Les groupes pro-Iran saluent la décision des États-Unis de mettre un terme aux opérations militaires en Irak

Cette photo montre des soldats américains portant des masques alors que les troupes de la coalition dirigée par les États-Unis confient la base militaire de Taji aux forces de sécurité irakiennes, à Bagdad, en Irak, le 23 août 2020. (Reuters)
Cette photo montre des soldats américains portant des masques alors que les troupes de la coalition dirigée par les États-Unis confient la base militaire de Taji aux forces de sécurité irakiennes, à Bagdad, en Irak, le 23 août 2020. (Reuters)
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Publié le Mercredi 28 juillet 2021

Les groupes pro-Iran saluent la décision des États-Unis de mettre un terme aux opérations militaires en Irak

  • De nombreux groupes pro-Iran influents en Irak ont salué l’annonce faite par Washington de mettre un terme aux opérations militaires américaines dans le pays au cours de l'année
  • C'est en 2014 que les troupes américaines avaient été conviées en Irak par le gouvernement irakien, qui souhaitait à tout prix mettre un terme à la percée spectaculaire de Daech

BAGDAD: De nombreux groupes pro-Iran influents en Irak ont salué mardi dernier l’annonce faite par Washington de mettre un terme aux opérations militaires américaines dans le pays au cours de l'année, un dénouement qu'ils demandent depuis longtemps.

En effet, alors qu’il recevait le Premier ministre irakien à la Maison Blanche à l’occasion d’une série d’entretiens, Moustafa al-Kazimi, le président américain, Joe Biden, a affirmé lundi dernier: «À la fin de l'année, nous ne serons plus en mission de combat.»

Les troupes américaines poursuivront toutefois leurs activités de formation et d'assistance à l'armée irakienne, parmi lesquelles la coopération en matière de renseignement, sans pour autant se plier aux revendications des factions partisanes qui exigent un retrait intégral du pays.

Cependant, l'Alliance de la conquête – en l'occurrence l'aile politique du mouvement paramilitaire irakien appelé les «Hachd al-Chaabi» («Unités de mobilisation populaire», NDLR) majoritairement composé de groupes pro-iraniens – qualifie l'annonce de M. Biden de «démarche positive sur la voie de la restauration intégrale de la souveraineté de l'Irak».

«Nous espérons que cette décision se traduira par des résultats concrets», ajoute-t-il.

C'est en 2014 que les troupes américaines avaient été conviées en Irak – trois années après avoir tourné la page d'une occupation qui avait commencé par l'invasion de l'Irak pour renverser Saddam Hussein et s'était poursuivie pendant huit ans – par le gouvernement irakien, qui souhaitait à tout prix mettre un terme à la percée spectaculaire de Daech.

À la fin de l’année 2017, le gouvernement irakien a annoncé la défaite de Daech. Cependant, ces extrémistes conservent à ce jour des cellules dormantes et continuent de mener des attaques suicides de temps en temps.

Si les États-Unis et l'Iran sont tous les deux des alliés incontournables de l'Irak et nourrissent une hostilité commune vis-à-vis de Daech, Téhéran voit en Washington un ennemi juré et réclame le retrait des troupes américaines de ce pays voisin depuis bien longtemps.

Ainsi, les factions armées pro-iraniennes sont accusées d'avoir mené cette année quelque cinquante attaques à la roquette et par drone contre des intérêts américains en Irak.

À partir de l'année dernière, les troupes américaines qui sont restées sur place – aujourd’hui 2 500 soldats après les réductions d’effectif opérées par le prédécesseur de Biden, Donald Trump – ont pour mission principale de former, de conseiller et de soutenir l'armée irakienne dans sa lutte contre Daech.

L'annonce de M. Biden ne marque donc aucun changement significatif dans la politique américaine.

Ce face-à-face à Washington avait pour objectif d'accorder une couverture politique à M. Al-Kazimi, qui est arrivé au pouvoir il y a un an et se trouve soumis à des pressions accrues en raison du fait que la présence des troupes américaines se poursuit, estiment les analystes.

Cette annonce a par ailleurs été saluée par de nombreux autres groupes pro-iraniens en Irak.

Les Brigades de l’imam Ali ont applaudi «la fin de la présence étrangère» et fait savoir qu'elles «remerciaient le gouvernement [irakien] d'avoir honoré ses promesses». De son côté, le religieux chiite influent Moqtada al-Sadr a lui aussi salué l'annonce faite par M. Biden.

EN BREF

 

Si les États-Unis et l'Iran sont tous les deux des alliés incontournables de l'Irak et nourrissent une hostilité commune vis-à-vis de Daech, Téhéran voit en Washington un ennemi juré et réclame, depuis bien longtemps, le retrait des troupes américaines de ce pays voisin.

Notons toutefois que les groupes pro-iraniens plus radicaux n'ont pas encore réagi à cette décision.

Dans le même temps, la télévision officielle iranienne a rapporté mardi dernier que les autorités avaient arrêté des personnes qui appartiennent à un groupe lié au Mossad, l'agence de renseignement israélienne, dans un contexte de protestations contre les pénuries d'eau dans le sud-ouest de l'Iran.

Selon le reportage, «un réseau d'espions qui détenaient une grande quantité d'armes et de munitions» a été arrêté après qu'il fut entré furtivement en Iran par la frontière ouest du pays; les agents présumés du Mossad auraient prévu de se servir de ces armes lors des émeutes qui secouent l'Iran, mais aussi dans le but de commettre des assassinats.

La télévision officielle n'a pas fourni de détails sur le nombre d'agents qui auraient été arrêtés ni sur la date à laquelle ils se seraient infiltrés en Iran. L'Iran possède des frontières avec la Turquie et l'Irak à l'Ouest.

Le bilan des manifestations contre la pénurie d'eau qui ont lieu depuis des jours dans la province iranienne du Khouzistan s'élève à cinq morts au moins. Ce chiffre correspond aux informations fournies par les médias iraniens contrôlés par l'État.

De temps à autre, l'Iran annonce la détention de personnes qui, selon les autorités, sont impliquées dans des activités d'espionnage pour le compte de pays étrangers, parmi lesquels les États-Unis et Israël.

L'ouest de l'Iran est le théâtre de combats sporadiques qui opposent les forces iraniennes à des séparatistes kurdes ainsi qu'à des militants affiliés à Daech.

Au mois de juillet 2020, l'Iran a fait savoir que des «terroristes» avaient causé la mort de deux personnes lors d'une attaque menée dans la province du Kurdistan, en Iran. L'année dernière, l'Iran a exécuté un homme reconnu coupable d’avoir divulgué des informations aux États-Unis et à Israël concernant Qassem Soleimani, le fameux général du Corps des gardiens de la révolution islamique, tué par la suite par une attaque américaine de drone en Irak.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.