« Je me suis cru moi-même wagnérien » : Saint-Saëns et Wagner, une relation complexe, par Cécile Leblanc

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Le Jeudi 29 juillet 2021

« Je me suis cru moi-même wagnérien » : Saint-Saëns et Wagner, une relation complexe, par Cécile Leblanc

  • Camille Saint-Saëns a connu Wagner dès 1859, lors du séjour parisien du compositeur allemand, pour la préparation du Tannhäuser, et a fait partie de son cercle de familiers
  • Cet événement se déroule en ligne du vendredi 23 juillet au vendredi 06 août

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Camille Saint-Saëns a connu Wagner dès 1859, lors du séjour parisien du compositeur allemand, pour la préparation du Tannhäuser, et a fait partie de son cercle de familiers.

Il fut le premier à jouer des transcriptions de ses partitions, et accourt à Bayreuth en 1876. À son retour, il rédige sept articles très documentés sur la Tétralogie, qui témoignent de l’importance de cette révolution musicale à ses yeux. Lors des représentations de Samson et Dalila à Hambourg en 1882, Hans von Bülow déclarera que Saint-Saëns est le seul compositeur qui a bénéficié des théories de Wagner sans avoir pour autant abdiqué son originalité.

À partir du moment où Wagner, à la fin du XIXe siècle, n’a plus besoin d’être défendu, Saint-Saëns estime que la musique française doit, à son tour, être mise en valeur contre une « wagnérolâtrie » devenue trop envahissante et un culte excessif voué au compositeur. Il défend alors, dans ses œuvres, une culture du Sud (souvent gréco-latine ou biblique) à l’encontre de « l’horrible Nord » germanique. Il espèrera même faire du festival des Arènes de Béziers, à partir de 1898, un « Bayreuth à la française ». Sa position s’accentue pendant la Grande Guerre, où ses articles au vitriol, recueillis dans Germanophilie en 1916, s’acharnent contre Strauss et Wagner, représentants de l’Allemagne moderne belliqueuse et hégémonique.