L'Arabie saoudite, grande gagnante de l’entrée en bourse du constructeur de véhicules électriques Lucid

La capitalisation boursière de Lucid vaut presque le double de la valeur de Nissan Motor Co. (Fourni)
La capitalisation boursière de Lucid vaut presque le double de la valeur de Nissan Motor Co. (Fourni)
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

L'Arabie saoudite, grande gagnante de l’entrée en bourse du constructeur de véhicules électriques Lucid

  • Le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite détiendra plus de 60 % de Lucid après son entrée en bourse
  • Lucid devrait bénéficier d’une capitalisation boursière de 36 milliards de dollars

RIYAD: Le royaume d’Arabie saoudite devrait enregistrer un bénéfice de près de 20 milliards de dollars américains (1 dollar = 0,85 euro) après avoir investi 2,9 milliards de dollars dans Lucid Motors Inc, un constructeur de voitures électriques basé à San Francisco. Ce dernier devrait entrer en bourse après avoir fusionné avec une société d’acquisition à vocation spéciale (Spac) vendredi, rapporte The Wall Street Journal.

Le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite (PIF) détiendra plus de 60 % de l’entreprise qui devrait bénéficier d’une capitalisation boursière de 36 milliards de dollars sur la base du cours actuel des actions de la Spac.

Cette entrée en bourse est le fruit d’un investissement opportun en 2018, au moment où Lucid luttait pour sa survie. C’est le prince héritier, Mohammed ben Salmane, qui lui a tendu une bouée de sauvetage. À cette époque, le prince héritier incitait le PIF à investir des sommes considérables dans des start-up afin de tenter de diversifier l’économie du pays, en dehors du secteur pétrolier.

Plus récemment, les fonds saoudiens investis dans Lucid ont tiré profit du phénomène de «meme stock» (intérêt soudain pour des titres dont le prix résulte de l’activité virale des réseaux sociaux) qui a remodelé les marchés financiers. Des traders amateurs ont fait grimper les prix des entreprises fusionnant avec les Spac, particulièrement dans le domaine des véhicules électriques. En effet, les négociateurs sont convaincus que les start-up s’inspireront du succès de Tesla Inc. sur le marché boursier, en tirant parti de l'abandon des moteurs à essence par l'industrie automobile.

Lucid et Churchill Capital Corp. IV – la Spac avec laquelle elle fusionne – bénéficient du soutien d’un public particulièrement actif sur Reddit et Twitter. L’annonce de la fusion des deux entreprises en janvier dernier a suscité un véritable engouement en ligne qui a fait grimper les actions de Churchill de plus de 500 % en février avant que ces dernières ne chutent considérablement.

La capitalisation boursière de Lucid vaut presque le double de la valeur de Nissan Motor Co. et près des deux tiers de celle de Ford Motor Co. qui a livré plus de quatre millions de voitures l’année dernière. Lucid n’a encore vendu aucune voiture. L’entreprise prévoit de commencer la production plus tard cette année.

Au total, ce sont vingt-trois entreprises spécialisées dans la fabrication de batteries et de véhicules électriques qui ont conclu des accords pour entrer en bourse par l’intermédiaire des Spac l’année dernière. Ces accords ont permis de récolter plus de dix-sept milliards de dollars pour ces entreprises, sachant qu’un grand nombre d’entre elles n’ont aucun revenu. Elles ont réussi à séduire les investisseurs grâce à des perspectives de croissance rapide. Lucid prévoit un chiffre d’affaires de vingt-deux milliards de dollars en 2026.

La valeur de Lucid est nettement supérieure à celle de toutes les autres start-up américaines du secteur des véhicules électriques cotées en bourse et les gains saoudiens sont de loin les plus importants. La deuxième entreprise américaine la plus valorisée du secteur est le fabricant de batteries QuantumScape Corp., dont la valeur s’élève à neuf milliards de dollars. Le grand actionnaire Volkswagen AG a réalisé des bénéfices de plus d’un milliard de dollars américains après avoir investi 300 millions de dollars dans QuantumScape.

Lucid, Churchill et le PIF se refusent à tout commentaire.

L’entreprise Lucid, créée en 2007, avait initialement prévu de fabriquer des batteries avant de se tourner vers la construction de voitures. Pendant des années, les constructeurs de véhicules électriques n’étaient pas les cibles privilégiées des investisseurs du capital-risque. L’entreprise n’avait donc pas pu trouver le financement nécessaire afin de construire son usine.

Le prince Mohammed ben Salmane a décidé de vendre une partie de la société pétrolière nationale et d’investir l’argent dans des secteurs tels que la technologie et les véhicules électriques. Le PIF était en discussion avec Tesla pour un éventuel rachat de l’entreprise en 2018 avant d’opter pour la firme naissante Lucid et d’en devenir l’actionnaire majoritaire avec un investissement initial de 1,3 milliard de dollars. Dans le cadre de cet accord, l’entreprise Lucid s’est engagée à construire une usine en Arabie saoudite, selon les valeurs mobilières de l’entreprise.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.