Cannes: pluie de stars avec Wes Anderson, Serebrennikov absent

Dans cette photo d'archive  le réalisateur américain Wes Anderson pose à Paris (AFP)
Dans cette photo d'archive le réalisateur américain Wes Anderson pose à Paris (AFP)
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Publié le Lundi 12 juillet 2021

Cannes: pluie de stars avec Wes Anderson, Serebrennikov absent

  • Le film du réalisateur américain de 52 ans, tourné à Angoulême, dans le sud-ouest de la France, est l'un des plus attendus de la course à la Palme d'Or
  • «The French Dispatch» met en scène un recueil d’histoires tirées du dernier numéro d’un magazine américain, publié dans une ville française fictive du 20e siècle, selon son synopsis

CANNES : De Tilda Swinton à Bill Murray en passant par Timothée Chalamet... Une pluie de stars s'abat lundi sur la Croisette pour "The French Dispatch", signé Wes Anderson. Un spectacle dont le Russe Kirill Serebrennikov, lui aussi en compétition, est privé, interdit de quitter son pays.

Le film du réalisateur américain de 52 ans, tourné à Angoulême, dans le sud-ouest de la France, est l'un des plus attendus de la course à la Palme d'Or. De nombreuses stars du générique devraient avoir fait le voyage malgré la pandémie, et monter les marches sous l’œil des photographes et des badauds. Lesquelles ? Suspens, la production voulant "créer l'évènement" sur le tapis rouge.

Car le casting XXL réunit Frances McDormand et Benicio del Toro ou, côté français, Mathieu Amalric et Léa Seydoux. La présence de cette dernière a de fortes chances d'être compromise : la star de 36 ans a été testée positive il y a plusieurs jours au coronavirus et n'est plus certaine de pouvoir venir à Cannes pour ce film, ni aucun des trois autres dans lesquels elle joue cette année.

Quoi qu'il en soit, le film devrait régaler les admirateurs du travail de Wes Anderson, cinéaste à l'univers sans pareil, réputé pour son obsession pour le détail et la symétrie et dont les œuvres comme "A bord du Darjeeling Limited", "La Vie aquatique" ou "l'Ile au chiens" propagent une douce et tendre mélancolie.

"The French Dispatch" met en scène un recueil d’histoires tirées du dernier numéro d’un magazine américain, publié dans une ville française fictive du 20e siècle, selon son synopsis.

«Un film très russe»

Programmée pour 19H00 (heure de Paris), cette montée des marches en forme de feu d'artifice ne fera pas oublier le triste symbole de l'après-midi : l'absence de cinéaste russe Kirill Serebrennikov, interdit de quitter la Russie à cause d'une condamnation pénale mais dont le dernier film, "La fièvre de Petrov", en lice pour la Palme d'Or.

Une fois de plus, comme en 2017 lors de la présentation de "Leto" sur l'idole du rock soviétique Viktor Tsoï, le fauteuil du créateur russe, considéré comme l'un des plus audacieux de sa génération mais puni pour son effronterie, restera vide.

"J'espère que quand le monde entier sera à nouveau en capacité de voyager (après la pandémie, NDLR), je pourrais rejoindre le reste du monde", a-t-il déclaré dans une interview dimanche au magazine professionnel Variety. "J'ai eu ma propre histoire de confinement. Maintenant c'est une mode mondiale... Je suis une sorte de pionnier", ironise le quinquagénaire.

Le film lui-même entre en résonnance avec le monde post-Pandémie : il se déroule dans une ville en proie à une épidémie de grippe, et retrace une "longue déambulation alcoolisée, à la lisière entre le rêve et la réalité" entre deux amis. "C'est un film très russe, et très personnel sur nos peurs", a-t-il précisé à Variety.

Alors assigné à résidence sous surveillance policière, Serebrennikov avait dû coordonner depuis son appartement le montage de "Leto". Pour "La fièvre de Petrov", le cinéaste devait passer ses journées dans un tribunal moscovite pour son procès qu'il qualifie de "kafkaïen", et tournait la nuit.

