À Gouvès, englouti par le feu, les derniers récalcitrants évacués d'urgence

Les derniers résistants doivent désormais partir, quitter l'enfer des flammes, rejoindre la plage et la sécurité. (Photo, AFP)
Les derniers résistants doivent désormais partir, quitter l'enfer des flammes, rejoindre la plage et la sécurité. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 09 août 2021

À Gouvès, englouti par le feu, les derniers récalcitrants évacués d'urgence

  • Depuis des jours et des nuits, des villageois se battent contre le violent incendie qui a embrasé leur île le 3 août
  • Livrés à eux-mêmes, les résidents jettent toutes leurs forces dans une bataille inégale contre le brasier

GOUVÈS: Le feu dévale la montagne et engloutit les premières maisons. Une sirène de police intime aux derniers récalcitrants l'ordre de quitter le village de Gouvès, sur l'île grecque d'Eubée. "Je ne veux pas, je ne veux pas", répète en sanglots une femme effondrée sur son perron.

Le ciel prend soudain une couleur orange. Les flammes crépitent et dévorent les habitations de toits rouges. Il faut partir. Il faut fuir Gouvès. Le feu lèche son terrain, mais cette habitante n'a pas la force de se lever.

Depuis des jours et des nuits, des villageois se battent contre le violent incendie qui a embrasé leur île le 3 août. Ils creusent, coupent, arrachent les branchages pour ralentir le feu impitoyable. 

Ils forment une chaîne humaine pour dérouler les jets d’eau alimentés par des pick up agricoles. 

"Si les gens partent, les villages vont brûler", enrage Yannis Selimis, un jeune habitant, "on est abandonné aux mains de Dieu", dit-il, quelques heures avant l'évacuation, dimanche après-midi.

Livrés à eux-mêmes, les résidents jettent toutes leurs forces dans une bataille inégale contre le brasier. 

"Quelles autorités ? Quels pompiers ? Tu vois quelqu’un ici, toi?", s’emporte l’un d’eux. 

"Ils nous ont brûlé notre paradis", enrage aussi Tryantafilos Konstandinos, 46 ans, à l’encontre des autorités. "On est fini", soupire-t-il.

Les flammes dansent au-dessus des oliviers, ondulent entre les branches et progressent inexorablement. 

Les derniers résistants doivent désormais partir, quitter l'enfer des flammes, rejoindre la plage et la sécurité.

"C’est dramatique. On va tous finir à la mer", se lamente Nikos Papaioannou, qui devra fuir par bateau, comme les centaines d'autres insulaires d'Eubée. Le feu forme une ceinture qui se referme rapidement sur les côtes du nord de l'île.

Réfugiés dans leur propre pays

La sirène retentit, et les véhicules fendent la fumée pour emporter les derniers habitants de Gouvès vers la plage de Pefki.

À quelques encablures, un bateau de liaison patiente sur le rivage, un bateau militaire au large, pour embarquer ces habitants devenus réfugiés dans leur propre pays.

Sur le sable, des grappes de rescapés patientent sans certitude. Pourront-ils rejoindre le continent dès ce soir ? Auront-ils un logement, alors que les autorités locales bataillent pour trouver des abris pour les évacués d'Eubée ?

"On a essayé de rester chez nous jusqu’au dernier moment, mais la moitié de notre terrain a brûlé", lâche Eli Kouveli. La quinquagénaire a dû céder et se résigner mercredi à quitter son foyer face au danger.

Assise sur un transat, entourée de quelques baluchons, elle attend dimanche pour embarquer sur le bateau qui la ramènera sur le continent. "J’ai dit au revoir à mon village, mais où je vais aller, moi ?".

"La forêt c’est notre respiration, c’est la vie", lâche-t-elle, des sanglots dans la voix.

Face à elle, un Canadair plonge pour la énième fois remplir ses réservoirs.

«Une semaine qu'on brûle»

"Eubée, c’est fini", tranche Cleopatra Plapouta. "Les gens luttent seuls. Pas un seul pompier dans les villages", insiste-t-elle, foulard et masque sur le visage.

"Ça fait une semaine qu’on brûle", ajoute son mari. "Le feu a commencé 60 kilomètres plus loin. 60 kilomètres!". Et l'implacable incendie les a rattrapés.

Torse nu, l’homme aux cheveux grisonnants s'énerve: "C’est incroyable! C’était un paradis, ils nous ont tout brûlé", conclut l’homme soudain abattu.

Le même discours revient inlassablement. 

"Ils nous ont abandonnés, ils nous ont menti. C’est le premier jour que des avions arrivent", renchérit en colère Maria Mousxogianni.

Son hôtel donne sur le front de mer. Il ne loge pas de touristes aujourd’hui, seulement deux familles ayant abandonné leurs maisons. 

"Je vais fermer et on va partir aussi", ajoute la sexagénaire, son petit chat blanc lové contre elle. Ce soir, si possible. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.