qu'on va tous mourir du virus, c'est pareil, parce que la terre ne permet pas de s'arrêter. On ne peut pas abandonner le vignoble comme une usine et le fermer", assure-t-il à l'AFP, assis dans sa propriété devant des barriques de chêne français, américain et slovène.

Hormis le masque obligatoire, "le travail de la terre est le même, la vigne ne comprend pas ce qu'est le coronavirus", ajoute Francisco Sánchez Campanario, employé durant ces semaines de vendanges, en coupant les grappes de Merlot sous un fort soleil matinal.

Le choc économique, lui, touche aussi le tourisme viticole, qui s'est beaucoup développé ces dernières années jusqu'à devenir un soutien financier considérable pour de nombreux viticulteurs. 

Guide touristique pour l'entreprise Mil Amores, Gema Pérez Barea travaille notamment avec l'exploitation de M. Schatz et a connu quatre mois avec "zéro" revenus durant le confinement alors que 98% de ses clients sont habituellement étrangers. 

Se réinventer

Globalement, les exportations espagnoles de vin ont chuté de 7,1% en valeur et 11,6% en volume au premier semestre d'après l'Observatoire espagnol du marché du vin (OEMV).

"Nous espérons (que le secteur) puisse se reprendre un peu au second semestre", grâce à la forte diversification des marchés à l'exportation, analyse Rafael del Rey, directeur général de l'OEMV.

Mais "il y a beaucoup d'incertitudes", juge Yolanda Hidalgo, œnologue et animatrice du blog vidéo Vino, vida, vicio.

Selon elle, le secteur est "dans une période de réinvention" : le déclin de l'hôtellerie et de la restauration et le fait qu'"on consomme davantage chez soi et on achète plus en ligne" encourageront une "sélection naturelle" entre les viticulteurs.

Ce qui favorisera "les marques installées à la clientèle fidèle" et désavantagera "les projets jeunes et peu consolidés".

Dans sa propriété, Federico Schatz continue de couper le raisin et d'aider à la cave avec l'égrappoir, une machine qui sépare les rafles des raisins rouges avant leur mise en cuve pour la fermentation. 

Gardant en tête qu'il vient d'une famille dévouée à la viticulture depuis 1641, il manie l'ironie pour s'extraire du sombre panorama actuel: "faire du bon vin est très facile, ce sont les 200 premières années qui sont difficiles".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.