«It’s Not Complicated», le nouvel album de compilation qui met en avant la cause palestinienne

Heba Kadry est une ingénieure de mastering prolifique, basée à New York, dont le portefeuille de production est varié. (Fournie)
Heba Kadry est une ingénieure de mastering prolifique, basée à New York, dont le portefeuille de production est varié. (Fournie)
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

«It’s Not Complicated», le nouvel album de compilation qui met en avant la cause palestinienne

  • «Nous voulons dire qu’il ne faut pas contourner la question en la qualifiant de trop difficile à aborder. Ce n’est pas compliqué et ça ne l’a jamais été»
  • «Le contenu lyrique de cette compilation est sombre. C’est une projection musicale de ce que nous ressentons. Et nous bouillons de colère»

BELGRADE : «Rares sont ceux qui posent les bonnes questions sur la Palestine, et pourtant on leur répond sans cesse», peut-on lire dans les notes de pochette d’un nouvel album de compilation de Ma3azef, le magazine musical en ligne en langue arabe qui a pris de l’ampleur dans la région et au-delà au cours de la dernière décennie.

«Lorsque votre existence est contestée, réduite à néant et niée, vous n’apprenez pas les réponses, vous les connaissez […] Nous proposons un récit sonore de l’occupation, de la violence coloniale et de la résistance face à une tentative d’effacer une terre, un peuple, une histoire et un avenir», soulignent les commissaires de l’album.

Au début de l’été, alors qu’Israël bombardait sans relâche la bande de Gaza, le collectif Ma3azef a voulu apporter son aide de la manière la plus efficace, à sa connaissance.

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Rami Abadir est un musicien, compositeur, producteur, ingénieur du son, auteur pour Ma3azef et commissaire de la compilation. (Fournie)

It’s Not Complicated («Ce n’est pas compliqué») est une anthologie de 19 titres regroupant des talents régionaux underground établis et émergents, ainsi que des poids lourds internationaux, dont le plus éminent est Brian Eno, l’inimitable compositeur, musicien, producteur et artiste visuel anglais. Le titre lui-même constitue un défi direct au récit fréquemment entendu selon lequel il n’y aurait pas de solution facile à ce qui est largement présenté comme un «conflit» et qui implique souvent que les deux parties partagent une responsabilité égale pour les décennies d’oppression, de violence et de privation de droits que les Palestiniens ont subies.

Pour Rami Abadir, musicien, compositeur, producteur, ingénieur du son, auteur pour Ma3azef et commissaire de la compilation, les choses sont beaucoup plus simples qu’elles en ont l’air. «Dans les médias, les milieux universitaires et autres, on entend toujours parler de la décolonisation de la musique et de la littérature. OK, mais qu’en est-il de la décolonisation réelle de la Palestine?» demande-t-il. «Nous voulons dire qu’il ne faut pas contourner la question en la qualifiant de trop difficile à aborder. Ce n’est pas compliqué et ça ne l’a jamais été»

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It’s Not Complicated («Ce n’est pas compliqué») est une anthologie de 19 titres regroupant des talents régionaux underground établis et émergents, ainsi que des poids lourds internationaux. (Fournie)

Abadir, expérimentaliste accompli et interprète de musique électronique à part entière, collabore avec Ma3azef en tant que rédacteur depuis 2013, puis en tant qu’éditeur depuis l’été 2018. Il la qualifie de «plate-forme très importante et unique en son genre qui soutient les artistes régionaux et internationaux issus d’un très large éventail de styles et de genres musicaux».

Outre le journalisme musical spécialisé, les premières des albums d’artistes et Ma3azef Radio, qui constituent les principaux moteurs de la popularité croissante de la plate-forme, Abadir affirme que les compilations représentent une étape naturelle pour le webzine. La première compilation a été réalisée après l’explosion du port de Beyrouth l’année dernière. «Nous étions tristes et contrariés par ce qui s’était passé et nous ne savions pas quoi faire», explique-t-il.

