France: Des milliers de personnes dans la rue le 14 juillet contre le pass sanitaire

Les gens défilent dans le centre de Paris le 14 juillet 2021 pour protester contre une décision gouvernementale d'imposer des tests Covid-19 aux personnes non vaccinées qui veulent manger dans des restaurants ou faire des voyages longue distance, alors que le pays cherche à éviter une vague de Delta plus contagieuse. (Photo, AFP)
Les gens défilent dans le centre de Paris le 14 juillet 2021 pour protester contre une décision gouvernementale d'imposer des tests Covid-19 aux personnes non vaccinées qui veulent manger dans des restaurants ou faire des voyages longue distance, alors que le pays cherche à éviter une vague de Delta plus contagieuse. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 juillet 2021

France: Des milliers de personnes dans la rue le 14 juillet contre le pass sanitaire

  • Dans certaines villes comme à Toulouse, les mobilisations ont commencé dans la matinée, au moment où se tenait le défilé militaire sur la célèbre avenue des Champs-Elysées
  • Les manifestants protestent après les déclarations du président lundi soir, qui a annoncé la mise en place d'une obligation de se faire vacciner pour les soignants et d'autres professions, ainsi que l'extension massive du pass sanitaire à la plupart des l

PARIS : Alors que la France célébrait mercredi sa fête nationale du 14 juillet, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le pays au nom de la "liberté" pour protester contre les annonces d'Emmanuel Macron sur le pass sanitaire, la vaccination et la "dictature".

Dans certaines villes comme à Toulouse, les mobilisations ont commencé dans la matinée, au moment où se tenait le défilé militaire sur la célèbre avenue des Champs-Elysées, sous le regard du chef de l'Etat qui présidait ces festivités pour la dernière fois de son quinquennat.

Les manifestants protestent après les déclarations du président lundi soir, qui a annoncé la mise en place d'une obligation de se faire vacciner pour les soignants et d'autres professions, ainsi que l'extension massive du pass sanitaire à la plupart des lieux publics.

Selon l'avant-projet de loi que s'est procuré l'AFP mercredi, l'exploitant d'un lieu qui manquerait aux futures obligations de contrôle du pass sanitaire sera passible d'une amende allant jusqu'à 45.000 euros et un an de prison.

Le texte crée par ailleurs un nouveau motif de licenciement et élargit à toute personne contaminée les mesures de placement à l'isolement pendant dix jours.

A Paris, plusieurs cortèges ont réuni quelque 2.000 personnes, notamment au départ de République et de la place de Clichy.

En fin d'après-midi, sur le boulevard Magenta, quelques jets de projectile ont été lancés et des gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le parcours déclaré n'a pas été respecté, a regretté la préfecture de police dans un tweet, déplorant des "jets de projectiles" et des "feux de poubelles".

"Contre la dictature", "contre le pass sanitaire", pouvait-on entendre dans les rangs de la manifestation. 

Yann Fontaine, clerc de notaire de 29 ans, est venu du Berry pour manifester à Paris. Rejetant l'étiquette de "complotiste", il explique à l'AFP que "le pass sanitaire, c'est de la ségrégation". "Macron joue sur les peurs, c'est révoltant. Dans mon entourage, je connais des gens qui vont se faire vacciner juste pour pouvoir emmener leurs enfants au cinéma, pas pour protéger les autres de formes graves du Covid", regrette-t-il.

« Pas des cobayes »

D'autres manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de France. 

Selon la police, à 17H00, environ 18.000 personnes ont été recensées, dont 1.500 à Toulouse et 1.000 à Lyon où des tensions ont eu lieu dans le centre-ville. 

A Lille, environ 300 personnes se sont rassemblées dans l'après-midi, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Liberté, liberté", "Non à la vaccination obligatoire", "on n'est pas des cobayes", scandait la foule, parmi laquelle quelques blouses blanches, une poignée de "gilets jaunes".

Charlotte, la trentaine, vendeuse, manifeste pour la première fois au côté de son père qui raconte avoir eu des problèmes de santé après un vaccin contre la méningite. "Après la discours de (Emmanuel) Macron, j'ai ressenti une grande révolte", relate cette mère de deux enfants, "pas une révolutionnaire dans l'âme", voyant dans le pass sanitaire "une obligation détournée, pour ne pas employer le mot obligatoire".

