Les pro-européens remportent largement les législatives en Moldavie

La présidente moldave Maia Sandu, portant un masque facial, vote dans un bureau de vote lors des élections législatives à Chisinau, le 11 juillet 2021. (Photo, AFP)
La présidente moldave Maia Sandu, portant un masque facial, vote dans un bureau de vote lors des élections législatives à Chisinau, le 11 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 juillet 2021

Les pro-européens remportent largement les législatives en Moldavie

  • Action et solidarité (PAS, centre droit), dont la présidente est issue, a obtenu presque 48% des suffrages et largement devancé le Bloc des socialistes et communistes (BESC)
  • «J'espère qu'aujourd'hui sera la fin d'une ère difficile pour la Moldavie, j'espère qu'aujourd'hui sera la fin du règne des voleurs en Moldavie», a déclaré Mme Sandu

CHISINAU: La présidente pro-européenne moldave Maia Sandu a promis dimanche la "fin du règne des voleurs" après la victoire de son parti aux législatives anticipées, qui lui permet de renforcer son pouvoir face à ses rivaux prorusses.

Action et solidarité (PAS, centre droit), dont Mme Sandu est issue, a obtenu presque 48% des suffrages et largement devancé le Bloc des socialistes et communistes (BESC) de l'ex-président prorusse Igor Dodon, crédité de 31% après le dépouillement de 94% des bulletins.

"J'espère qu'aujourd'hui sera la fin d'une ère difficile pour la Moldavie, j'espère qu'aujourd'hui sera la fin du règne des voleurs en Moldavie", a déclaré Mme Sandu dans un message sur Facebook.

Ce score devrait être suffisant pour permettre au PAS d'obtenir la majorité absolue des sièges au Parlement, a expliqué le politologue Alexei Tulbure: "Il n'y a pas de suspense (...) La situation est claire".

Après sa large victoire en novembre 2020 à l'élection présidentielle, Mme Sandu, 49 ans, avait besoin de prendre le contrôle du Parlement pour mettre en œuvre son programme, centré sur la lutte contre la corruption et le rapprochement avec l'Union européenne.

«Transformer la Moldavie»

"Les défis sont grands, les gens ont besoin de résultats" et "doivent ressentir les bénéfices d'un Parlement propre" et d'un "gouvernement honnête et compétent", a ajouté Maia Sandu dans son message, appelant à "utiliser l'énergie du vote d'aujourd'hui pour transformer la Moldavie.

Avant même la fin du décompte des voix, les supporters de Mme Sandu célébraient cette victoire dans leur QG de campagne à Chisinau.

M. Dodon avait lui, après la fermeture des bureaux de vote, assuré être confiant du "très bon score" de sa formation. "On décidera si on conteste les résultats des élections", a-t-il ajouté.

Les deux camps ont dit craindre des fraudes mais selon les médias moldaves, seules des violations mineures du code électoral ont été signalées. Le taux de participation s'est élevé à un peu plus de 48%, en très légère baisse par rapport aux précédentes législatives en 2019.

Comptant parmi les pays les plus pauvres d'Europe, la Moldavie, coincée entre l'Ukraine et la Roumanie, est secouée depuis son indépendance en 1991 par les crises politiques à répétition et doit gérer un conflit gelé en Transdniestrie, un territoire séparatiste soutenu par Moscou qui échappe à son contrôle.

Ses 2,6 millions d'habitants sont historiquement divisés entre ceux qui tournent leur regard vers l'UE et les tenants de relations plus étroites avec la Russie.

Mais les Moldaves sont unanimes à se dire fatigués des scandales de corruption dont le plus retentissant en 2015 portait sur la disparition d'un milliard de dollars - l'équivalent de 15% du PIB - des caisses de trois banques.

Soutien de la diaspora

La diaspora, qui représente plus d'un tiers des électeurs, a une nouvelle fois soutenu Mme Sandu après avoir déjà massivement voté pour elle à la présidentielle. Le PAS a reçu dimanche 76% des votes, après dépouillement de 30% des bulletins à l'étranger.

Vingt partis et deux blocs étaient en course pour se partager les 101 sièges du Parlement. Ils doivent atteindre respectivement 5% et 7% pour pouvoir y entrer, et un parti dirigé par un maire populiste, Ilan Șor - qui a terminé en troisième position avec 6% des voix - peut y prétendre.

Mme Sandu, une ex-économiste de la Banque mondiale, est pour beaucoup d'électeurs la première personnalité politique à arriver au pouvoir en "préservant une réputation d'honnêteté" et en étant "un symbole de changements", selon Alexei Tulbure.

Reste que "même avec une majorité parlementaire, ce ne sera pas facile (pour elle) de réaliser ses projets grandioses de changement en profondeur de l'État", prévient l'analyste Victor Ciobanu.

Depuis son investiture en décembre, elle n'avait pas pu nommer son gouvernement faute d'accord avec le Parlement contrôlé par Igor Dodon, qu'elle avait finalement dissous en avril.

Les observateurs s'attendaient à ce que le scrutin fasse diminuer l'influence de Moscou. 

Maia Sandu a déjà irrité le Kremlin en disant vouloir remplacer la garnison russe basée en Trandniestrie par des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).


