En Espagne, le lynx sauvé de l'extinction par un programme d'élevage en captivité

Un lynx ibérique le 30 juin 2021 dans le centre d'El Acebuche, dans le parc national de Doñana, (Espagne) (AFP)
Un lynx ibérique le 30 juin 2021 dans le centre d'El Acebuche, dans le parc national de Doñana, (Espagne) (AFP)
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Publié le Mercredi 28 juillet 2021

En Espagne, le lynx sauvé de l'extinction par un programme d'élevage en captivité

  • Quatre bébés lynx ibériques dorment paisiblement contre le flanc de leur mère, Nota. Une scène touchante rendue possible par un programme de reproduction et d'élevage en captivité de cette espèce emblématique en Espagne, qui a frôlé l'extinction
  • A l'abri du soleil, Sismo, Sicilia, Sénégal y Susurro, trois mois à peine, se reposent dans le centre d'El Acebuche situé dans le parc national de Doñana, gigantesque zone protégée du sud de l'Espagne

PARC NATIONAL DE DONANA : Quatre bébés lynx ibériques dorment paisiblement contre le flanc de leur mère, Nota. Une scène touchante rendue possible par un programme de reproduction et d'élevage en captivité de cette espèce emblématique en Espagne, qui a frôlé l'extinction. 

A l'abri du soleil, Sismo, Sicilia, Sénégal y Susurro, trois mois à peine, se reposent dans le centre d'El Acebuche situé dans le parc national de Doñana, gigantesque zone protégée du sud de l'Espagne.

Ce centre est l'un des cinq sites (quatre en Espagne et un au Portugal) créés dans les années 2000 pour élever le "Lynx pardinus" en captivité en vue de réintroduire ce félin tacheté dans son milieu naturel. 

Victime du braconnage et de la raréfaction des lapins sauvages, base de son alimentation, l'espèce ne comptait plus que 100 individus en 2002 contre plus de 100.000 au début du XXe siècle et était alors "en danger critique" d'extinction, selon la "liste rouge" de l'Union internationale pour la conservation de la Nature (UICN).

Mais les efforts des autorités et des ONG ont permis d'inverser la tendance grâce à la lutte contre le braconnage, la réintroduction de lapins dans la zone et surtout l'élevage en captivité. En 2020, pour la première fois, 1.100 individus ont été recensés.

Bien qu'il soit toujours menacé, l'animal aux longues oreilles pointues se terminant par une fine touffe et aux épaisses moustaches blanches s'est multiplié en Andalousie et a fait son retour dans d'autres régions espagnoles dont il avait disparu (Estrémadure, Castille-La-Manche) ainsi qu'au Portugal.

«Fabrique» de lynx

"Nous sommes très satisfaits et surpris par le résultat" du programme d'élevage et de réinsertion, explique à l'AFP Antonio Rivas, coordinateur d'El Acebuche, pour qui le réseau de centres est une véritable "fabrique à produire des lynx". Dans un vaste parc fermé recréant leur habitat naturel, les lynx vivent et se reproduisent tandis que les soigneurs s'efforcent de les perturber le moins possible, pour éviter que les animaux ne s'habituent à la présence humaine.

"La principale cause de mort (du lynx) en milieu naturel est liée aux activités humaines: ils sont écrasés, victimes du braconnage", donc "le moins d’interactions ils auront avec l'homme, le mieux cela sera", explique Antonio Rivas.

Les félins se nourrissent de lapins vivants, qui leur sont régulièrement fournis. "Nous mettons deux ou trois lapins" dans une sorte de caisse qui s'ouvrira automatiquement plusieurs heures plus tard afin que "les lynx n'associent pas leur présence avec le soigneur", explique Antonio Pardo, l'un de ces soigneurs.

Les lynx sont surveillés jour et nuit grâce à un système de caméras et de micros permettant d'étudier le comportement de l'animal qui est plus proche de celui d'un tigre que d'un chat. Assise face à des écrans et des hauts-parleurs, aucun détail n'échappe à Blanca Rodriguez. "C'est l'heure de la sieste, on va les voir ses reposer", explique-t-elle en montrant sur un écran "Nota et ses petits" qui "dorment tous à poings fermés".

Pour protéger les félins, "sensibles au SARS-CoV-2", les mesures sanitaires ont été renforcées et le masque est obligatoire en permanence dans le centre, précise la vétérinaire, Yasmin El Bouyafrouri.

«En liberté!»

En mars 2005, El Acebuche avait gagné son pari d'enregistrer sa première naissance en captivité: trois petits lynx ibériques dont deux ont survécu. Les premières portées sont restées plusieurs années en captivité afin de donner naissance à d'autres lynx et d'éviter d'en capturer des sauvages. Mais à partir de 2011, la réintroduction en milieu naturel a commencé et jusqu'en 2020, 305 lynx ont été relâchés.

"Quand ils ont autour d'un an, (...) on leur met un collier GPS et on les emmène dans une zone de la péninsule ibérique où on ouvre la cage et ... en liberté !" s'exclame Antonio Rivas. 85% des lynx nés en captivité sont relâchés. Leur taux de survie avoisine les 70% en liberté où la femelle lynx a jusqu'à six petits par an.

Mais malgré les très bons résultats de ce programme, l'UICN maintient le "Lynx pardinus" dans la catégorie "en danger", et WWF estime qu'il faudra dépasser les 3.0000 individus pour considérer que le risque a disparu.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.