Hollywood ravive les espoirs de l'industrie cinématographique grecque

Dans cette photo d'archive prise le 03 juillet 2021, l'acteur, réalisateur et producteur espagnol Antonio Banderas (arrière-plan à gauche) entre dans une voiture, flanqué d'un membre de l'équipe pendant le tournage du thriller d'action, The Enforcer, dans les rues de Thessalonique. SAKIS MITROLIDIS / AFP
Dans cette photo d'archive prise le 03 juillet 2021, l'acteur, réalisateur et producteur espagnol Antonio Banderas (arrière-plan à gauche) entre dans une voiture, flanqué d'un membre de l'équipe pendant le tournage du thriller d'action, The Enforcer, dans les rues de Thessalonique. SAKIS MITROLIDIS / AFP
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Publié le Jeudi 15 juillet 2021

Hollywood ravive les espoirs de l'industrie cinématographique grecque

  • «The Enforcer» est l'un des nombreux tournages de grande envergure lancés en Grèce cet été, à la faveur de la reprise de l'activité cinématographique et du déconfinement amorcé en mai
  • Ce nouvel engouement pour la Grèce est un «crash test» pour l'industrie locale après des années de marasme

THESSALONIQUE : Un homme costaud traverse une rue animée, évitant de justesse un taxi; non loin, deux policiers de Miami surveillent la foule : l'homme n'est autre que l'acteur espagnol Antonio Banderas et Miami est en réalité Thessalonique, la métropole du nord de la Grèce, où la maison de production Millennium Media tourne son dernier film d'action.

"The Enforcer" est l'un des nombreux tournages de grande envergure lancés en Grèce cet été, à la faveur de la reprise de l'activité cinématographique et du déconfinement amorcé en mai.

Au programme, un film avec l'ex-James Bond Daniel Craig, dans une suite de "Knives out" (A couteaux tirés) de Rian Johnson, et un polar de science-fiction de David Cronenberg "Crimes of the Future", avec Viggo Mortensen.

Disney + a déjà tourné des scènes à Athènes pour "Greek Freak", un biopic sur les premières années de Giannis Antetokounmpo à l'époque où ce fils d'immigrés nigérians n'était pas encore une star du basket. Netflix a aussi pris Athènes pour décor de "Beckett", un thriller mettant en vedette le fils de Denzel Washington, John David.

Crash test

Pour le producteur grec Panos Papahadzis, dont la société Argonauts coproduit "Crimes of the Future", ce nouvel engouement pour la Grèce est un "crash test" pour l'industrie locale après des années de marasme. 

"Depuis 20 ans, nous demandons à l'Etat (...) de faire de la Grèce un pays attractif pour le cinéma", explique-t-il à l'AFP.

"Il n'y a jamais eu autant de productions tournées simultanément dans l'histoire du cinéma grec", se félicite Vassiliki Diagouma, chargée des relations publiques au Centre national grec de l'audiovisuel et de la communication (EKOME).

La Grèce a souvent eu des rendez-vous manqués avec des films étrangers, même ceux s'inspirant de l'histoire grecque, reconnaît-elle, invoquant parmi les raisons "la bureaucratie et le manque de connaissances des décideurs".

"Il y a cinq ans, il était inconcevable de fermer des zones entières pour des tournages", souligne Panos Papahadzis.

En 2004, année des Jeux Olympiques d'Athènes, l'épopée homérique "Troie" a été tournée à Malte et au Mexique, tandis que le Maroc a accueilli le tournage d'"Alexandre" d'Oliver Stone.

Or, affirme Panos Papahadzis, "40% des touristes choisissent des destinations qu'ils ont vues dans des films".

Le coup de grâce est venu en 2016 lorsqu'une scène d'émeute censée se dérouler à Athènes dans le thriller "Jason Bourne" avec Matt Damon a été tournée en Espagne.

Un an plus tard, le gouvernement grec passait une loi pour attirer les productions étrangères avec des subventions. 

Les films étrangers, les séries télévisées, les documentaires, les films d'animations et les jeux numériques réalisés sur le territoire grec ont désormais droit à un remboursement de 40 % de certaines dépenses, notamment sur les frais de déplacement, de carburant ou de casting.

Le système a mis du temps à se mettre en place. Mais au cours des deux dernières années, près de 150 projets dont plus de 70 productions internationales ont bénéficié d'un financement de plus de 180 millions d'euros, selon EKOME.

"Nous sommes peut-être en retard, mais nous avons adopté les meilleures pratiques de l'industrie", soutient Vassiliki Diagouma. "Nous sommes l'un des rares pays à offrir un rabais aussi avantageux", ajoute-t-elle.

Une main d'oeuvre peu coûteuse

Cependant, le tableau n'est pas sans nuage.

Dans une lettre ouverte le mois dernier, le syndicat des techniciens grecs du cinéma et de la télévision s'est plaint que le film avec Antonio Banderas, produit par les studios Nu Boyana, propriété de Millennium en Bulgarie, laissait des bénéfices "minimaux" en Grèce.

"Pas un seul technicien du cinéma professionnel taxé en Grèce ne travaille sur le film", s'insurge le syndicat dans cette lettre. Nu Boyana Studios "obtient une réduction fiscale tout en laissant des gains minimaux en Grèce", poursuit-il.

Le quotidien libéral Kathimerini a également écrit que "presque tous les emplois spécialisés" dans le film avaient été occupés par des "travailleurs des Balkans peu coûteux". 

Vassiliki Diagouma soutient pourtant que ces projets "laissent derrière eux non seulement de l'argent, mais aussi de l'expertise, une bonne coopération et un réseau professionnel".

"Lorsqu'une personne est employée (sur un tournage), cela crée des emplois pour 15 autres personnes. C'est très important pour notre pays surtout après 10 ans de crise", commente-t-elle.

Nu Boyana s'est également engagé à créer un studio de cinéma à Thessalonique, mais le projet a été retardé par la pandémie.

L'acteur Alexandros Logothetis qui vient de rentrer d'un tournage en Irlande constate de grandes différences avec la Grèce. "Presque toute l'équipe sur le tournage était irlandaise. Alors que sur le film avec Antonio Banderas à Thessalonique, les équipes sont venues de l'étranger... Il devrait y avoir des quotas pour la main-d'œuvre grecque", estime-t-il.

Pour Mme Diagouma, même si la deuxième ville de Grèce n'est pas spécifiquement mentionnée dans "The Enforcer", "il n'y a pas de meilleure promotion pour le tourisme à Thessalonique... il suffit d'un seul tweet de Banderas".

Le 7 juillet, Antonio Banderas tweetait: "Tournage à #Thessalonique. Silence sur le plateau !"


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.