 

 


Maroc: L'Orchestre et le Chœur Philharmoniques rendent hommage à Mozart

Le concert d'ouverture de saison de l'Orchestre et le Chœur philharmoniques du Maroc chaleureusement acclamé par le public (Photo, Instagram/OPM).
Le concert d'ouverture de saison de l'Orchestre et le Chœur philharmoniques du Maroc chaleureusement acclamé par le public (Photo, Instagram/OPM).
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  • Les mélomanes auront l'occasion de plonger dans l'univers musical intense du compositeur
  • Le concert atteindra son apogée avec l’interprétation de la Messe du couronnement, une composition imposante pour solistes, chœur et orchestre

CASABLANCA: Sous la baguette du maestro indonésien Ivan Yohan, l'héritage musical de Wolfgang Amadeus Mozart sera mis à l'honneur lors d'un concert présenté par l'Orchestre et le Chœur philharmoniques du Maroc. Trois œuvres emblématiques du brillant compositeur autrichien seront interprétées au cours de cette soirée musicale.

Le rideau se lèvera sur la Symphonie n°40, une pièce devenue incontournable et mondialement reconnue. Cette symphonie, empreinte de passion et d'émotion, demeure l'une des compositions les plus célèbres du génie musical. Les mélomanes auront donc l'occasion de plonger dans l'univers musical intense de Mozart à travers cette œuvre magistrale.

Le programme réserve également une place à la jeunesse prodigieuse de Mozart avec Exsultate, Jubilate, une composition éblouissante datant de 1773, créée alors que Mozart n'avait que 17 ans. Cette pièce témoigne de la remarquable précocité et du talent exceptionnel qui ont marqué la carrière du compositeur.

Enfin, le concert atteindra son apogée avec l’interprétation de la Messe du couronnement, une composition imposante pour solistes, chœur et orchestre. Parmi les vingt messes composées par Mozart, celle-ci se distingue comme la plus célèbre, captivant l'auditoire par sa grandeur et sa profondeur.

Cet événement musical d'exception est le fruit d'une collaboration entre l'Orchestre philharmonique du Maroc, l'ambassade d'Italie au Maroc, l'Institut culturel italien de Rabat, le consulat d’Italie à Casablanca et la fondation Ténor pour la culture. Avec le soutien du ministère de la Culture, du théâtre Mohammed V, de la Wilaya de Tanger et de la région de Casablanca-Settat, ces concerts symphoniques avec chœur promettent une célébration mémorable de l'héritage musical intemporel de Mozart.

 


Le Louvre va augmenter ses tarifs, à six mois des JO

Des ouvriers de la galerie retirent le tableau "La Liberté guidant le peuple" de Delacroix (1798-1863) au musée du Louvre à Paris (Photo, AFP).
Des ouvriers de la galerie retirent le tableau "La Liberté guidant le peuple" de Delacroix (1798-1863) au musée du Louvre à Paris (Photo, AFP).
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  • À partir du 15 janvier, l'entrée passe à 22 euros, après être conservée à 17 euros depuis 2017
  • Le Louvre est le musée le plus visité du monde, avec 86 000 m² d'espaces ouverts au public, et 7,2 millions de visiteurs en 2022

PARIS: Entrer au Louvre va être plus cher en 2024, année olympique à Paris : le musée a annoncé vendredi une hausse du prix du billet, qui n'avait pas bougé en sept ans.

À partir du 15 janvier, l'entrée passe à 22 euros, après être conservée à 17 euros depuis 2017.

Cette augmentation de 29% est à comparer à une inflation de 30% sur la même période, selon l'indice des prix à la consommation de l'Insee.

Pour les nombreux touristes qui viendront à Paris durant les JO, du 26 juillet au 11 août, ce n'est pas la seule hausse de prix annoncée.

Le prix du ticket de métro va presque doubler pendant l'événement, à 4 euros l'unité (contre 2,10 euros aujourd'hui) et 32 ​​euros les dix (contre 16,90 euros). Et le prix moyen d'une nuit d'hôtel en Île-de-France est passé de 169 euros, en juillet 2023, à 699 euros durant les JO, selon un relevé en septembre de l'Office du tourisme.

Le Louvre est le musée le plus visité du monde, avec 86.000 m² d'espaces ouverts au public, et 7,2 millions de visiteurs en 2022 (après un record de 10,2 millions en 2018).