C’est là qu’intervient Heba Kadry, ingénieure de mastering prolifique, basée à New York, dont le portefeuille de production comprend une liste variée de stars internationales de renom dans le domaine du rock indépendant, alternatif et expérimental, dont Björk, Garbage, The Black Lips, The Mars Volta, Slowdive et Beach House. Ma3azef couvrait depuis des années son travail avec des artistes du monde arabe lorsqu’elle a proposé un projet ambitieux l’année dernière.

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Jessika Khazrik. (Fournie)

«L’explosion à Beyrouth était horrible, mais j’étais aussi mortifiée par le fait que toute une industrie musicale était décimée», se souvient Kadry. «Je me suis mise à leur place; dans le monde arabe, les artistes sont au bas de l’échelle lorsqu’il s’agit d’apporter des secours. J’ai senti qu’il fallait faire quelque chose».

Cette initiative a donné naissance à Nisf Madeena, une compilation délicieusement variée que Kadry qualifie de «vitrine incroyable du talent expérimental et underground de tout le Moyen-Orient». Elle a permis de récolter des fonds pour les secours sur le terrain et pour la communauté artistique dévastée de Beyrouth. «J’étais très fière de ce que nous avons accompli», dit-elle.

Alors que les tensions dans les Territoires occupés et à Gaza s’intensifiaient en mai, Ma3azef a repris contact avec Kadry. «En tant que magazine panarabe, nous croyons en cette cause», indique Abadir. «Nous avons donc commencé à contacter des artistes que nous savions également favorables à cette cause, et tous étaient très désireux de contribuer».

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Ma3azef est un magazine musical en ligne en langue arabe qui a pris de l’ampleur dans la région et au-delà au cours de la dernière décennie. (Fournie)

«La musique est pour moi un outil politique et une forme très forte de protestation. Elle traverse les frontières et les genres, les cœurs et les esprits», ajoute Kadry.

«Le silence n’était pas une option», lance-t-elle avec détermination. «Le contenu lyrique de cette compilation est sombre, très ciblé sur le sujet. Même le ton général est lourd, déformé et musicalement approprié. C’est un bouton émotionnel, une projection musicale de ce que nous ressentons. Et nous bouillons de colère».

Tous les bénéfices de l’album seront reversés à Medical Aid for Palestine et Grassroots Al-Quds. Mais Kadry recommande également It’s Not Complicated pour ceux qui s’intéressent à la musique qui repousse véritablement les limites artistiques dans la région. «On me demande toujours quels sont les artistes expérimentaux underground de notre région qu’ils devraient écouter. Cette compilation les regroupe tous».

Collaborera-t-elle à nouveau avec Ma3azef? «Je l’espère bien», répond-elle avec enthousiasme. «Je pense que nous avons mis les doigts sur quelque chose d’unique».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Eurovision: l'Arménie et son choix «surréaliste» du groupe Ladaniva, du nord de la France

Le musicien français Louis Thomas (à droite) et la chanteuse arméniennne Jaklin Baghdasaryan, membres du duo Ladaniva qui représentera l'Arménie à l'Eurovision 2024, posent lors d'une séance photo à Paris le 17 avril 2024. (Photo Joel Saget AFP)
Le musicien français Louis Thomas (à droite) et la chanteuse arméniennne Jaklin Baghdasaryan, membres du duo Ladaniva qui représentera l'Arménie à l'Eurovision 2024, posent lors d'une séance photo à Paris le 17 avril 2024. (Photo Joel Saget AFP)
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  • Jaklin Baghdasaryan, 26 ans, est arrivée à l'âge de 20 ans dans le nord de la France, «à la recherche de liberté et d'une vie meilleure, sans parler un mot de français», raconte-t-elle
  • En 2019, elle enregistre avec Louis Thomas une reprise d'une «vieille chanson arménienne» et la mettent en ligne sur YouTube «à l'arrache, sans préméditation»

PARIS  : Quelques années après un premier succès aussi foudroyant qu'inattendu, porté par la diaspora arménienne, Ladaniva va représenter l'Arménie à l'Eurovision en mai. Pour le duo de Lille, dans le nord de la France, participer n'avait pourtant rien d'une évidence.

