«Je les ai déposés au marché...»: à Bagdad, la douleur d'un père après l'attentat

Fractures, brûlures, blessures nécessitant des interventions chirurgicales... Le docteur Ali Faysal Nayef, médecin aux urgences, énumère les maux qu'il doit prendre en charge à l'hôpital général de Sadr City, déjà vétuste et dégradé, qui peine face à l'afflux de blessés. (Photo, AFP)
Fractures, brûlures, blessures nécessitant des interventions chirurgicales... Le docteur Ali Faysal Nayef, médecin aux urgences, énumère les maux qu'il doit prendre en charge à l'hôpital général de Sadr City, déjà vétuste et dégradé, qui peine face à l'afflux de blessés. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 21 juillet 2021

«Je les ai déposés au marché...»: à Bagdad, la douleur d'un père après l'attentat

  • Tout a basculé dans l'horreur et le chaos en quelques secondes, quand un kamikaze de l'EI a fait détoner sa ceinture d'explosifs
  • En cette veille de l'Aïd, la plus importante des fêtes musulmanes, le marché était bondé

BAGDAD: Lorsque Imad Jawad a envoyé son fils Kayan et sa femme Houda faire les courses de l'Aïd, il ne savait pas qu'il les voyait pour la dernière fois. L'attentat-suicide sur un marché de Bagdad a emporté sa famille lundi, ainsi que des dizaines d'autres vies.

"C'est moi qui les ai déposés, c'est moi...", répète entre deux sanglots le policier de 41 ans. À côté de lui, dans la tente où les proches viennent présenter leurs condoléances, un autre de ses fils, Ali, âgé d'une dizaine d'années, reste silencieux et sage, en état de choc au lendemain du drame.

Houda et Kayan font partie des quelque 36 personnes tuées dans l'attentat revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI) survenu lundi sur le marché al-Woheilat de Sadr City, immense banlieue chiite déshéritée à l'est de Bagdad.

En cette veille de l'Aïd, la plus importante des fêtes musulmanes, le marché était bondé. Tout a basculé dans l'horreur et le chaos en quelques secondes, quand un kamikaze de l'EI a fait détoner sa ceinture d'explosifs.

"Je me suis précipité dès que j'ai entendu la nouvelle. D'abord au marché, puis à l'hôpital", raconte Imad. "Je n'osais pas aller à la morgue de l'hôpital." 

Après des recherches frénétiques, un médecin lui confirme la mort de sa femme et de son fils.

"J'ai lavé Kayan avec mes mains. Son ventre et ses jambes étaient criblés d'éclats" dus à l'explosion, poursuit M. Jawad avec difficulté. "Il était la lumière de ma vie. Personne ne pourra les remplacer, lui et sa mère", ajoute-t-il. 

Kayan adorait l'Aïd, "il changeait de vêtements les quatre jours que dure la fête", raconte son grand-père. "Aujourd'hui, nous allons l'enterrer dans ses beaux vêtements."

«Morts»

À l'hôpital général de Sadr City, où ont été transportés la plupart des blessés – une cinquantaine selon des sources médicales –, Nawras, une jeune femme de 25 ans, veille Saberin, sa cousine blessée dans l'explosion.

Cette dernière ne sait pas encore que sa fille de 16 ans, Aya, est morte dans l'attentat.

"Nous ne savions pas qu'ils étaient au marché, elle, sa fille et son jeune fils d'un an et demi. Ils étaient allés acheter des vêtements pour l'Aïd", raconte Nawras. Aya est morte sur le coup, et son petit frère a été hospitalisé avec de graves brûlures.

"Je n'ose pas lui dire que sa fille est morte", souffle la jeune femme.

Fractures, brûlures, blessures nécessitant des interventions chirurgicales... Le docteur Ali Faysal Nayef, médecin aux urgences, énumère les maux qu'il doit prendre en charge à l'hôpital général de Sadr City, déjà vétuste et dégradé, qui peine face à l'afflux de blessés.

Nombre d'enfants figurent parmi les victimes. "J'ai dû moi-même annoncer la mort de deux enfants, un de six ans et l'autre de huit", dit le médecin. Un bébé de quatre mois fait également partie des morts.

Bushra, elle, a perdu deux de ses neveux, tandis que trois autres sont dans un état grave. Elle raconte que sa sœur, la mère des enfants, a appris la nouvelle en début de soirée lundi, lorsqu'elle a vu arriver un de ses fils brûlé, hagard, qui criait: "ils sont morts", en parlant de ses frères, tués dans l'attentat.