Sa billetterie a rapporté 76,5 millions d'euros l'an dernier, d'après le rapport annuel. Cela ne couvrait qu'un quart de ses charges de fonctionnement, le reste étant financé par les crédits du ministère de la Culture et par d'autres ressources, dont le mécénat.

41% de visiteurs gratuits

Ouvert en 1793 dans un ancien palais royal en plein cœur de Paris, le Louvre est l'un des grands atouts touristiques de la capitale française. Il présente des collections extrêmement riches, qui vont des civilisations de la Méditerranée et du Moyen-Orient plusieurs millénaires avant notre ère jusqu'aux beaux-arts du XIXe siècle.

Des visiteurs viennent du monde entier pour y admirer entre autres la Joconde de Léonard de Vinci (début XVIe siècle), la Vénus de Milo (IIe siècle av. J.-C.) ou des antiquités égyptiennes en excellent état de conservation.

Dans un communiqué, le musée a souligné que "plus d'un visiteur français sur deux entre gratuitement".

Sont concernés les moins de 25 ans, les chômeurs, les bénéficiaires des minima sociaux, les handicapés et accompagnants, les enseignants, et les professionnels de la culture et les journalistes.

Sur les 8,7 millions de visiteurs estimés en 2023, 3,6 millions d'entre eux (soit 41%) ne devraient pas avoir payé d'entrée.

"Je suis heureuse et fière de voir le public français, francilien, parisien, se réapproprier le musée du Louvre. La qualité de cette relation est au cœur de notre mission", s'est félicitée sa présidente, Laurence des Cars, citée dans le communiqué.

Besoin de rénovations 

Celle-ci, arrivée à la tête de l'institution en septembre 2021, a imposé un plafond de 30.000 visiteurs par jour. Il est maintenu en 2024.

Elle souhaite en revanche étendre les horaires d'ouverture. La direction "travaille avec les organisations syndicales afin de proposer une seconde nocturne, chaque mercredi, envisagée à partir d'avril", a précisé le musée.

Le musée espère financer dans les années à venir un projet d'ouverture d'une deuxième entrée, en plus de celle sous la Pyramide inaugurée en 1988, aujourd'hui saturée. Elle se ferait par la façade Est, au niveau du métro Louvre-Rivoli. Le calendrier et le coût ne sont pas connus.

Il a aussi besoin de rénovations. C'est ce qu'a montré une exposition consacrée au dessinateur Claude Gillot, fermée en raison d'une infiltration d'eau. Ouverte le 9 novembre, elle s'est définitivement arrêtée le 11, pour mettre à l'abri les œuvres.

Le Louvre poursuit aussi ses acquisitions d'œuvres. Il a lancé un appel aux mécènes début novembre pour devenir propriétaire d'une nature morte de Chardin, "Le Panier de fraises des bois" (1761), qui coûte 24,3 millions d'euros.


«Il ne possédait qu'un stylo»: Le poète palestinien Refaat Alareer tué dans une frappe à Gaza

La famille et les amis du poète palestinien Refaat Alareer, mort sous les bombes à Gaza, ont rendu vendredi un vibrant hommage à cet intellectuel féru de Shakespeare (Photo, X/ Refaat Alareer).
La famille et les amis du poète palestinien Refaat Alareer, mort sous les bombes à Gaza, ont rendu vendredi un vibrant hommage à cet intellectuel féru de Shakespeare (Photo, X/ Refaat Alareer).
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  • Le professeur de littérature anglaise à l'Université islamique de Gaza a été tué après des frappes meurtrières dans le nord de la bande de Gaza
  • «Nous sommes enveloppés dans d'épaisses couches de poudre à canon et de ciment», écrivait Refaat Alareer dans l'un de ses derniers messages

GAZA: "Refaat ne possédait qu'un stylo". La famille et les amis du poète palestinien Refaat Alareer, mort sous les bombes à Gaza, ont rendu vendredi un vibrant hommage à cet intellectuel féru de Shakespeare mais critiqué pour des déclarations controversées sur Israël.