Né à Lille en 2019, le groupe est composé de la chanteuse Jaklin Baghdasaryan, Arménienne de naissance mais élevée en Biélorussie, et de Louis Thomas, multi-instrumentiste lillois. Ils étaient loin de s'imaginer qu'ils se trouveraient un jour à porter les couleurs de l'Arménie.

Jaklin Baghdasaryan, 26 ans, est arrivée à l'âge de 20 ans dans le nord de la France, «à la recherche de liberté et d'une vie meilleure, sans parler un mot de français», raconte-t-elle lors d'un entretien avec l'AFP.

«Je ne parle même pas si bien arménien que ça !», ajoute la chanteuse.

Pendant une séance d'improvisation, elle fait la connaissance de Louis Thomas, qui est touché par sa voix. Suivent des voyages, notamment à la Réunion (île française de l'océan Indien) ou en Amérique du sud, sur la trace des «musiques du monde» (chant traditionnel arménien, maloya, reggae...) qui fusionnent dans leur répertoire.

En 2019, ils enregistrent une reprise d'une «vieille chanson arménienne» et la mettent en ligne sur YouTube «à l'arrache, sans préméditation».

Grâce au bouche-à-oreille, le nombre de vues décolle. Les diasporas arméniennes de tous les pays se donnent rendez-vous dans la section des commentaires pour les encourager.

«Alors, on a un peu bidouillé. J'ai écrit mon premier texte, on a mis une composition en ligne», se souvient Jaklin Baghdasaryan.

Rapidement, le clip cumule des millions de visionnages, passe à la télévision arménienne, se retrouve décliné à toutes les sauces sur TikTok en France, en Russie, en Arménie.

«C'était totalement surréaliste», souffle Louis Thomas, 36 ans. «Dès la fin du confinement, on s'est retrouvés signés sur un label (le label indépendant PIAS, NDLR), à jouer aux Trans Musicales (à Rennes, ouest) et au Printemps de Bourges» (centre), deux importants festivals en France.

- «Chevaux noirs» -

En 2022, l'opérateur national arménien de télévision AMPTV leur propose de représenter le pays à l'Eurovision.

«Je regardais l'Eurovision quand j'étais petite avec ma mère», se rappelle Jalkin Baghdasaryan. «Pour ma famille, c'est la réussite de ma vie».

Mais la proposition fait long feu: «on n'arrivait pas à se mettre d'accord au sujet de la chanson. On était d'accord pour que ce soit plus pop que d'habitude mais on voulait que ça reste notre morceau», rembobine-t-elle.

Il faudra s'y reprendre à trois fois pour que l'idée aboutisse, en 2024. Il est vrai que le répertoire du groupe tombe assez loin de l'esthétique du concours organisé cette année en Suède.

«En ligne, beaucoup de gens nous appellent +les chevaux noirs+ (les outsiders, NDLR) de la compétition», s'esclaffe la chanteuse, alors que le duo est classé 17e par les bookmakers, selon le site eurovisionworld.com, derrière le favori suisse Nemo et le Français Slimane (6e).

Fidèle à la spontanéité et à la joie de vivre de leurs débuts, Ladaniva aborde sereinement le concours.

«C'est un peu stressant mais, sur le moment, tu n'y penses pas, remarque Jaklin Baghdasaryan. Tu es comme un taureau dans l'arène, tu fonces». «On y va sans prise de tête, pour partager un bon moment», assure Louis Thomas, davantage emballé par leur projet d'album de reprises de chansons traditionnelles «plutôt dépouillé, minimaliste», loin des paillettes de la compétition.

«Les Arméniens adorent l'Eurovision», poursuit Jalkin Baghdasaryan. «Quand ils viennent nous encourager à la fin des concerts, on sent qu'ils ont plus envie que nous qu'on gagne !»

