L'OMS veut empêcher les dérives dans la manipulation du génome humain

Un manifestant tient une pancarte lisant «génome altéré, humanité en danger», lors d'une manifestation contre le projet de loi sur la bioéthique et le PMA (Technologies de reproduction assistée - ART) pour tous, à Paris, le 31 janvier 2021. (Photo, AFP)
Un manifestant tient une pancarte lisant «génome altéré, humanité en danger», lors d'une manifestation contre le projet de loi sur la bioéthique et le PMA (Technologies de reproduction assistée - ART) pour tous, à Paris, le 31 janvier 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

L'OMS veut empêcher les dérives dans la manipulation du génome humain

  • En 2018, un chercheur chinois avait provoqué un tollé en mettant au monde des bébés génétiquement modifiés pour les rendre résistants au virus du sida
  • La mise au point d'outils comme les ciseaux moléculaires Crispr/Cas9 a totalement révolutionné la manipulation du génome

GENÈVE: L'OMS veut tenter d'empêcher les dérapages dans la manipulation du code génétique humain face au progrès de la science tout en assurant que les avancées les plus bénéfiques profiteront au plus grand nombre, via une série de recommandations publiées lundi.

"Au moment où la recherche sonde de plus en plus profondément le génome humain, nous devons minimiser les risques et tirer parti des manières dont la science peut mener à une meilleure santé pour tout le monde, partout dans le monde", a souligné la cheffe scientifique de l'Organisation mondiale de la santé, la docteure Soumya Swaminathan.

La mise au point d'outils comme les ciseaux moléculaires Crispr/Cas9, qui ont valu le prix Nobel de chimie à la Française Emmanuelle Charpentier et à l'Américaine Jennifer Doudna en 2020, a totalement révolutionné la manipulation du génome, ouvrant de nouvelles perspectives de soins mais aussi la boîte de Pandore d'expériences potentiellement dangereuses.

En 2018, un chercheur chinois avait provoqué un tollé en mettant au monde des bébés génétiquement modifiés pour les rendre résistants au virus du sida, a rappelé la docteure Swaminathan, en guise d'illustration des dérives possibles.

L'OMS avait alors créé le comité qui a rendu ses travaux lundi.

Quand en juin 2019, un chercheur russe, Denis Rebrikov, avait lui aussi fait part de son intention de procéder à une manipulation similaire, l'OMS avait solennellement appelé à stopper la recherche sur la modification du génome humain héritable.

Lanceur d'alerte génomique

Pour tenter de mieux savoir ce qui se passe dans les laboratoires dans ce domaine, le comité propose plusieurs pistes dont "une sorte de système de lanceur d'alerte, grâce auquel les gens auraient un moyen d'alerter l'OMS s'ils ont vent de cas ou de projets de faire des expérimentations sur les cellules souches humaines", a expliqué la docteure Swaminathan au cours d'un point presse.

Elle a précisé que l'OMS pourrait ensuite demander aux autorités concernées d'agir.

Le comité a aussi demandé à l'organisation onusienne d'élargir son Registre international des essais cliniques à tout ce qui relève de l'édition du génome humain et d'en créer un pour garder un œil sur les recherches précliniques afin de pouvoir, là aussi, agir plus en amont. 

De manière générale, le comité suggère que les autorités nationales et régionales facilitent la tâche de surveillance en dotant les essais impliquant l'édition du génome humain de mots clés spécifiques permettant de les repérer plus facilement et de mettre en place un mécanisme d'évaluation permettant de détecter les essais cliniques susceptibles de poser problème.

De façon assez originale, le comité propose également des sortes de jeux de rôle de la gouvernance pour la recherche sur le génome afin d'aider les autorités à se doter des outils et moyens nécessaires pour réguler ce domaine.

Il propose ainsi le scénario d'un essai clinique d'une thérapie issue de la manipulation du génome contre la drépanocytose (maladie génétique caractérisée par une anomalie de l'hémoglobine), un autre sur les améliorations des performances sportives grâce à cette technique ou encore celui d'une clinique située dans un pays où le niveau de surveillance est faible et qui offre des services de bébés génétiquement modifiés à ses clients internationaux.

Accès pour tous

Le point commun à toutes les recommandations est d'assurer l'accès universel aux potentielles thérapies que promet cette technologie alors que la pandémie de la Covid-19 se traduit sur la planète par une inégalité d'accès aux vaccins entre pays riches et pauvres.

"L'édition du génome humain a le potentiel de faire avancer notre habilité à traiter et à soigner des maladies, mais l'impact le plus fort sera seulement atteint si nous la déployons pour le bien de tout le monde, plutôt que d'alimenter l'inégalité" dans l'accès aux soins", a mis en garde le patron de l'OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.