Ile-de-France: Pécresse lance son programme de mandature

Au Conseil régional, qui siège à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) où elle l'a fait déménager lors de son premier mandat, Valérie Pécresse bénéficie désormais d'une majorité de droite et du centre renforcée (125 conseillers sur 209). (AFP).
Au Conseil régional, qui siège à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) où elle l'a fait déménager lors de son premier mandat, Valérie Pécresse bénéficie désormais d'une majorité de droite et du centre renforcée (125 conseillers sur 209). (AFP).
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Publié le Jeudi 22 juillet 2021

Ile-de-France: Pécresse lance son programme de mandature

  • L'élue de Vélizy-Villacoublay (Yvelines) a lancé, comme elle l'a annoncé, la plupart de ses chantiers de mandat
  • "Ce soir, c'est à marche forcée que vous nous avez obligés à voter 80 % de votre programme", a enragé l'opposante Annie Lahmer (EELV)

SAINT-OUEN: Valérie Pécresse, réélue fin juin à la tête de l'Ile-de-France et potentielle candidate à l'élection présidentielle, a lancé mercredi une grande partie du programme de la mandature 2021-2028, l'opposition liant cette "précipitation" à la primaire de la droite.


Trois semaines seulement après sa large réélection (45,92%) lors d'une quadrangulaire, l'élue de Vélizy-Villacoublay (Yvelines) a lancé, comme elle l'a annoncé, la plupart de ses chantiers de mandat lors d'une première séance plénière qui s'est étalée de 09h00 du matin jusqu'au milieu de la nuit, pour être levée à 01h30 par le premier vice-président Jean-Didier Berger.


"Ce soir, c'est à marche forcée que vous nous avez obligés à voter 80 % de votre programme", a enragé l'opposante Annie Lahmer (EELV).


Renoncement aux avances versées à 7.000 entreprises endettées par la crise, création d'un fonds d'investissement stratégique, d'une mutuelle de santé régionale et d'une banque régionale des jeunes, aides à l'achat d'un véhicule ou d'une chaudière moins polluants, ou encore d'une alarme anti-cambriolage, figurent dans ce programme.


Au Conseil régional, qui siège à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) où elle l'a fait déménager lors de son premier mandat, Valérie Pécresse bénéficie désormais d'une majorité de droite et du centre renforcée (125 conseillers sur 209).


L'adoption des cinq rapports contenant les grandes mesures du programme ne fut donc qu'une longue formalité, après celle du compte administratif 2020 et du budget supplémentaire 2021, qui marquait selon Mme Pécresse "le coup d'envoi de la mandature".


L'opposition de gauche, mais aussi le RN, ont dénoncé ce calendrier hâtif. "Vous auriez pu les voter en septembre, ç'aurait été plus loyal et démocratique" qu'en plein été, a ainsi protesté l'élu RN Wallerand de Saint-Just.


"Quand en 18 jours (Pécresse a été formellement réélue le 2 juillet, NDLR), vous lancez 80% de votre projet, c'est soit qu'il est rikiki, soit que vous mentez", a réagi Julien Bayou (EELV), interrogé par la presse. "On va vite voir que c'est un peu des deux".


Pour celui qui fut l'adversaire de Mme Pécresse au second tour, "on a une présidente de la région qui est déjà candidate à la présidence - ou à la primaire de la droite - et qui délaisse véritablement l'Ile-de-France".


Lycées : « tout est lancé »

Pour Benoît Hamon (Génération.s), la présidente (Libres!) procède justement "par précipitation" afin de se "distinguer de (ses) concurrents à la primaire". 


Mardi, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a participé à une réunion de son ancien parti LR visant à fixer des règles pour désigner un seul candidat en vue de 2022.


"Toutes les promesses que nous avons faites, il faut les mettre en place très vite pour rétablir la confiance avec les Franciliens", dont les deux tiers ont boudé le scrutin, a répondu la présidente à la presse.


Cela vaut pour les mesures opérationnelles rapidement, comme l'abaissement du prix des cantines scolaires pour les plus défavorisés, comme "les projets de long terme", souligne Mme Pécresse, qui cite l'agence régionale des travaux d'intérêt général ou le recrutement de 1.000 agents de sécurité supplémentaires dans les transports. "Tout cela prendra du temps, il faut lancer la dynamique", assume-t-elle, en prenant l'exemple du déménagement à Saint-Ouen.