Le président des Émirats arabes unis rencontre l'émir du Qatar et affirme sa solidarité face à l'attaque israélienne

Le président des Émirats arabes unis était accompagné d'une délégation de haut niveau comprenant des membres de la famille régnante et des hauts fonctionnaires. (WAM)
Le président des Émirats arabes unis était accompagné d'une délégation de haut niveau comprenant des membres de la famille régnante et des hauts fonctionnaires. (WAM)
Short Url
  • Le Cheikh Mohamed ben Zayed a décrit l'attaque comme une violation du droit international qui menace la stabilité régionale et les perspectives de paix
  • Au cours de la réunion à l'Emiri Diwan, le cheikh Mohamed a réaffirmé la solidarité des Émirats arabes unis avec le Qatar, soulignant son soutien à toutes les mesures prises par Doha pour sauvegarder sa souveraineté

DUBAI: Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed ben Zayed, a rencontré l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à Doha mercredi pour discuter de la récente attaque israélienne contre le territoire qatari, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

Au cours de la réunion à l'Emiri Diwan, le cheikh Mohamed a réaffirmé la solidarité des Émirats arabes unis avec le Qatar, soulignant son soutien à toutes les mesures prises par Doha pour sauvegarder sa souveraineté, son intégrité territoriale et son peuple.

Il a décrit l'attaque comme une violation du droit international qui menace la stabilité régionale et les perspectives de paix, tout en louant les efforts du cheikh Tamim pour promouvoir la paix dans la région.

Le dirigeant des Émirats arabes unis était accompagné d'une délégation de haut niveau comprenant des membres de la famille régnante et des hauts fonctionnaires.


Raids israéliens au Yémen: neuf morts et plus de 100 blessés selon les Houthis

Un grand panache de fumée grise s'est élevé au-dessus de Sanaa, tandis que le bruit des frappes a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l'AFP.  "Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays", a déclaré dans l'après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree, sur Telegram. (AFP)
Un grand panache de fumée grise s'est élevé au-dessus de Sanaa, tandis que le bruit des frappes a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays", a déclaré dans l'après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree, sur Telegram. (AFP)
Short Url
  • Les frappes ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord)
  • La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a rapporté des bombardements meurtriers sur un bâtiment abritant les services de communication des forces rebelles

SANAA: Des bombardements israéliens de sites houthis au Yémen ont fait neuf morts et plus de cent blessés mercredi, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa où un bâtiment militaire notamment a été touché.

"Le bilan est de neuf martyrs et 118 blessés selon un décompte préliminaire, alors que la défense civile, les ambulances et les équipes de secours recherchent encore des disparus", a dit sur X Anees Alasbahi, porte-parole du ministère houthi de la Santé.

Les frappes ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord).

La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a rapporté des bombardements meurtriers sur un bâtiment abritant les services de communication des forces rebelles, faisant état de "martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l'attaque israélienne contre le quartier général de l'Orientation morale", du nom donné aux services touchés.

Israël a confirmé avoir frappé des "cibles militaires" houthies à Sanaa et dans la région de Jawf.

Un grand panache de fumée grise s'est élevé au-dessus de Sanaa, tandis que le bruit des frappes a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays", a déclaré dans l'après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree, sur Telegram.

Tirs du Yémen 

Selon deux journalistes de l'AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf.

L'armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a confirmé avoir frappé des "camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant".

Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu'un drone lancé depuis le Yémen a blessé un homme en tombant sur l'aéroport de Ramon, dans le sud d'Israël.

Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l'Iran.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et des navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l'aéroport international de Sanaa.

 


L'Arabie saoudite rejette les attaques israéliennes dans la région, déclare le prince héritier au Conseil de la Shoura

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman s'adresse au Conseil de la Shoura mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman s'adresse au Conseil de la Shoura mercredi. (SPA)
Short Url
  • Dans un discours annuel au Conseil de la Shoura qu'il a prononcé au nom du roi Salman, le prince héritier a déclaré que l'attaque de mardi qui visait les dirigeants du Hamas dans la capitale du Qatar, Doha, nécessite une action arabe
  • Des mesures internationales visant à dissuader l'armée israélienne de ses pratiques criminelles de déstabilisation de la sécurité et de la stabilité de la région sont également nécessaires, a déclaré le prince héritier

RIYAD: L'Arabie saoudite rejette et condamne les attaques israéliennes dans la région, y compris "l'agression brutale contre" le Qatar, a déclaré mercredi le prince héritier du royaume, Mohammed ben Salmane.

Dans un discours annuel au Conseil de la Shoura qu'il a prononcé au nom du roi Salman, le prince héritier a déclaré que l'attaque de mardi qui visait les dirigeants du Hamas dans la capitale du Qatar, Doha, et qui a tué six personnes, nécessite une action arabe, islamique et internationale pour faire face à une telle agression.

Des mesures internationales visant à dissuader l'armée israélienne de ses pratiques criminelles de déstabilisation de la sécurité et de la stabilité de la région sont également nécessaires, a déclaré le prince héritier.