Restaurants, trains et hôpitaux: pass sanitaire réclamé, des doutes pas levés

Un restaurateur vérifie les pass sanitaires de deux clientes avant de pouvoir les installer à une table du restaurant «Rendez vous» à l'Ile Rousse dans le nord de l'île méditerranéenne française de Corse, le 23 juillet 2021. (Photo, AFP)
Un restaurateur vérifie les pass sanitaires de deux clientes avant de pouvoir les installer à une table du restaurant «Rendez vous» à l'Ile Rousse dans le nord de l'île méditerranéenne française de Corse, le 23 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 10 août 2021

Restaurants, trains et hôpitaux: pass sanitaire réclamé, des doutes pas levés

  • Pour être valide, ce pass doit témoigner soit d'un schéma vaccinal complet, soit du rétablissement du malade à travers un certificat de test positif d'au moins 11 jours et de moins de 6 mois, soit enfin d'un test négatif datant de «moins de 72 heures»
  • Le pass sanitaire a également commencé à s'appliquer dans quelques centres commerciaux de plus de 20 000 mètres carrés

PARIS: Désormais nécessaire pour déjeuner au restaurant, se déplacer en train ou faire une visite à l'hôpital, le pass sanitaire est entré dans le quotidien des Français lundi, sans lever tous les doutes sur son utilisation par les particuliers ni les contraintes qu'il génère chez certains professionnels. 

Pour être valide, ce pass doit témoigner soit d'un schéma vaccinal complet, soit du rétablissement du malade à travers un certificat de test positif d'au moins 11 jours et de moins de 6 mois, soit enfin d'un test négatif datant de "moins de 72 heures".

Le pass sanitaire a également commencé à s'appliquer dans quelques centres commerciaux de plus de 20 000 mètres carrés, sur décision préfectorale, dont cinq centres dans l'agglomération de Nantes. Trois centres de Perpignan seront concernés à partir de mercredi.

À Paris, les Galeries Lafayette ont également instauré lundi le pass sanitaire, bien qu'aucune décision préfectorale n'ait encore été publiée pour les centres commerciaux parisiens. Une affiche aux entrées explique que "sur décision préfectorale, la présentation du pass sanitaire est obligatoire pour accéder au magasin". Contacté, le grand magasin n'a pas fourni d'explication.

«Clairement contraignant» dans les restaurants

À l'heure de la pause de midi lundi, sur l'avenue du Prado à Marseille, "il n’y a pas foule", observe le patron de la brasserie O’Prado, Michaël Esterle, qui indique avoir refusé "la moitié des clients" dépourvus de pass, durant la matinée.

À Bordeaux, Hadrien Garcia, responsable du café brasserie "L'intendance" sur le cours du même nom, craint, lui, le trop-plein. "C'est clairement contraignant, ça rallonge notre process de prise de commandes et on se retrouve vite débordés".

Place Saint-Pierre à Toulouse, la gérante des bars populaires Chez Tonton et La Couleur de la culotte a engagé un employé supplémentaire pour contrôler le pass sanitaire. "Le midi, c'est gérable mais le soir, les serveurs n'ont pas le temps.", explique celle qui est surnommée "Mamie Françoise". 

Un quart des trains contrôlés lundi

Le pass est aussi obligatoire pour les transports longue distance, mais son contrôle n'est pas systématique: lundi, "un quart des trains" devaient être contrôlés, selon le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. 

Seules quelques grandes gares opèrent les contrôles à quai, comme à Paris. À Montparnasse en milieu de matinée, des personnels SNCF en gilet bleu allaient à la rencontre des passagers en leur proposant – sans les forcer – de contrôler leur pass, pour leur remettre un bracelet en papier bleu.

Un QR Code et des doutes 

À travers la France, les mêmes questions revenaient sur les justificatifs acceptés.

À Saint-Jean-de-Maurienne par exemple, les passagers s'étaient généralement préparés, mais une dame âgée, certificats de vaccination en poche, doutait d'être en règle, faute de smartphone avec l'appli TousAntiCovid sur elle.

Tout allait bien pour elle: la loi autorise bien les justificatifs papiers, mais attention, seules les attestations avec un QR Code fournies généralement par les professionnels de santé au moment de la vaccination ou du test sont acceptées – un papier de la pharmacie ou du laboratoire indiquant un résultat négatif, s'il n'a pas de QR code, ne suffit pas.

Ces preuves officielles peuvent toujours être téléchargées depuis le site de l'Assurance maladie ou celui du ministère de la Santé (Si-Dep) et imprimées ou intégrées à l'appli TousAntiCovid. La plateforme Si-Dep a toutefois brièvement été indisponible dans la soirée de lundi. 

Plus que le pass lui-même, c’est de récupérer ce QR code qui pose problème à Christiane, en partance depuis Paris-Montparnasse: "Je suis une Amish, pas du tout numérique, c’est vraiment compliqué".

Pour les restaurateurs, à Bordeaux, "c’est parfois un peu compliqué surtout pour les étrangers qui n’ont souvent qu’un certificat sur papier sans QR code, mais on les prend quand même", déclare Bernadette Ramos, maître d'hôtel du très prisé restaurant l'Entrecôte en centre-ville.

Un peu de tension à l'hôpital

Devant l'hôpital européen Georges Pompidou à Paris, une altercation survient entre un visiteur et les contrôleurs du pass sanitaire. 

"Ça me dégoûte, j'aurais honte à votre place!", crie à travers les barrières de sécurité Bernard François, un septuagénaire qui n'a pas pu accompagner à son scanner sa femme Nicole, malade du cancer, faute de pass sanitaire.

Le pass sanitaire n'est pas nécessaire pour accéder aux soins d'urgence. 

Les pharmacies bondées

Pour montrer patte blanche, les personnes non-vaccinées faisaient la queue devant les pharmacies ce lundi. Devant celle du centre commercial Le Colombia, au cœur de Rennes, une longue file d'attente dépassait des portes d'entrée et de nombreuses personnes attendaient sous le crachin breton.

À Lille, Olga, étudiante 19 ans, attend le résultat de son test antigénique. "Pour les jeunes, la vaccination a été ouverte tard, donc je n'ai pas eu le temps et maintenant, je suis prise de cours, ça me gâche un peu mes vacances", regrette la jeune femme.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.