Au groupe communiste, qui lui reproche d'avoir "confisqué" 483 millions d'euros - l'excédent budgétaire de 2020 -, elle répond que c'est justement la "situation financière exemplaire" qui permet le "nouvel effort historique" budgétaire.


Et au groupe Ile-de-France en commun (socialistes et apparentés) pour qui "la droite régionale n'a prévu aucune mesure majeure en direction des lycées publics", que ce soit sur "le manque de places, la vétusté de nombreux locaux et les difficultés liées à la gestion de la pandémie", Valérie Pécresse répond que "la rentrée est totalement sous contrôle".


"Le plan de rénovation des lycées adopté en 2017 a été complété l'an dernier, avec six milliards d'euros et 1.000 chantiers en cours", affirme-t-elle : "Tout est lancé". 


Pas vraiment l'avis du groupe Ile-de-France en commun, pour lequel elle a "délaissé les lycées lors de son précédent mandat" et "semble déjà totalement absorbée par ses ambitions personnelles pour 2022".

 


Grève nationale : les syndicats unis contre le budget du futur gouvernement

Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
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  • Journée de grève nationale ce jeudi à l’appel des 8 principaux syndicats français, unis contre les mesures budgétaires jugées « brutales »
  • Les autorités redoutent des débordements à Paris, avec jusqu’à 100 000 manifestants attendus et la présence annoncée de casseurs. 900 000 personnes pourraient se mobiliser dans toute la France

Les syndicats français ont promis une "journée noire" de manifestations et de grèves jeudi pour peser sur les choix budgétaires du prochain gouvernement, en pleine crise politique dans la deuxième économie de l'UE.

A Paris, le préfet de police s'est dit "très inquiet" de la présence de nombreux casseurs venant pour "en découdre" dans la manifestation prévue dans la capitale, qui pourrait selon lui rassembler 50.000 à 100.000 personnes.

Les autorités s'attendent à une mobilisation massive, avec plus de 250 cortèges annoncés qui pourraient réunir jusqu'à 900.000 personnes à travers le pays, soit cinq fois plus que lors du mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre lancé sur les réseaux sociaux, hors de tout cadre syndical.

Cette mobilisation lancée par les huit syndicats français, unis pour la première fois depuis le 6 juin 2023, vise les mesures budgétaires "brutales" préconisées cet été par le Premier ministre François Bayrou pour réduire le déficit de la France (coupes dans le service public, réforme de l'assurance chômage, gel des prestations sociales notamment).

Son gouvernement alliant le centre droit et la droite, minoritaire à l'Assemblée nationale, a été renversé par les députés le 8 septembre.

Nommé le lendemain, son successeur Sébastien Lecornu - troisième Premier ministre d'Emmanuel Macron depuis juin 2024, le cinquième depuis sa réélection en 2022 - s'est lui aussi engagé à réduire le déficit qui plombe les comptes de la nation (114% du PIB), tout en promettant des "ruptures sur le fond" en matière budgétaire.

Ce fidèle du président a entamé une série de consultations avec les partis politiques avant de composer un gouvernement et présenter son programme, en vue de boucler dès que possible un projet de budget pour 2026.

Il a également reçu quasiment tous les syndicats, qui n'en ont pas moins maintenu leur mot d'ordre, espérant une mobilisation similaire à celles de 2023 contre la réforme des retraites qui avaient régulièrement réuni un million de manifestants, dont un pic à 1,4 million.

- "Démonstration de force" -

"Aucune des mesures catastrophiques du musée des horreurs de M. Bayrou n'est enterrée !", s'est indignée lundi la leader de la CGT, Sophie Binet, après avoir rencontré le nouveau Premier ministre.

L'abandon par Sébastien Lecornu de la très controversée suppression de deux jours fériés voulue par François Bayrou est "une première victoire", qui "confirme que nous sommes en position de force", a-t-elle estimé.

Même la CFDT, syndicat réputé plus apte au compromis, est "plus que jamais motivée pour aller dans la rue", a fait savoir sa responsable Marylise Léon qui attend "des faits et des preuves" du nouveau chef de gouvernement, et notamment un "besoin d’efforts partagés".