A Bordeaux, plusieurs centaines de personnes ont pris part à un rassemblement en centre-ville puis à un défilé.

Lors de la longue prise de parole collective, une mère de famille a expliqué qu’elle recherchait "des médecins résistants" pour "faire de faux vaccins" à ses deux enfants. "Avec les vaccins, on veut nous imposer de conduire des voitures qui n’ont pas fait leur crash-test", a aussi assuré Baptiste, qui s’est présenté comme un "gilet jaune de la première heure".

A Nantes , la manifestation a rassemblé quelque 800 personnes, selon la préfecture et à Rouen plus de 700.

A Strasbourg, 500 personnes, selon la préfecture, ont manifesté dans le centre-ville. "Nous sommes ici pour défendre nos libertés" et "nos droits", a déclaré dans un mégaphone l’une des manifestantes.

Un groupe d'opposants à la vaccination a forcé mercredi le portail de la préfecture de Haute-Savoie à Annecy, sans commettre d'autres dégradations.

Ils ont quitté les lieux d'eux-mêmes sans intervention des forces de l'ordre, a indiqué la préfecture, en précisant que ce rassemblement n'avait pas été déclaré.

 


Grève nationale : les syndicats unis contre le budget du futur gouvernement

Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
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  • Journée de grève nationale ce jeudi à l’appel des 8 principaux syndicats français, unis contre les mesures budgétaires jugées « brutales »
  • Les autorités redoutent des débordements à Paris, avec jusqu’à 100 000 manifestants attendus et la présence annoncée de casseurs. 900 000 personnes pourraient se mobiliser dans toute la France

Les syndicats français ont promis une "journée noire" de manifestations et de grèves jeudi pour peser sur les choix budgétaires du prochain gouvernement, en pleine crise politique dans la deuxième économie de l'UE.

A Paris, le préfet de police s'est dit "très inquiet" de la présence de nombreux casseurs venant pour "en découdre" dans la manifestation prévue dans la capitale, qui pourrait selon lui rassembler 50.000 à 100.000 personnes.

Les autorités s'attendent à une mobilisation massive, avec plus de 250 cortèges annoncés qui pourraient réunir jusqu'à 900.000 personnes à travers le pays, soit cinq fois plus que lors du mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre lancé sur les réseaux sociaux, hors de tout cadre syndical.

Cette mobilisation lancée par les huit syndicats français, unis pour la première fois depuis le 6 juin 2023, vise les mesures budgétaires "brutales" préconisées cet été par le Premier ministre François Bayrou pour réduire le déficit de la France (coupes dans le service public, réforme de l'assurance chômage, gel des prestations sociales notamment).

Son gouvernement alliant le centre droit et la droite, minoritaire à l'Assemblée nationale, a été renversé par les députés le 8 septembre.

Nommé le lendemain, son successeur Sébastien Lecornu - troisième Premier ministre d'Emmanuel Macron depuis juin 2024, le cinquième depuis sa réélection en 2022 - s'est lui aussi engagé à réduire le déficit qui plombe les comptes de la nation (114% du PIB), tout en promettant des "ruptures sur le fond" en matière budgétaire.

Ce fidèle du président a entamé une série de consultations avec les partis politiques avant de composer un gouvernement et présenter son programme, en vue de boucler dès que possible un projet de budget pour 2026.

Il a également reçu quasiment tous les syndicats, qui n'en ont pas moins maintenu leur mot d'ordre, espérant une mobilisation similaire à celles de 2023 contre la réforme des retraites qui avaient régulièrement réuni un million de manifestants, dont un pic à 1,4 million.

- "Démonstration de force" -

"Aucune des mesures catastrophiques du musée des horreurs de M. Bayrou n'est enterrée !", s'est indignée lundi la leader de la CGT, Sophie Binet, après avoir rencontré le nouveau Premier ministre.

L'abandon par Sébastien Lecornu de la très controversée suppression de deux jours fériés voulue par François Bayrou est "une première victoire", qui "confirme que nous sommes en position de force", a-t-elle estimé.