Dans une compétition traditionnellement chargée d'un poids politique - comme en témoignent les polémiques sur la participation de la Russie après l'invasion de l'Ukraine en 2022 ou d'Israël, en guerre contre le Hamas à Gaza, en 2024 - et alors que l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont opposés dans un conflit territorial au Haut-Karabakh, ils refusent toutefois de se voir comme des «représentants».

«Être là, chanter dans ma langue natale, c'est déjà une façon de prendre la parole», dit Jalkin Baghdasaryan. Quant à Louis Thomas, il décrit le moment comme «surréaliste» mais aussi «un honneur».

 


Des auteurs se retirent des prix littéraires PEN America pour protester contre la position de l’organisation sur Gaza

Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
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  • Une trentaine d’écrivains ont signé une lettre ouverte qui critique l'organisation en raison de son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien»
  • Ils appellent la directrice générale, Suzanne Nossel, la présidente, Jennifer Finney Boylan, et l'ensemble du comité exécutif à démissionner

DUBAÏ: Trente auteurs et traducteurs ont signé une lettre ouverte à PEN America dans laquelle ils ont décliné l’invitation ou retiré leurs œuvres de la course aux prix littéraires 2024 de l'organisation en signe de protestation contre son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien et à défendre nos confrères écrivains à Gaza». 

Dans cette missive adressée au conseil d'administration cette semaine, les signataires «rejettent fermement PEN America pour son incapacité à dénoncer le génocide à Gaza» et réclament la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, et de l'ensemble du comité exécutif. 

Parmi les signataires figurent la cofondatrice du festival PEN World Voices, Esther Allen, ainsi que Joseph Earl Thomas, Kelly X. Hui, Nick Mandernach, Alejandro Varela, Maya Binyam et Julia Sanches. 

Allen a annoncé au cours de ce mois avoir décliné le prix PEN/Ralph Manheim de traduction. Dans un message publié sur X le 5 avril, elle a expliqué l’avoir fait en solidarité avec plus de 1 300 écrivains qui avaient critiqué PEN America pour son silence «sur le meurtre génocidaire des Palestiniens» et «en célébration, en mémoire et en deuil de tous les Palestiniens à jamais réduits au silence par les forces israéliennes soutenues par les États-Unis». 

De même, Binyam a récemment retiré son premier roman, Le Bourreau, de la course aux prix PEN/Jean Stein et PEN/Hemingway. 

Dans un courriel adressé à PEN America dont elle a publié une copie sur X le 11 avril, elle a expliqué qu'elle considérait comme «honteux que cette reconnaissance [de son travail] puisse exister sous la bannière de PEN America, dont la direction a été ferme dans son rejet du génocide en cours et de la lutte historique pour la libération de la Palestine». 

Dans leur lettre ouverte cette semaine, les signataires ont affirmé: «Les écrivains ont la responsabilité d’assumer leur rôle de gardiens attentifs de l'histoire pour mieux servir nos communautés». 

Ils ont ajouté qu'ils étaient «solidaires d'une Palestine libre» et qu’ils refusaient d'être «honorés par une organisation qui agit comme une façade culturelle pour l'impérialisme américain» ou «de participer à des célébrations qui serviront à occulter la complicité de PEN dans la normalisation du génocide». 

En réponse, PEN America a déclaré: «Les mots ont de l'importance et cette lettre mérite une attention particulière pour son langage et ses affirmations alarmantes.» 

«La guerre actuelle à Gaza est horrible. Mais nous ne pouvons pas accepter que la réponse à ses dilemmes déchirants et à ses conséquences réside dans la fermeture du dialogue et la suppression des points de vue.» 

«Nous respectons tous les écrivains pour avoir agi en leur âme et conscience et nous continuerons à défendre leur liberté d'expression.» 

