Le cas de Daniel Prude, Noir américain étouffé par la police, alimente la colère

Image prise d’une vidéo du département de police de Rochester-New York, montrant l’arrestation de Daniel Prude, mort par étouffement en détention une semaine après qu’un sac de toile qui lui a été mis sur la tête, l’empêchant de respirer. (Département de police de Rochester/AFP)
Image prise d’une vidéo du département de police de Rochester-New York, montrant l’arrestation de Daniel Prude, mort par étouffement en détention une semaine après qu’un sac de toile qui lui a été mis sur la tête, l’empêchant de respirer. (Département de police de Rochester/AFP)
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Publié le Vendredi 04 septembre 2020

Le cas de Daniel Prude, Noir américain étouffé par la police, alimente la colère

  • Voyant Daniel Prude pris d'une crise causée par des troubles psychologiques, son frère appelle la police qui le trouve allongé par terre en pleine rue, nu, et le menotte. Alors que l'homme de 41 ans tient des propos incohérents, un officier lui place un s
  • Daniel Prude a visiblement du mal à respirer et supplie qu'on ôte ce sac en toile, avant de perdre connaissance

NEW YORK : La colère montait jeudi après la publication d'une vidéo montrant comment Daniel Prude, un homme afro-américain, est mort asphyxié par des policiers lors de son interpellation à Rochester dans l'État de New York, un nouvel exemple des abus policiers au cœur d'un mouvement de protestation depuis mai.

En milieu d'après-midi, la maire de Rochester, Lovely Warren, qui est afro-américaine, a annoncé la suspension des policiers présents lors de l'interpellation, qui remonte au 23 mars.

L'affaire a refait surface car la famille vient d'obtenir une copie de la vidéo tournée par les mini-caméras que portaient les policiers ce jour-là. Ils étaient intervenus après un appel d'urgence du frère de Daniel Prude, pris d'une crise causée par des troubles psychologiques.

Une fois sur place, un policier trouve Daniel Prude allongé par terre en pleine rue, nu, et le menotte, selon les images publiées mercredi. Alors que l'homme de 41 ans tient des propos incohérents, un officier lui place un sac de toile sur la tête.

Cette capuche de toile vise à éviter qu'un des agents ne reçoive de la salive, car l'homme crache et affirme avoir le coronavirus, selon l'un des policiers.

Un agent place alors ses deux mains sur la capuche et lui demande de se calmer. Daniel Prude a visiblement du mal à respirer et supplie qu'on ôte ce sac en toile, avant de perdre connaissance. Des officiers rient et plaisantent à plusieurs reprises lors de l'interpellation.

Tombé dans le coma, l'homme est mort une semaine plus tard, après avoir été hospitalisé. Père de cinq enfants et habitant Chicago, Daniel Prude était à Rochester pour rendre visite à son frère.

L'institut médico-légal a conclu, après autopsie, que le décès relevait d'un homicide, lié à une "asphyxie consécutive à une contrainte physique".

"Combien devront encore mourir ?"

"Quand j'ai vu la vidéo, j'ai été très choquée", a commenté la maire de Rochester mercredi.

L'élue a indiqué que le dossier avait été confié aux services de la procureure de l'État de New York dès les heures qui ont suivi l'interpellation, comme le prévoit la loi locale, pour éviter tout conflit d'intérêts.

"Depuis, nous attendons qu'(ils) décident de la marche à suivre", a-t-elle expliqué. "Malheureusement, cela a pris du temps."

La procureure de l'État de New York, Letitia James, a confirmé l'existence d'une enquête, sans préciser où en étaient ses investigations.

Renvoyant la balle, elle a invité la ville de Rochester et la police locale à mener leurs propres enquêtes.

Jeudi, le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo a réclamé la conclusion de l'enquête "aussi rapidement que possible" et demandé la coopération de la police locale.

"J'ai passé un appel pour que mon frère reçoive de l'aide, pas pour qu'il soit lynché", a déclaré Joe Prude, le frère de Daniel, lors d'une conférence de presse mercredi. Pour lui, il s'agit d'un "meurtre de sang-froid".

"Combien de frères (noirs) devront encore mourir pour que la société comprenne qu'il faut que ça s'arrête?", a-t-il interrogé.

Des dizaines de personnes se sont rassemblées mercredi pour manifester devant le siège de la sécurité publique, à Rochester. De nouveaux rassemblements étaient prévus jeudi, à Rochester mais aussi à New York.

"Nous n'avons pas fait ce qu'il fallait pour lui", a expliqué la maire Warren, lors d'une conférence de presse jeudi, "même après sa mort". "Mais aujourd'hui, nous avons l'occasion de prendre les bonnes décisions, (...) de faire en sorte que cela ne se produise plus."

Depuis 1964 et des émeutes raciales qui ont entraîné le départ d'une frange significative de la population blanche, les relations sont difficiles entre la police de Rochester et la communauté noire.

Selon les statistiques de l'Etat de New York, 49% des personnes arrêtées en 2018 dans le comté de Monroe, où se situe Rochester, étaient noires, alors que les Afro-Américains ne représentent que 15% de la population.

Le chef de la police de la ville, La'Ron Singletary, qui est noir, a assuré qu'il n'avait jamais été question de "couvrir" l'incident.

Cette nouvelle affaire intervient après une série d'interpellations brutales de femmes et d'hommes noirs aux États-Unis, dont George Floyd.

La mort de ce dernier le 25 mai a provoqué des manifestations dans tout le pays pour protester contre les brutalités policières et dénoncer le racisme dont sont victimes les Afro-Américains aux États-Unis.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.