A Saint-Pétersbourg, un chantier naval pour assurer la domination russe en Arctique

Le brise-glace à propulsion nucléaire Arktika tiré par des remorqueurs alors qu’il commence les essais en mer, à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 12 décembre 2019. (Photo d'archives Anton Vaganov/Reuters)
Le brise-glace à propulsion nucléaire Arktika tiré par des remorqueurs alors qu’il commence les essais en mer, à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 12 décembre 2019. (Photo d'archives Anton Vaganov/Reuters)
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Publié le Jeudi 15 juillet 2021

A Saint-Pétersbourg, un chantier naval pour assurer la domination russe en Arctique

  • Dans cette région stratégique riche en hydrocarbures, la Russie s'est fixée pour objectif de devenir la première puissance économique et militaire
  • Après avoir rouvert et modernisé plusieurs bases, elle entend désormais profiter de la fonte des glaces due au changement climatique pour y développer une route commerciale

SAINT-PETERSBOURG, RUSSIE: Des grues de toutes parts et des ouvriers qui s'activent autour de navires géants: sur le chantier naval Baltiïski Zavod de Saint-Pétersbourg, quatre brise-glaces à propulsion nucléaire sont actuellement en construction pour assurer la domination russe dans l'Arctique.

Dans cette région stratégique riche en hydrocarbures, la Russie s'est fixée pour objectif de devenir la première puissance économique et militaire. Après avoir rouvert et modernisé plusieurs bases, elle entend désormais profiter de la fonte des glaces due au changement climatique pour y développer une route commerciale.

C'est à Baltiïski Zavod, dans l'ancienne capitale impériale, que des brise-glaces sont construits avec pour but d'assurer la navigation sur cette route du Nord, plus courte que celle passant par le canal de Suez. 

"La construction de brise-glaces qui permettront d'assurer la navigation tout au long de l'année, les plus puissants au monde, représente un gigantesque pas en avant dans le développement de l'Arctique et de la route du Nord", se félicite Kirill Miadzouta, l'ingénieur en chef.

Fondé en 1856, ce qui en fait l'un des plus vieux de Russie, le chantier Baltiïski Zavod est aujourd'hui le seul à fabriquer ces mastodontes des mers à propulsion nucléaire, les plus puissants bâtiments de cette catégorie. Tous les brise-glaces soviétiques, hormis le premier, le "Lénine" aujourd'hui amarré à Mourmansk plus au Nord et transformé en musée, ont été construits ici.

En chantier actuellement se trouvent le Sibir, l'Oural, le Iakoutie et le Tchoukotka, tous baptisés du nom de régions russes et qui devraient rejoindre leur port d'attache de Mourmansk respectivement en 2021, 2022, 2024 et en 2026 au sein de la flotte de l'agence nucléaire publique Rosatom. 

Destinés à servir dans les conditions extrêmes du Grand Nord, ces navires imposants mesurent 173,4 mètres de long pour 52 mètres de haut, avec un tirant d'eau de 33.450 tonnes. Selon leurs constructeurs, ils peuvent passer à travers une épaisseur de 2,8 mètres de glace.

Misant sur les retombées économiques du développement de l'Arctique, la Russie n'a pas lésiné sur les moyens pour bâtir sa flotte de brise-glaces, dont la construction s'élève à plus de 340 millions d'euros l'unité. Un millier de personnes sont chargées de la fabrication d'un navire, qui dure de 5 à 7 ans.

«Besoin de ces navires»

Cela fait six mois qu'Oleg Chapov, le futur capitaine du brise-glace Sibir, qui devrait sortir du chantier vers la fin de l'année, est à Saint-Pétersbourg pour suivre la dernier étape de la construction. "C'est un très bon navire, le deuxième du projet 22220. Il sera encore mieux que l'Arktika, son prédécesseur, parce que la voie à suivre est déjà connue", dit-il à l'AFP, ajoutant se préparer d'ores et déjà à embaucher l'équipage.

L'Arktika, présenté comme le plus puissant brise-glace au monde, a été mis en service en 2020 en grande pompe après sa construction sur le chantier Baltiïski Zavod. "Nous avons vraiment besoin de ces navires pour l'Arctique", souligne le capitaine Chapov.  "La partie orientale de l'Arctique est complètement gelée et sans les brise-glaces russes, la navigation tout au long de l'année est impossible", abonde Léonid Grigoriev, expert à l'Ecole supérieure d'économie de Moscou.

Le développement de la route du Nord doit notamment simplifier pour la Russie la livraison d'hydrocarbures à l'Asie du Sud-Est en reliant l'océan Atlantique à l'océan Pacifique par l'Arctique en un temps record. 

Le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine avait ainsi salué l'année dernière, lors de l'inauguration de l'Arktika, des bâtiments qui "permettront d'ouvrir pleinement le potentiel de la route du Nord" et "d'assurer la supériorité russe en Arctique", région où les intérêts de Moscou s'opposent à ceux de plusieurs autres pays.

L'hiver dernier, un nouveau record avait été battu : des bateaux du groupe russe Novatek ont réussi à parcourir cette route maritime sans même l'assistance d'un brise-glace.

par Marina KORENEVA

                


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.