Les prix seront remis lors d'une cérémonie qui se tiendra le 29 avril à Manhattan. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunnel et mur de fortification mis au jour par des archéologues à Djeddah

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
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  • Découvertes liées à l’expansion des défenses de la ville aux XVIIIe et XIXe siècles
  • Découverte de nouvelles preuves de peuplement humain dans la grotte Umm Jirsan à Médine

RIYADH : Une série de découvertes archéologiques à Djeddah et à Médine ont été révélées jeudi par le Programme historique de Djeddah et la Commission saoudienne du patrimoine.

La Commission a annoncé la découverte de nouvelles preuves de l'existence d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan, située dans le Harrat Khaybar de Médine, et les vestiges d'un ancien tunnel souterrain et d'un mur fortifié, qui entouraient autrefois la ville, ont été annoncés par le programme dans le cadre de la phase inaugurale du projet d'archéologie de Médine.

Situées dans le secteur nord de la ville historique de Djeddah, à côté de la place Al-Kidwa et à proximité de la place Al-Bayaa, ces structures historiques datent de plusieurs siècles.

Selon certaines estimations, Djeddah est devenue une ville fortifiée à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle, mais les analyses en laboratoire suggèrent que les nouvelles découvertes appartiennent à une phase ultérieure de la fortification, probablement construite au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Des fouilles archéologiques ont révélé qu'au milieu du 19e siècle, le tunnel était devenu inutilisable et a été rapidement rempli de sable. Cependant, le mur est resté debout jusqu'en 1947, et certaines parties du mur de soutènement du tunnel sont restées intactes jusqu'à une hauteur de trois mètres.

Des céramiques européennes importées datant du 19e siècle ont également été trouvées, soulignant les liens commerciaux historiques de Jeddah. En outre, un fragment de poterie datant du 9e siècle a été découvert sur la place Al-Kidwa.

Ces découvertes font partie d'un ensemble plus large de découvertes archéologiques annoncées par le programme Historic Jeddah comme résultats de la première phase de son projet d'archéologie - un effort de collaboration qui implique des équipes nationales spécialisées, des experts saoudiens de la Commission du patrimoine et des archéologues étrangers.

Leur expertise combinée a révélé un trésor de 25 000 artefacts répartis sur quatre sites, ce qui constitue une avancée significative dans la compréhension de l'évolution culturelle de la Jeddah historique.

À Médine, la Commission du patrimoine a annoncé la découverte de nouvelles preuves d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan à la suite de recherches menées par ses archéologues en coopération avec l'Université du roi Saud, l'Institut Max Planck d'Allemagne et le Service géologique d'Arabie saoudite, dans le cadre du Projet vert de la péninsule arabique, qui se concentre sur la recherche pluridisciplinaire sur le terrain.

Il s'agit de la première étude du Royaume portant sur la recherche archéologique à l'intérieur des grottes. Elle a donné lieu à des études archéologiques et à des fouilles dans plusieurs parties de la grotte, révélant des preuves remontant à la période néolithique.

L'élément de preuve le plus ancien remonte à 7 000 à 10 000 ans, ce qui englobe les périodes de l'âge du cuivre et de l'âge du bronze.

L'étude de la grotte a montré qu'elle a été utilisée par des groupes pastoraux.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Les objets découverts comprennent du bois, du tissu et quelques outils en pierre, ainsi que des façades d'art rupestre représentant des scènes de pâturage de chèvres, de moutons, de vaches et de chiens, ainsi que des activités de chasse avec différents types d'animaux sauvages.

La commission a noté que les découvertes scientifiques constituent la preuve d'un établissement humain dans la grotte, et qu'un grand nombre d'ossements d'animaux, y compris ceux d'hyènes rayées, de chameaux, de chevaux, de cerfs, de caribous, de chèvres, de vaches et d'ânes sauvages et domestiques, ont également été identifiés.

L'analyse des squelettes humains à l'aide d'isotopes radioactifs a révélé que les anciens hommes avaient un régime alimentaire essentiellement carnivore, mais qu'au fil du temps, des plantes ont été introduites, ce qui suggère l'émergence de l'agriculture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com