Les incendies font rage dans le sud de l'Europe, villageois et touristes évacués

Des dizaines de villages et hôtels ont été évacués dimanche dans le sud touristique de la Turquie (Photo, AFP).
Des dizaines de villages et hôtels ont été évacués dimanche dans le sud touristique de la Turquie (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 01 août 2021

Les incendies font rage dans le sud de l'Europe, villageois et touristes évacués

  • Ces pays du pourtour méditerranéen, très dépendants des recettes touristiques dont ils ont été privés à cause de la pandémie, sont confrontés cet été à des températures caniculaires
  • La Turquie subit actuellement les pires incendies depuis au moins une décennie, avec près de 95 000 hectares brûlés depuis janvier

ANKARA: Des dizaines de villages et hôtels ont été évacués dimanche dans le sud touristique de la Turquie, face à la progression des incendies qui sévissent depuis cinq jours et ont déjà fait six morts, pendant que plusieurs régions de Grèce, d'Italie et d'Espagne étaient elles aussi ravagées par le feu.

Ces pays du pourtour méditerranéen, très dépendants des recettes touristiques dont ils ont été privés à cause de la pandémie, sont confrontés cet été à des températures caniculaires et à des feux de forêts plus nombreux que d'habitude.

La Turquie subit actuellement les pires incendies depuis au moins une décennie, avec près de 95 000 hectares brûlés depuis janvier, contre une moyenne de 13 516 à ce stade de l'année entre 2008 et 2020.

Dans la station balnéaire turque huppée de Bodrum, un quartier a été évacué, alors que les flammes étaient attisées par des vents forts provenant du district voisin de Milas, a rapporté la chaîne de télévision CNN Turquie.

Faute de pouvoir prendre la route, 540 personnes ont été évacuées par bateau, selon la chaîne.

Dans la ville touristique d'Antalya, d'autres évacuations ont également eu lieu, selon la chaîne NTV.

40°C prévus à Antalya

Les températures devraient rester élevées après des records atteints le mois dernier. Il a fait par exemple 49,1°C le 20 juillet à Cizre, en Anatolie, dans l'extrême sud-est de la Turquie.

Le mercure devrait monter jusqu'à 40°C à Antalya lundi, selon les prévisions.

Le ministère turc de la Défense a publié des images prises par satellite montrant l'importance des dégâts sur les forêts, noires de suie et avec des fumées toujours visibles.

Le président Recep Tayyip Erdogan a été la cible de critiques lorsqu'il s'est avéré que la Turquie n'avait pas d'avions bombardiers d'eau alors que le problème des incendies s'aggrave dans ce pays dont un tiers du territoire est boisé.

Le principal parti d'opposition, le CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), a reproché au président turc d'avoir démantelé l'infrastructure d'une organisation semi-publique qui détenait des bombardiers d'eau.

Selon des données publiées par l'Union européenne, la Turquie a été ravagée par 133 incendies en 2021 jusqu'ici, comparé à une moyenne de 43 entre 2008 et 2020. 

Maisons brûlées en Grèce

En Grèce, les pompiers luttaient aussi contre le feu dimanche, dans le nord-ouest de la péninsule du Péloponnèse, près de la ville de Patras.

Huit personnes ont été hospitalisées avec des problèmes respiratoires et des brûlures, dans des hôpitaux de la région qui restent sur le qui-vive, selon la protection civile.

Cinq villages ont été évacués en raison de cet important feu qui s'est déclaré samedi par des températures caniculaires. 

« La catastrophe est immense », a confié Dimitris Kalogeropoulos, le maire d'Aigialeias, l'un des villages proches de l'incendie.

Dans les villages de Ziria, Kamares, Achaias, Labiri, près de trente maisons, des hangars agricoles et des étables ont brûlé, des champs entiers d'oliviers ont été détruits, selon le journal local Patrastimes.

« Nous avons dormi la nuit dehors, terrifiés de ne plus avoir de maison à notre réveil ! », raconte à la télévision grecque Skai un habitant de Labiri.

La station balnéaire de Loggos a été également évacuée. Une centaine d'habitants et de touristes ont été transportés samedi soir par la police portuaire vers le port d'Aigio, à quelques kilomètres du village. 

Près de 13 500 hectares ont brûlé en Grèce depuis le début de l'année, contre une moyenne de 7 500 à ce stade de l'année entre 2008 et 2020.

Après des incendies dévastateurs en Sardaigne le week-end dernier, l'Italie a enregistré en cette fin de semaine plus de 800 départs de feu, essentiellement dans le sud du pays, ont indiqué les pompiers sur Twitter.

« Au cours des dernières 24 heures, les pompiers ont effectué plus de 800 interventions : 250 en Sicile, 130 dans les Pouilles et en Calabre, 90 dans le Latium (la région de Rome) et 70 en Campanie », précise le tweet.

En Espagne, touchée à la mi-juillet par un incendie dans un parc naturel sur la côte catalane, près de la frontière franco-espagnole, les pompiers luttaient ce week-end contre un feu près du réservoir de San Juan, à environ 70 kilomètres à l'est de Madrid.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.