Inondations: le système d'alerte en question en Allemagne

Une vue aérienne montre un pont sur la rivière Ahr détruit par les inondations à Ahrweiler, dans l'État de Rhénanie-Palatinat, dans l'ouest de l'Allemagne, le 18 juillet 2021. Le nombre de morts des inondations dévastatrices est passé à 156 en Allemagne, a annoncé la police le 18 juillet, portant le total à au moins 183 morts de la catastrophe en Europe occidentale. (AFP)
Une vue aérienne montre un pont sur la rivière Ahr détruit par les inondations à Ahrweiler, dans l'État de Rhénanie-Palatinat, dans l'ouest de l'Allemagne, le 18 juillet 2021. Le nombre de morts des inondations dévastatrices est passé à 156 en Allemagne, a annoncé la police le 18 juillet, portant le total à au moins 183 morts de la catastrophe en Europe occidentale. (AFP)
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Publié le Dimanche 18 juillet 2021

Inondations: le système d'alerte en question en Allemagne

  • «En 2021, nous ne devrions pas avoir à déplorer autant de victimes»
  • «Tout cela (...) est un désastre pour la protection civile, qui est l'une des mission essentielles de l'Etat»

BAD NEUENAHR-AHRWEILER: Les services d'alertes météo et de la protection civile ont-ils échoué en Allemagne au vu du bilan meurtrier des inondations de cette semaine? Le débat fait rage et les appels se multiplient pour mieux sensibiliser les populations.


"Deux jours environ avant (la catastrophe) nous avons travaillé ici très normalement, on entendait bien parler de fortes pluies à la météo et on a vu des routes inondées dans la région mais personne n'imaginait qu'il allait se passer quelque chose comme ça", témoigne auprès de l'AFP Gregor Degen, qui est né et vit à Bad Neuenahr-Ahrweiler, une des villes allemandes les plus dévastées par le "raz-de-marée" des crues.


"Dans la nuit ensuite, j'ai vu une brève alerte arriver mais en fait c'était beaucoup trop tard et compte tenu de la hauteur de la crue", avec l'eau en furie s'engouffrant à 2,5 mètres de hauteur dans la ville, "il n'y avait aucune chance de se protéger", raconte-t-il.


Comme beaucoup d'autres résidents de cette cité jadis pittoresque de 30 000 habitants en Rhénanie, il a tout perdu, ou presque.

Merkel appelle à accélérer la lutte contre le changement climatique

Angela Merkel, venue constater dimanche les dégâts causés par les inondations meurtrières dans l'ouest de l'Allemagne, a appelé à accélérer la lutte contre le changement climatique, constatant que les dommages causés par les phénomènes météorologiques extrêmes sont "plus importants que dans le passé".


"Nous devons nous dépêcher, nous devons être plus rapides dans la lutte contre le changement climatique", a estimé la chancelière lors d'un échange avec la presse et les habitants, après avoir arpenté le village dévasté de Schuld (Rhénanie-Palatinat).

Critiques 
La protection civile et les service météorologiques, censés à la fois alerter à temps les populations et donner des consignes d'évacuation, doivent affronter les critiques face au bilan humain: plus de 150 morts et des centaines de blessés, selon le dernier décompte. 


"En 2021, nous ne devrions pas avoir à déplorer autant de victimes", a estimé Hannah Cloke, professeur d'hydrologie à l'université de Reading au Royaume-Uni, sur la chaîne de télévision allemande ZDF, parlant d'un échec du système d'alerte.


"Plusieurs jours avant déjà on pouvait voir ce qui allait arriver (...) et malgré tout la chaîne d'alerte s'est rompue quelque part, de sorte que les gens n'ont pas reçu les avertissements", accuse-t-elle.


"L'échec avant les inondations", renchérit le quotidien Bild, le plus lu d'Allemagne.


"Les sirènes sont restées silencieuses en bien des endroits, il n'y a presque pas eu d'alertes lancées" à la radio ou à la télévision, "tout cela (...) est un désastre pour la protection civile, qui est l'une des mission essentielles de l'Etat", ajoute-t-il.


Les services météo se défendent en estimant avoir mis en garde contre de fortes pluies.


Et la dirigeante de la région la plus touchée, celle de Rhénanie-Palatinat, Malu Dreyer, a assuré dimanche que les systèmes d'alertes de crue avaient tous été activés. Mais elle a reconnu que les perturbations du système de téléphonie mobile, engendrées par les inondations, avaient compliqué la tâche pour prévenir les populations.


"Les gens n'ont pas encore vraiment pris conscience que leur petit ruisseau, le petit cours d'eau près de chez eux peuvent sortir de leur lit en très peu de temps", estime pour sa part le responsable de la gestion du risque à la protection civile allemande, Wolfram Geier, sur la radio publique.

Lacunes 
Mais le patron de l'organisme reconnaît des lacunes. La population "a eu l'impression qu'il s'agissait de grosses pluies" mais "leur ampleur n'a pas été communiquée" assez clairement, a estimé Gerd Landsberg dimanche dans le groupe de presse régional Funke.


Il a appelé à "un très gros renforcement" de ses services, "tant sur le plan des effectifs que des compétences".


La ministre allemande de la Recherche Anja Karliczek a aussi exhorté à une meilleure préparation des autorités.


"Un des leçons de cette catastrophe dans l'ouest de l'Allemagne est qu'il nous faut améliorer la recherche sur ces épisodes météorologiques extrême au cours des prochaines années", a-t-elle dit.


La chancelière Angela Merkel, en visite sur les lieux dimanche a toutefois mis en garde contre des attentes exagérées.


"Nous réfléchissons bien sûr après chaque événement aux moyens de nous améliorer. Mais les catastrophes naturelles surviennent parfois si vite qu'on ne peut y échapper", a-t-elle dit.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.