Pékin veut changer le récit de la pandémie et pose Wuhan en vedette

Un couple monte sur un bateau de tourisme qui navigue sur les eaux du fleuve Yangtze à Wuhan, dans la province centrale du Hubei en Chine, le 5 septembre 2020.(Hector Retamal/AFP)
Un couple monte sur un bateau de tourisme qui navigue sur les eaux du fleuve Yangtze à Wuhan, dans la province centrale du Hubei en Chine, le 5 septembre 2020.(Hector Retamal/AFP)
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Publié le Dimanche 06 septembre 2020

Pékin veut changer le récit de la pandémie et pose Wuhan en vedette

  • « Il y a peu d'endroits dans le monde aujourd'hui où vous n'avez pas besoin de masques et où vous pouvez vous rassembler »
  • « Pékin veut que le récit soit : nous l'avons maîtrisée, nous pouvons vous aider à la maîtriser et - on l'espère - nous serons les premiers à avoir un vaccin qui fonctionne »

PEKIN : Repeindre Wuhan en victime héroïque du coronavirus, ou encore jeter le doute sur les origines réelles du virus : le gouvernement chinois souhaite reprendre la main sur le fil narratif de la pandémie dans un contexte de méfiance globale à son égard.

L'opération massive de relations publiques se joue notamment à travers la campagne de presse laudatrice dont bénéficie Wuhan de la part des médias d'État.

Ils évoquent une renaissance de cette ville du centre la Chine et louent les efforts de contrôle de l'épidémie par le gouvernement au moment où les États-Unis se trouvent en difficulté.

Le point culminant est venu la semaine dernière quand les écoles primaires du pays ont accueilli à nouveau leurs élèves en grande pompe, et que Wuhan a reçu la visite de dizaines de responsables de multinationales, comme la Japonaise Panasonic ou la Finlandaise Nokia. Ils ont pu bénéficier d'une visite chorégraphiée de la ville

« Il y a peu d'endroits dans le monde aujourd'hui où vous n'avez pas besoin de masques et où vous pouvez vous rassembler », leur a déclaré un responsable chinois, Lin Songtian.

« Triomphe de Wuhan »

« Cela atteste du triomphe de Wuhan sur le virus et que (la ville) est de retour pour les affaires », a-t-il ajouté.

Cette réécriture narrative s'effectue cependant sans compter sur le fait qu'un marché de Wuhan est soupçonné d'être l'épicentre de l'origine de la pandémie.

En tournée européenne, le ministre chinois des Affaires étrangères a de son côté laissé entendre le 28 août que le virus n'était peut-être pas né en Chine.

Selon des analystes, l'opération prouve que la Chine a conscience des dégâts de la Covid-19 sur son image et qu'elle tente d'utiliser à son avantage sa rémission relative.

Pékin fait en effet face à de plus en plus de critiques étrangères sur sa gestion du coronavirus, notamment en raison des tentatives initiales de responsables à Wuhan de dissimuler l'épidémie.

La mainmise également de plus en plus forte du gouvernement chinois sur Hong Kong et sa posture agressive à l'international sont autant de raisons supplémentaires pour de telles critiques.

« Nous l’avons maîtrisée »

« Pékin veut que le récit soit : nous l'avons maîtrisée, nous pouvons vous aider à la maîtriser et - on l'espère - nous serons les premiers à avoir un vaccin qui fonctionne », a déclaré Kelsey Broderick, une analyste sur l'Asie pour Eurasia Group.

« C'est vraiment le seul moyen pour la Chine de se départir de l'idée qu'un marché de Wuhan est à l'origine de la crise », a-t-elle poursuivi.

« Une grande aide pour la Chine »

Autre aspect, la gestion problématique de la pandémie par les États-Unis représente une réelle opportunité pour Pékin selon Yun Jiang, la directrice du centre d'études politiques sur la Chine à l'Université nationale australienne.

Les Etats-Unis pointés du doigt

« Le fait que les États-Unis non seulement n'en font pas suffisamment, mais qu'ils vont à l'encontre des intérêts américains, est une grande aide pour la Chine », a-t-elle précisé.

La visite de Wuhan de trois jours comprenait des membres de la presse étrangère et s'est terminée samedi.

Au programme, une excursion dans un marché alimentaire présenté comme un modèle de désinfection, une performance d’opéra et de ballet traditionnels par des écoliers, ou encore une croisière sur le fleuve Yangtze sous les lumières artificielles des écrans de Wuhan évoquant la guérison de la ville.

Ville fantôme

Plus de 80% des 4.634 décès de la Covid-19 en Chine ont eu lieu dans cette ville de 11 millions d'habitants, devenue ville fantôme pendant les semaines de confinement au début de la pandémie.

Aucune contamination locale n'a été enregistrée depuis plusieurs mois, les embouteillages sont de retour, comme les dîners en terrasse pour déguster le plat typique : des écrevisses épicées.

Les masques sont eux absents des visages ou portés pendant à l'oreille.

Une fête dans une piscine de Wuhan le mois dernier avait attiré des milliers de personnes, un symbole selon le gouvernement du succès de la Chine dans sa maîtrise du coronavirus.

« L'hiver vient »

Mais les célébrations ne sont pas à l'ordre du jour pour tout le monde dans la ville.

Ils sont beaucoup à exprimer leur inquiétude face à une reprise inégale, tandis que la peur d'une nouvelle vague épidémique persiste.

« L'économie s'est vraiment détériorée. L'intérêt de venir travailler est discutable », soutient Yi Xinhua, une vendeuse de tofu de 51 ans sur le marché de produis frais de Wuhan.

Un grief courant pour les commerçants de Wuhan qui l'attribuent à la peur des gens de sortir, et à l'idée largement partagée que des millions d'habitants qui ont fui la ville au début de l'épidémie ne sont toujours pas revenus.

La main-d’œuvre disponible se raréfie également dans la ville en raison de l'exode.

« Tout le monde a peur que l'épidémie revienne, vous savez. L'été est fini, l'hiver vient », souligne Yi Xinhua.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.