Grèce: au musée sous-marin d'Alonissos, «on plonge dans l'histoire»

Les plongeurs visitent le musée sous-marin de la mer Égée, au large des côtes de l'île grecque d'Alonissos, le 20 juillet 2021. Reposant à près de 30 mètres de profondeur pendant près de 2 500 ans, l'épave du Peristera s'est ouverte aux plongeurs récréatifs au cours de l'été 2020. (Will Vassilopoulos / AFP)
Les plongeurs visitent le musée sous-marin de la mer Égée, au large des côtes de l'île grecque d'Alonissos, le 20 juillet 2021. Reposant à près de 30 mètres de profondeur pendant près de 2 500 ans, l'épave du Peristera s'est ouverte aux plongeurs récréatifs au cours de l'été 2020. (Will Vassilopoulos / AFP)
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

Grèce: au musée sous-marin d'Alonissos, «on plonge dans l'histoire»

  • A près de 30 mètres de profondeur dans la mer Egée, le musée sous-marin, "mélange de plongée et d'archéologie", attire une autre forme de tourisme
  • Sous leurs palmes, plus de 4.000 amphores reposent dans le sable depuis presque 2.500 ans

ALONISSOS, Grèce : Ici "on plonge dans l'histoire", s'exclame un touriste autrichien, après sa plongée sur le site du naufrage de Peristera. A près de 30 mètres de profondeur dans la mer Egée, le musée sous-marin, "mélange de plongée et d'archéologie", attire une autre forme de tourisme.

Ce jour-là, sept plongeurs enfilent leur combinaison sur le Triton, le bateau qui les mène tout droit vers les côtes de Peristera, un îlot à quelques encablures de l'île égéenne d'Alonissos.

Hans-Jürgen Fercher, 48 ans, se prépare à entamer sa quatrième descente à la redécouverte de ce trésor enfoui. "C'est une légende ici", sourit Dias, l'un des coordinateurs du centre de plongée Triton.

Quinze minutes après, les explorateurs se jettent à l'eau et se lancent dans la descente périlleuse, sous les conseils avisés de leurs superviseurs. Les restes de ce naufrage se trouvent à près de 30 mètres au fond de la mer Egée, rendant la plongée difficile et technique.

Sous leurs palmes, plus de 4.000 amphores reposent dans le sable depuis presque 2.500 ans.

Cette collection constitue le premier musée sous-marin de Grèce, ouvert durant l'été 2020.

"C'est vraiment un site spécial et unique car c'est un mélange de plongée et d'archéologie : on plonge dans l'histoire", déclare à l'AFP M. Fercher, après être sorti de l'eau.

"Nous ne sommes pas simplement au milieu d'un écosystème marin avec des coraux, on observe les restes d'une ancienne civilisation", se réjouit également Lisette Frevelund, une touriste danoise, peu après l'expédition sous-marine.

Venu spécialement pour voir l'épave, le Grec George Giasemidis "avait de nombreuses attentes après la réunion préparatoire. La plongée a répondu à chacune d'entre elles", confie-t-il à l'AFP.

Visiter l'épave... en réalité virtuelle 

Le site du naufrage n'est accessible qu'aux plongeurs confirmés. Il y a donc peu d'élus pour goûter au tourisme sous-marin. Mais la ville propose une alternative virtuelle pour plonger à la découverte du site archéologique.

Il suffit de quitter le port et de se rendre dans le vieil Alonissos, où, guidé par quelques pancartes, le visiteur trouve au milieu des maisons traditionnelles, le musée d'Alonissos qui propose, via un casque de réalité virtuelle, de découvrir les traces du temps déposées au fond de la Méditerranée.

Dans la salle, deux touristes tournent sur eux-mêmes, baissent la tête, lèvent et tendent le bras. Sur les écrans, on suit leur parcours au milieu des amphores, comme s'ils y étaient.

Avec l'ouverture du musée sous-marin de Peristera, et l'espoir de rendre quatre autres épaves proches accessibles aux plongeurs du monde entier, l'île d'Alonissos compte devenir une destination incontournable pour les amateurs de plongée.

"Nous voulons proposer une autre forme de tourisme aux personnes qui viennent sur l'île. Je ne veux pas d'un tourisme intensif qu'on peut voir ailleurs", déclare à l'AFP Petros Vafinis, maire d'Alonissos, qui aime plonger avec les touristes venus de différents pays d'Europe.

"Un safari sous-marin" 

"Nous sommes très enthousiastes à l'idée d'ouvrir d'autres sites comme celui de Peristera dans les deux prochaines années et de pouvoir développer un safari sous-marin", se réjouit Kostas Efstathiou, co-propriétaire de l'Alonissos Triton Dive Center.

Le gouvernement grec a fait le pari de développer le "tourisme de plongée".

Il a décidé de s'adresser à une "audience spéciale qui paye généreusement pour plonger et choisit sa destination en fonction des différentes options de plongée", souligne le ministre grec du Tourisme Harry Theocharis.

"Notre pays a beaucoup de curiosités touristiques" pour la plongée, se félicite-t-il, précisant à l'AFP qu'une dizaine de parcs sous-marins ont déjà obtenu un permis de pratiquer ce type de tourisme en Grèce.

Epaves, mais aussi réserves naturelles et projets de "récifs artificiels pour créer la vie, la flore, la faune et devenir des curiosités naturelles pour la plongée", ajoute le ministre.

Alonissos fait partie d'un parc protégé de la faune marine depuis 30 ans.

Parmi les espèces protégées, le célèbre phoque moine. En voie de disparition dans le monde, une grande communauté de ces phoques réside sur les plages d'Alonissos, où ils peuvent vivre sereinement.

Avec un peu de chance, sans même plonger, les touristes peuvent tomber nez à nez avec un de ces êtres marins, en train de rêvasser sur la plage.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.