Elle a apprécié à cet égard que le successeur de François Bayrou se dise selon elle conscient de la nécessité de "faire quelque chose" au sujet de la taxation des hauts patrimoines, revenue au cœur du débat.

"Le budget va se décider dans la rue", estime Mme Binet, qui évoque une "démonstration de force" et laisse entrevoir une mobilisation dans la durée.

Côté transports, le trafic sera "perturbé" voire "très perturbé" dans la capitale, ainsi que pour les trains interurbains.

Ce sera moins le cas pour les trains régionaux et les TGV. Un service proche de la normale est attendu dans les aéroports, le principal syndicat de contrôleurs aériens ayant reporté sa grève.

A l'école, un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes. L'ampleur du mouvement dans la fonction publique en générale reste encore à préciser.


Le PDG de CMA CGM assure «ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale» des médias qu'il possède

Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
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  • "Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media
  • Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique"

PARIS: Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC.

"Les journaux ou chaînes de télévision qu'on a rachetés ont une indépendance, ce sont des journaux qui sont nuancés, qui offrent le pluralisme. Je ne m'immisce pas dans la ligne éditoriale de ces journaux", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée.

Il répondait au député France insoumise René Pilato qui suggérait une "grande loi de séparation des entreprises et des médias".

"Si des investisseurs comme le groupe CMA CGM ne viennent pas, ces médias malheureusement tombent", a ajouté M. Saadé, rappelant que le secteur des médias est "très sinistré".

"Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media.

Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique".

"Dans un monde traversé par les +fake news+, je crois que les industriels ont un rôle à jouer pour défendre le pluralisme, l'indépendance et la qualité de l'information. Si nous voulons continuer à produire de l'information en France et résister à la domination des grandes plateformes, nous devons garantir des groupes de médias solides capables de créer des contenus de qualité et de les diffuser sur tous les supports", a-t-il défendu.

Outre BFMTV, RMC, et désormais Brut, CMA Media possède les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, La Provence et Corse Matin. Le groupe vient également de racheter la chaîne télé Chérie 25 (NRJ Group).

Vendredi, les Sociétés des journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et La Tribune avaient déploré qu'"une prise de position de Rodolphe Saadé sur l'actualité politique et sociale du pays (ait) été diffusée à l'antenne de BFMTV" jeudi.

Il s'agissait d'extraits écrits tirés d'une tribune publiée dans La Provence après le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre. "Les entreprises ne sont pas des adversaires, elles sont des partenaires de la Nation", y écrivait notamment M. Saadé.

 


Faure «sur sa faim» après son entretien avec Lecornu, resté «très flou» sur ses intentions

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
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  • Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu
  • Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland

PARIS: Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions".

"Pour l'instant, nous sommes restés sur notre faim et nous verrons bien ce qu'il a à nous dire dans les prochains jours", a déclaré le premier secrétaire du PS, à l'issue de sa première rencontre à Matignon, qui a duré près de deux heures.

Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu à la veille d'une importante journée de mobilisation syndicale.

Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland.

A propos de la journée d'actions de jeudi, il a expliqué que ces manifestations seraient "aussi un élément du rapport de force que nous devons installer avec un exécutif qui, jusqu'ici, n'a pas fait la démonstration de sa capacité à comprendre la colère et même l'exaspération des Français".

Olivier Faure a également dit qu'il ne souhaitait pas "voir revenir sur la table une loi immigration", estimant que le Premier ministre macroniste était "tiraillé par une droite qui lorgne de plus en plus vers l'extrême droite" et avait  "beaucoup de problèmes dans son propre socle commun".

"Nous ne cherchons pas la censure, nous ne cherchons pas la dissolution, nous ne cherchons pas la destitution. Nous cherchons à ce que les Français soient entendus", a-t-il plaidé, en citant un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

"Il y a des mesures qui sont très majoritaires dans le pays, pour la taxe Zucman" sur les hauts patrimoines, "pour en finir" avec la réforme des retraites, pour "rendre du pouvoir d'achat", notamment à travers "un taux différentiel de CSG", a-t-il détaillé.