Washington fustige les Houthis et l'Iran, accusés de prolonger la crise au Yémen

Des partisans de la milice houthie du Yémen manifestent à Sanaa. (Photo, AFP)
Des partisans de la milice houthie du Yémen manifestent à Sanaa. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 10 août 2021

Washington fustige les Houthis et l'Iran, accusés de prolonger la crise au Yémen

  • Lenderking a révélé être en pourparlers avec l'Arabie saoudite afin de lever les restrictions sur le carburant dans les ports du pays
  • «Ce que je ressens chez les Saoudiens, c'est un désir véritable de mettre fin au conflit», affirme l'émissaire spécial américain

CHICAGO : L'émissaire spécial américain au Yémen, Tim Lenderking, a accusé lundi la milice houthie d’entraver un potentiel cessez-le-feu au Yémen à travers la manipulation du prix du carburant ainsi que l'offensive militaire dans la région de Marib, riche en gaz.

Lenderking, accompagné de Sarah Charles, l’administratrice adjointe de l'USAID pour le Bureau d'aide humanitaire, a annoncé aux journalistes que les États-Unis comptent augmenter leur aide humanitaire au pays de 165 millions de dollars. Il a qualifié la situation dans le pays déchiré par la guerre de «catastrophique, et l'une des pires crises humanitaires au monde».

Les deux responsables, nommés par Biden, ont salué la décision du Conseil de sécurité de l'ONU de nommer le diplomate suédois Hans Grundberg comme nouvel envoyé de l'ONU au Yémen. Il reconnaissent pourtant que, malgré les efforts humanitaires incessants, le soutien subversif de l'Iran aux Houthis continue de prolonger le conflit qui dure depuis six ans.

«Certes la relation qui unit l'Iran et les Houthis n'aide pas le conflit au Yémen. En ce qui concerne (Téhéran …), je n'ai rien vu sur le terrain qui à mon avis indique (qu’il est prêt) à jouer un rôle constructif», explique Lenderking.

«Bien sûr, ce serait une bonne nouvelle si c’était le cas. Nous aimerions bien voir ça, ceux d'entre nous qui travaillent sur (le dossier du) Yémen et constatent la souffrance intense (sur le terrain). Nous ne voulons pas voir le processus (…) retardé par les Iraniens, ou par les négociations en cours au sujet de (l’accord nucléaire). La situation yéménite est urgente», précise le diplomate.

 «Nous appelons l'Iran à jouer un rôle constructif. Arrêtez d'alimenter l'effort de guerre avec votre matériel, votre expertise et vos formations qui ne font que perpétuer le conflit. En même temps, si les Houthis comprennent le monde ou on vit, ils réduiraient leurs relations avec l'Iran et se tourneraient vers d'autres (camps), qui soient prêts à soutenir leur présence au Yémen et à faire entendre leur voix dans le processus politique», ajoute-t-il.

Lenderking et Charles ont fait l'éloge de l'Arabie saoudite. Il ont toutefois exhorté le Royaume à lever les restrictions sur les carburants, initialement destinées à empêcher les Houthis de manipuler les prix et de financer leurs violences contre le Yémen et la coalition saoudienne.

«Il est très important que les Saoudiens soient pleinement engagés et constructifs et c'est l'une des raisons pour lesquelles je viens très souvent en Arabie saoudite m’entretenir avec ses dirigeants. Ce sont des acteurs majeurs, et des donateurs majeurs à travers le centre humanitaire du roi Salmane. Nous apprécions les dons et le financement que les Saoudiens ont fournis, et nous allons d’ailleurs en voir plus, comme je l'ai déjà souligné», poursuit Lenderking.

«Ce que je ressens chez les Saoudiens, c'est un désir véritable de mettre fin au conflit. Ceci n’équivaut pas à un alignement complet sur tous les sujets, et nous devons continuer à réduire ces écarts là où nous le pouvons. Mais il y a eu beaucoup d'engagement constructif de la part de l'Arabie saoudite. Je constate que leurs efforts se poursuivent», affirme-t-il.

Lenderking a révélé être en pourparlers avec le Royaume afin de lever les restrictions sur le carburant dans les ports du Yémen.

«C'est un point sur lequel les Saoudiens peuvent nous aider. Sur lequel le gouvernement yéménite peut nous aider. Il faut absolument (lever les restrictions) afin que nous ne rencontrions pas de problèmes», explique Lenderking.

«Le carburant est vital pour (les situations) dont Sarah et moi parlions. Pour les moulins à blé qui produisent de la nourriture. Pour les hôpitaux. Pour le réseau de transport sur lequel comptent les Yéménites. Les travailleurs humanitaires qui se trouvent courageusement, là-bas, à Marib ont besoin de carburant pour alimenter leurs activités. Il ne devrait y avoir aucune restriction sur le mouvement du carburant dans les ports. C'est une conversation que j'ai eu en tant qu'envoyé avec l'Arabie saoudite», explique Lenderking.

Les deux responsables ont dénoncé les Houthis, coupables «d’alimenter le conflit».

 «Ceci dit, le carburant, une fois arrivé au Yémen, doit être distribué de manière à ce qu'aucune partie, Houthis y compris, n'en profite ou ne le stocke, comme Sarah et moi l'avons mentionné. (L’entreposage) fait bondir les prix du marché noir, et c'est une façon pour les gens de profiter de la guerre de manière déraisonnable», dit-il.

Charles a déclaré que les Houthis tuent des civils lors de l'offensive de Marib. La situation risque de déplacer des centaines de milliers de civils supplémentaires et d'aggraver encore plus la crise humanitaire, mais que le financement des donateurs empêche la crise de se transformer en une famine à grande échelle.

«La situation au Yémen est désastreuse, c’est l'une des pires crises humanitaires au monde», se désole pour sa part Charles. «Les deux tiers du pays requièrent une aide humanitaire, soit plus de 20 millions de Yéménites qui luttent chaque jour pour survivre sans articles de première nécessité. Parmi eux, plus de deux millions de jeunes enfants subissent une non-nutrition mortelle rien que cette année», ajoute-t-elle.

Les États-Unis sont le plus grand donateur d'aide humanitaire au Yémen, et ont contribué plus de 3,6 milliards de dollars depuis le début du conflit dans le pays en 2015.

Lenderking a annoncé que le fonds humanitaire est «dangereusement sous-financé». Il a exhorté les donateurs régionaux à contribuer davantage, rappelé que la crise humanitaire au Yémen est étroitement liée à ses problèmes économiques et qu'ensemble, ils alimentent le conflit.

«Le Yémen continue de subir le risque d'une famine massive, une situation que l'aide humanitaire est essentielle pour éviter. Nous croyons de plus que prendre des mesures immédiates pour atténuer les effets humanitaires et sauver des vies peut contribuer à faire progresser le processus de paix», estime-t-il.

«Les États-Unis sont le plus grand donateur d'aide humanitaire au Yémen, et ont contribué plus de 3,6 milliards de dollars depuis le début de la crise pour alléger les souffrances (du peuple). De toute évidence, (ils) ne peuvent faire ça seuls, donc d'autres donateurs, en particulier ceux régionaux, doivent augmenter leurs contributions», précise Lenderking.

«Nous sommes impatients d'aborder cette question à l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre et espérons voir des engagements de financement supplémentaires qui ne peuvent pas attendre», conclut-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com