Afghanistan: rare visite du chef suprême taliban à Kaboul

Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
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  • Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement
  • Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables

KABOUL: Le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief de Kandahar (sud), a fait une rare visite à Kaboul pour s'adresser à tous les gouverneurs des provinces afghanes, a-t-on appris vendredi de source talibane.

Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables, dont les gouverneurs des 34 provinces.

Cette visite entourée du plus grand secret de l'émir, dont une seule photo a jamais été rendue publique, lui a permis d'insister auprès des gouverneurs sur la priorité "à accorder à la religion sur les affaires du monde" et "à promouvoir la foi et la prière parmi la population".

L'émir a déclaré que l'obéissance était "une obligation divine", toujours selon Al Emarah, et appelé à "l'unité et à l'harmonie".

"Le rôle de l'émirat est d'unir le peuple", a insisté Hibatullah Akhundzada, et celui des gouverneurs "de servir le peuple".

Les gouverneurs ont été ainsi encouragés à "accorder la priorité à la loi islamique plutôt qu'à leurs intérêts personnels", et à lutter contre "le favoritisme" ou "le népotisme".

"La motivation de cette visite" de l'émir à Kaboul "semble être de rappeler la discipline, notamment la discipline financière", décrypte une source diplomatique occidentale. "Il est ici question de renforcer la discipline et l'unité".

Cette visite pourrait également être motivée par "une préoccupation au sujet des troubles du Badakhshan et de la manière dont ils sont gérés". Dans cette province du nord-est, plusieurs paysans cultivant du pavot malgré son interdiction ont été tués par des unités antinarcotiques talibanes au début du mois.

Les autorités afghanes ont par ailleurs réprimé des manifestations de nomades sédentarisés kouchis dans la province du Nangarhar (est) et sont confrontées à des attentats meurtriers réguliers du groupe jihadiste Etat islamique, particulièrement à Kaboul.

Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement. Si les décrets du leader suprême font autorité, les analystes font toutefois état de voix discordantes s'élevant du clan des responsables afghans plus "pragmatiques".

"A chaque fois qu'il y a des craquements ou des désaccords, Kandahar intervient et rappelle à chacun la nécessité de renforcer l'unité", conclut la source diplomatique.

L'émir n'était venu qu'une fois auparavant à Kaboul depuis le retour des talibans au pouvoir et ne s'exprime très rarement depuis son accession à la fonction suprême en 2016.

Le mystérieux mollah avait prononcé son dernier discours public le 10 avril dans une mosquée de Kandahar lors de la prière de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, mais aucune photo de lui n'avait circulé.

 

 


Sánchez annoncera mercredi la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien

Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
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  • M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai
  • Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a indiqué vendredi qu'il annoncerait mercredi prochain la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien, affirmant que celle-ci n'aurait donc pas lieu le 21 mai, mais "les jours suivants".

"Nous sommes en train de nous coordonner avec d'autres pays pour pouvoir faire une déclaration et une reconnaissance communes", a déclaré M. Sánchez, lors d'une interview à la chaîne de télévision La Sexta, pour expliquer pourquoi l'Espagne ne procèderait pas à cette reconnaissance dès mardi, date évoquée notamment par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai.

M. Sánchez n'a pas précisé les pays avec lesquels son gouvernement était en discussions à ce sujet, mais il avait publié en mars à Bruxelles un communiqué commun avec ses homologues irlandais, slovène et maltais dans lequel ils faisaient part de la volonté de leur quatre pays de reconnaître un Etat palestinien.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, a confirmé mardi que Dublin "(reconnaîtrait) l'Etat de Palestine avant la fin du mois", sans toutefois indiquer de date ni dire si d'autres pays se joindraient à l'Irlande.

Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche.

M. Sánchez doit comparaître le lendemain devant le Congrès des députés pour faire le point sur divers sujets d'actualité, dont la politique de Madrid au Proche-Orient et la reconnaissance d'un Etat palestinien, sujet sur lequel l'Espagne est en pointe.

"Je pense que je serai en mesure le 22 (...) de clarifier devant le Parlement la date à laquelle l'Espagne reconnaîtra l'Etat palestinien", a-t-il dit.

"Sérieux doutes 

M. Sánchez est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas.

Le conflit actuel a été déclenché le 7 octobre par une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, dans leur grande majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

L'offensive militaire lancée en riposte par Israël a causé la mort d'au moins 35.303 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

Evoquant la situation à Gaza, M. Sánchez a de nouveau sévèrement critiqué vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Interrogé sur le fait de savoir s'il considérait les évènements de Gaza comme un génocide, le chef du gouvernement espagnol a évité de répondre, mais a déclaré, à trois reprises, avoir de "sérieux doutes" sur le respect des droits humains par Israël.

Il a aussi établi un parallèle entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous défendons la légalité internationale", a-t-il dit. "En Ukraine, logiquement, on ne peut pas violer l'intégrité territoriale d'un pays, comme le fait la Russie (...). Et en Palestine, ce que l'on ne peut pas faire, c'est ne pas respecter le droit humanitaire international, comme le fait Israël".

La politique de Madrid, a-t-il conclu, "est appréciée par la communauté internationale, aussi bien du point de vue du gouvernement ukrainien que du point de vue de la communauté arabe".

 

 


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.