"Optimiste", Biden se présente en rassembleur de l'Amérique face au racisme

Le candidat démocrate à la présidentielle américaine Joe Biden recueilli à l’église luthérienne de Kenosha, Wisconsin, le 3 septembre, au lendemain de la fusillade de Jacob Blake par la police. (Jim Watson/AFP)
Le candidat démocrate à la présidentielle américaine Joe Biden recueilli à l’église luthérienne de Kenosha, Wisconsin, le 3 septembre, au lendemain de la fusillade de Jacob Blake par la police. (Jim Watson/AFP)
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Publié le Vendredi 04 septembre 2020

"Optimiste", Biden se présente en rassembleur de l'Amérique face au racisme

  • Lors d'une rencontre dans une église avec des habitants de Kenosha, ville de l'État-clé du Wisconsin récemment secouée par des émeutes, le ton sobre de Joe Biden a tranché avec les envolées ardentes de Donald Trump
  • L'ancien vice-président de Barack Obama a affirmé que le pays pouvait transformer ce "point d'inflexion" en "opportunité" pour plus d'"égalité".

KENOSHA : Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a dénoncé jeudi le "racisme sous-jacent" qui ronge selon lui les États-Unis, tout en martelant son "optimisme" pour l'avenir après s'être entretenu avec Jacob Blake, un homme noir grièvement blessé par la police.

Prenant le contrepied du message sécuritaire et sombre de son rival, Donald Trump, l'ancien vice-président de Barack Obama a affirmé que le pays pouvait transformer ce "point d'inflexion" en "opportunité" pour plus d'"égalité".

Lors d'une rencontre dans une église avec des habitants de Kenosha, ville de l'État-clé du Wisconsin récemment secouée par des émeutes, son ton sobre, lent, derrière son masque, a aussi tranché avec les envolées souvent ardentes du président républicain.

A deux mois de l'élection présidentielle du 3 novembre, Joe Biden, 77 ans ouvre avec ce voyage une nouvelle phase, plus active, de sa campagne.

Alors que le candidat démocrate était resté pendant des semaines confiné chez lui à Wilmington, dans le Delaware, puis avait limité ses déplacements de campagne à la région, pour, disait-il, limiter les risques de propagation du Covid-19, son rival Donald Trump, 74 ans, sillonnait les États-Unis.

Le président républicain ne sera d'ailleurs pas en reste jeudi soir, avec un discours prévu à Latrobe en Pennsylvanie, un autre de ces États pivots qui basculent d'un parti à l'autre.

"Pas de foule, pas d'enthousiasme pour Joe aujourd'hui. Loi et Ordre!", a tweeté Donald Trump en surnommant son rival "Joe Hiden" ("Joe le planqué"), ironisant sur son confinement.

Le président américain avait visité Kenosha dès mardi, mais n'avait pas rencontré la famille, ni cité le nom de Jacob Blake, faisant du rétablissement de l'ordre le cœur de son message.

"Preuve d'humanité"

Dès leur arrivée dans le Wisconsin, à l'aéroport de Milwaukee, l'ancien vice-président et son épouse Jill Biden ont, eux, rencontré la famille de Jacob Blake, 29 ans, touché par sept balles tirées à bout portant, devant ses enfants, le 23 août.

Une interpellation filmée qui a ravivé le mouvement historique de protestation contre le racisme et les violences policières aux États-Unis, et provoqué trois nuits d'émeutes à Kenosha.

Toujours hospitalisé, Jacob Blake est paralysé des pieds à la taille.

"J'ai eu l'occasion de passer du temps avec Jacob au téléphone", a confié Joe Biden. "Il a dit que rien ne pouvait avoir raison de lui. Qu'il puisse remarcher ou non, il ne lâchera pas".

Les journalistes n'ont pas pu assister à l'appel et Joe Biden n'a pas répondu aux questions qu'ils lui ont lancé sur le tarmac.

Pendant son entretien, "Jacob a parlé de ses souffrances et le vice-président a exprimé sa compassion", a rapporté dans un communiqué Ben Crump, l'avocat de la famille Blake.

Cap sur le Michigan

La tension à Kenosha a culminé le 25 août, quand un jeune homme de 17 ans a tiré au fusil semi-automatique sur trois manifestants, faisant deux morts. Donald Trump a refusé de condamner les actes de Kyle Rittenhouse, inculpé de meurtre avec préméditation.

Le discours de Donald Trump ne porte pas "toute la culpabilité" des tensions aux États-Unis, a souligné Joe Biden à Kenosha, mais il a, selon lui, "légitimé le côté obscur de la nature humaine".

Et sa présidence a "mis en lumière (...) le racisme sous-jacent qui est institutionnalisé aux États-Unis".

Mais là encore, le septuagénaire a tenu à se dire "optimiste": on dit que le mouvement "Black Lives Matters" ("Les vies noires comptent") "a perdu du soutien depuis que le président vitupère sur la +loi et l'ordre+ mais encore 50% des Américains le soutiennent".

Marquée par la pandémie, qui a fait plus de 185.000 morts aux États-Unis, une profonde crise économique et une vague historique de colère contre le racisme, la campagne électorale cumule les facteurs inédits.

Et si Joe Biden devance le milliardaire républicain dans les sondages, le suspense reste entier à la faveur de scores plus serrés dans les États-clés.

Confirmant le coup d'accélérateur de sa campagne, son équipe a annoncé jeudi qu'il se rendrait le 9 septembre dans le Michighan, un autre Etat que Donald Trump avait remporté de peu en 2016.

Un calcul "politique", a taclé jeudi le directeur de communication de Donald Trump, Tim Murtaugh, affirmant, contrairement aux sondages publics, que Joe Biden "sait qu'il est en baisse sérieuse dans les sondages".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.