Même la CFDT, syndicat réputé plus apte au compromis, est "plus que jamais motivée pour aller dans la rue", a fait savoir sa responsable Marylise Léon qui attend "des faits et des preuves" du nouveau chef de gouvernement, et notamment un "besoin d’efforts partagés".

Elle a apprécié à cet égard que le successeur de François Bayrou se dise selon elle conscient de la nécessité de "faire quelque chose" au sujet de la taxation des hauts patrimoines, revenue au cœur du débat.

"Le budget va se décider dans la rue", estime Mme Binet, qui évoque une "démonstration de force" et laisse entrevoir une mobilisation dans la durée.

Côté transports, le trafic sera "perturbé" voire "très perturbé" dans la capitale, ainsi que pour les trains interurbains.

Ce sera moins le cas pour les trains régionaux et les TGV. Un service proche de la normale est attendu dans les aéroports, le principal syndicat de contrôleurs aériens ayant reporté sa grève.

A l'école, un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes. L'ampleur du mouvement dans la fonction publique en générale reste encore à préciser.


Le PDG de CMA CGM assure «ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale» des médias qu'il possède

Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
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  • "Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media
  • Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique"

PARIS: Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC.

"Les journaux ou chaînes de télévision qu'on a rachetés ont une indépendance, ce sont des journaux qui sont nuancés, qui offrent le pluralisme. Je ne m'immisce pas dans la ligne éditoriale de ces journaux", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée.

Il répondait au député France insoumise René Pilato qui suggérait une "grande loi de séparation des entreprises et des médias".

"Si des investisseurs comme le groupe CMA CGM ne viennent pas, ces médias malheureusement tombent", a ajouté M. Saadé, rappelant que le secteur des médias est "très sinistré".

"Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media.

Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique".

"Dans un monde traversé par les +fake news+, je crois que les industriels ont un rôle à jouer pour défendre le pluralisme, l'indépendance et la qualité de l'information. Si nous voulons continuer à produire de l'information en France et résister à la domination des grandes plateformes, nous devons garantir des groupes de médias solides capables de créer des contenus de qualité et de les diffuser sur tous les supports", a-t-il défendu.

Outre BFMTV, RMC, et désormais Brut, CMA Media possède les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, La Provence et Corse Matin. Le groupe vient également de racheter la chaîne télé Chérie 25 (NRJ Group).

Vendredi, les Sociétés des journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et La Tribune avaient déploré qu'"une prise de position de Rodolphe Saadé sur l'actualité politique et sociale du pays (ait) été diffusée à l'antenne de BFMTV" jeudi.

Il s'agissait d'extraits écrits tirés d'une tribune publiée dans La Provence après le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre. "Les entreprises ne sont pas des adversaires, elles sont des partenaires de la Nation", y écrivait notamment M. Saadé.

 


Faure «sur sa faim» après son entretien avec Lecornu, resté «très flou» sur ses intentions

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
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  • Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu
  • Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland

PARIS: Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions".

"Pour l'instant, nous sommes restés sur notre faim et nous verrons bien ce qu'il a à nous dire dans les prochains jours", a déclaré le premier secrétaire du PS, à l'issue de sa première rencontre à Matignon, qui a duré près de deux heures.

Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu à la veille d'une importante journée de mobilisation syndicale.

Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland.

A propos de la journée d'actions de jeudi, il a expliqué que ces manifestations seraient "aussi un élément du rapport de force que nous devons installer avec un exécutif qui, jusqu'ici, n'a pas fait la démonstration de sa capacité à comprendre la colère et même l'exaspération des Français".

Olivier Faure a également dit qu'il ne souhaitait pas "voir revenir sur la table une loi immigration", estimant que le Premier ministre macroniste était "tiraillé par une droite qui lorgne de plus en plus vers l'extrême droite" et avait  "beaucoup de problèmes dans son propre socle commun".

"Nous ne cherchons pas la censure, nous ne cherchons pas la dissolution, nous ne cherchons pas la destitution. Nous cherchons à ce que les Français soient entendus", a-t-il plaidé, en citant un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

"Il y a des mesures qui sont très majoritaires dans le pays, pour la taxe Zucman" sur les hauts patrimoines, "pour en finir" avec la réforme des retraites, pour "rendre du pouvoir d'achat", notamment à travers "un taux différentiel de CSG", a-t-il détaillé.