Le professeur de littérature anglaise à l'Université islamique de Gaza a été tué après des frappes meurtrières dans le nord de la bande de Gaza, ont indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi ses proches et le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans ce territoire palestinien.

"Nous sommes enveloppés dans d'épaisses couches de poudre à canon et de ciment", écrivait Refaat Alareer dans l'un de ses derniers messages sur le réseau social X, le 4 décembre.

"Nombreux sont ceux qui restent piégés à Chajaya", dans l'ouest de la ville de Gaza, "dont quelques-uns de mes enfants et des membres de ma famille", s'alarmait-il le même jour.

Israël a lancé une vaste opération pour "anéantir" le mouvement islamiste Hamas, en riposte à l'attaque de ses commandos sur son sol le 7 octobre qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

A Gaza, l'offensive et les bombardements de l'armée israélienne ont fait près de 17.500 morts, à 70% des femmes, des enfants et des jeunes de moins 18 ans, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Quelques jours après le début des opérations terrestres israéliennes fin octobre, Refaat Alareer avait dit refuser de quitter le nord de Gaza, épicentre alors des combats.

"Il n'existe aucun endroit sûr à Gaza, c'est pourquoi il a choisi de rester dans sa maison", explique à l'AFP son cousin Mohamed Alareer, qui a perdu "un ami à vie, tombé en martyr".

"Toute la famille lui avait demandé de partir car c'était très dangereux mais il répondait toujours: +je suis seulement un universitaire, un civil, chez moi. Je ne partirai pas+", confie ce professeur d'histoire, présent vendredi à ses funérailles. "L'occupation (israélienne) est sans pitié et n'a aucune considération pour les universitaires, les médecins, les enseignants ou les journalistes".

Passionné de Shakespeare

Il avait publié sur X un poème devenu viral intitulé "If I must die" ("Si je devais mourir") qui se conclut par ces mots: "Que cela apporte de l'espoir, que cela soit un conte".

"Repose en paix Refaat Alareer. Nous continuerons à être guidés par ta sagesse, aujourd'hui et pour l'éternité", a aussi témoigné l'auteur et journaliste Ramzy Baroud.

L'universitaire était l'un des cofondateurs du projet "We are not numbers" ("Nous ne sommes pas des chiffres"), jumelant des auteurs de Gaza à des "mentors" à l'étranger qui les aident à écrire des récits en anglais sur leur quotidien.

Refaat Alareer était décrié pour certaines déclarations sur X, où il était suivi par plus de 95.000 abonnés, après le 7 octobre.

Il y a notamment récusé les "mensonges/accusations de viol visant les Palestiniens", des "allégations" utilisées selon lui comme "un écran de fumée pour justifier le génocide de Gaza", en référence aux accusations de violences sexuelles qui auraient été commises par des hommes du Hamas le 7 octobre. Le mouvement islamiste avait rejeté ces accusations.

Des médecins et responsables israéliens affirment de leur côté que de multiples violences --dont des viols, viols en réunion et mutilations--, sont déjà largement documentées, à l'appui de témoignages directs et d'enquêtes médico-légales.

Refaat Alareer avait aussi déclenché une polémique lors d'une interview sur la BBC en qualifiant de "légitime et morale" l'attaque du 7 octobre, la comparant "au soulèvement du ghetto (juif) de Varsovie" durant la Seconde Guerre mondiale.

Le poète palestinien avait édité le livre "Gaza writes back", des chroniques de la vie à Gaza par de jeunes auteurs palestiniens, et publié "Gaza unsilenced", non traduits en français.

Passionné de Shakespeare, Refaat Alareer enseignait l'œuvre du tragédien anglais à ses étudiants à l'université de Gaza.

"Mon coeur est brisé, mon ami et mon collègue Refaat Alareer a été tué avec sa famille (...) Je n'arrive pas à y croire. Nous aimions chacun cueillir des fraises ensemble", relate sur Facebook son ami, le poète gazaoui Mosab Abu Toha.

"Refaat ne possédait qu'un stylo et nous sommes comme lui", fait valoir son cousin Mohamed Al Araeer, et de rendre hommage à l'un de ses poèmes: "Je jetterai mon stylo au visage des soldats s'ils prennent d'assaut ma maison".