Au Sénégal, les béliers géants, stars de la Tabaski

Les béliers à poils ras de race Ladoum, aux cornes en forme de tire-bouchon et qui peuvent atteindre la taille impressionnante d'1m20 au garrot et peser 175 kg sont très appréciés au Sénégal, un pays où l'élevage de moutons fait l'objet d'émissions à la télévision. (AFP)
Les béliers à poils ras de race Ladoum, aux cornes en forme de tire-bouchon et qui peuvent atteindre la taille impressionnante d'1m20 au garrot et peser 175 kg sont très appréciés au Sénégal, un pays où l'élevage de moutons fait l'objet d'émissions à la télévision. (AFP)
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Publié le Dimanche 18 juillet 2021

Au Sénégal, les béliers géants, stars de la Tabaski

  • A cette occasion, les Sénégalais rendent visite à leurs proches et partagent en famille et avec leurs voisins un mouton sacrifié le jour même
  • Ses clients paieront jusqu'à deux million de francs CFA (3 000 euros) pour pouvoir sacrifier un tel animal

DAKAR: Eclairé par des lumières clignotantes évoquant davantage une discothèque qu'un enclos, un bélier de la taille d'un petit poney s'élance vers des brebis deux fois plus petites que lui.


Le mâle ombrageux et ses femelles vivent sur un toit couvert de Dakar, équipé de ventilateurs au plafond et de faux chandeliers. Un décor somptueux qui trahit l'affection que ressent Abdou Fatah Diop, 40 ans, pour son animal favori.


"C'est une véritable passion. J'en oublie tout le reste", confie-t-il, en avouant qu'il dépense davantage d'argent pour son bélier et ses brebis que pour sa propre famille.

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"Les très gros moutons, généralement on ne peut même pas les consommer: la viande est trop dure !". (AFP)


Mais son élevage est aussi une importante source de revenus: Abdou Fatah Diop, revend à prix d'or les agneaux engendrés par son animal fétiche à d'autres éleveurs, soucieux d'améliorer leur cheptel.


Les béliers à poils ras de race Ladoum, aux cornes en forme de tire-bouchon et qui peuvent atteindre la taille impressionnante d'1m20 au garrot et peser 175 kg sont très appréciés au Sénégal, un pays où l'élevage de moutons fait l'objet d'émissions à la télévision.


Les Sénégalais les plus prospères n'hésitent pas à payer une petite fortune pour immoler un bélier Ladoum lors de la Fête du Sacrifice, l'Aïd al-Adha, qu'on appelle Tabaski en Afrique de l'Ouest, prévue en milieu de semaine prochaine.


A cette occasion, les Sénégalais rendent visite à leurs proches et partagent en famille et avec leurs voisins un mouton sacrifié le jour même.

«Mystifier les voisins»

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Sacrifier un tel animal pour la Tabaski est devenu un moyen de proclamer devant tous un statut social élevé au Sénégal, où près de 40% de la population vis avec moins d'1,70 euro par jour, selon la Banque mondiale. (AFP)


Abou Kane, un autre éleveur de moutons, possède des dizaines de béliers Ladoum, qu'il met en vente sous une vaste tente blanche dans le centre de Dakar, à l'occasion de la Tabaski.


Ses clients paieront jusqu'à deux million de francs CFA (3 000 euros) pour pouvoir sacrifier un tel animal.


"C'est une race très prisée du fait de sa taille, de son poids, de sa splendeur. Le Ladoum, c'est une race exceptionnelle que l'on ne trouve nulle part ailleurs", s'enflamme-t-il.


Sacrifier un tel animal pour la Tabaski est devenu un moyen de proclamer devant tous un statut social élevé au Sénégal, où près de 40% de la population vis avec moins d'1,70 euro par jour, selon la Banque mondiale.


Mais les vendeurs ont des moutons pour toutes les bourses et le principal marché aux bestiaux de Dakar est rempli de milliers de moutons et de chèvres ruminant et bêlant, surveillés par des bergers aux vêtements colorés, venus de tout le pays, des communautés wolof, peule, sérère et même du Mali et de la Mauritanie voisins.


Chaque année pour la Tabaski, ce sont 260.000 moutons qui sont consommés dans la seule région de Dakar, explique Mamadou Talla, 61 ans, président du foirail des petits ruminants de Dalifort-Pikine - le marché qui fournit près de la moitié de ces bêtes.


"80% du bétail que nous consommons durant la Tabaski, vient du Sénégal. Par rapport à ce que nous disent les imams, un bon mouton de 60.000 francs CFA (90 euros) peut suffire comme sacrifice. Mais les gens ont quand même tendance à vouloir mystifier la dame, mystifier les voisins. Donc ils vont chercher un gros bélier, ils le font également pour le plaisir de la famille, pour le plaisir des enfants", souligne-t-il.

«Si tu es un farfelu...»
Et l'éleveur Abou Kane rappelle que dans l'islam, les plus riches ont l'obligation de sacrifier les plus beaux animaux.


"Les Sénégalais sont de bons musulmans. Et il ne faut pas oublier que le mot sacrifice a un sens. Un hadith (extrait d'un recueil des traditions relatives aux actes et paroles du prophète Mahomet, ndlr) dit que l'éleveur, au moment de la Tabaski, doit immoler son bélier le plus costaud, celui qui a le plus de viande, qui est le plus gras. On ne sacrifie pas n'importe quoi".


Mais pour El Hadji Mamadou Ndiaye, un imam à la Grande mosquée de Dakar, la religion n'impose pas aux fidèles de s'endetter.


"Le mouton n'a pas besoin d'être beau. Il peut être noir, blanc, marron ou bien tricolore...", rappelle-t-il. Son âge et la manière de le tuer importent notamment, selon la tradition islamique.


"Nous sommes un pays pauvre, mais les gens font tout pour avoir un gros mouton. Si tu es un farfelu, tu peux acheter ce que tu veux pour impressionner le voisinage, mais c'est par vanité", regrette-t-il. 


"Les très gros moutons, généralement on ne peut même pas les consommer: la viande est trop dure !".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.