Incendies en Grèce: la colère gronde à Asimnio, où «personne n'arrive»

L'ordre d'évacuer Asimnio, à l'instar de dizaines de villages du nord de cette langue de terre boisée et montagneuse à l'est d'Athènes, a été donné ce mardi après-midi. (Photo, AFP)
L'ordre d'évacuer Asimnio, à l'instar de dizaines de villages du nord de cette langue de terre boisée et montagneuse à l'est d'Athènes, a été donné ce mardi après-midi. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 11 août 2021

Incendies en Grèce: la colère gronde à Asimnio, où «personne n'arrive»

  • Les femmes sont montées sur les toits, hurlent et pleurent, interpellent les hélicoptères qui survolent le village mais ne s'arrêtent pas
  • Les hommes sont descendus dans la rue, et tous refusent d'évacuer malgré les flammes qui s'approchent inexorablement

PEFKI: "Ils sont où les nôtres? On les supplie de venir et personne n’arrive", hurle un habitant. La colère est à son comble dans la petite station balnaire d'Asimnio, au nord de l'île grecque d'Eubée, en proie aux flammes depuis une semaine.

Les femmes sont montées sur les toits, hurlent et pleurent, interpellent les hélicoptères qui survolent le village mais ne s'arrêtent pas.

Les hommes sont descendus dans la rue, et tous refusent d'évacuer malgré les flammes qui s'approchent inexorablement.

"Regarde! Ce sont eux qui font le boulot", s’emporte Dimitri en montrant un camion de pompiers slovaques.

Comme la plupart des habitants de ce petit village accroché à la mer, à quelques encâblures de Pefki, d'où les habitants sont évacués par la mer, le jeune Grec fustige le manque de moyens et d'effectifs des pompiers de son pays.

Sur les 870 soldats du feu déployés sur le nord d'Eubée, beaucoup sont venus de Chypre, Slovaquie, Pologne, Serbie, Ukraine et Roumanie, selon les services d’incendies grecs.

L'ordre d'évacuer Asimnio, à l'instar de dizaines de villages du nord de cette langue de terre boisée et montagneuse à l'est d'Athènes, a été donné ce mardi après-midi.

En huit jours, le feu y a déjà détruit des centaines de maisons et ravagé plus de 49 000 hectares, selon le Système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS).

À côté de la plage d'Asimnio bordée de tavernes et de restaurants, quatre hélicoptères plongent inlassablement dans la mer et multiplient les allers et retours pour arroser les collines boisées au loin. 

"Que le feu prenne les bois mais épargne nos maisons!", implore Eleni, une femme de 65 ans. Elle s'agite, se lamente et hurle au téléphone à un interlocuteur inconnu: "Où tu veux qu’on aille? Je vais me noyer moi, à la mer!".

«Les rêves partent en fumée»

Une jeep dépose vivres et bouteilles d’eau à l’arrêt de bus transformé en point de ravitaillement.

"Les rêves partent en fumée. Cette situation est interminable", se lamente le pope Efstathios.

"Les villages ont besoin de nous, de notre aide et de notre soutien. C’est impossible de les abandonner dans ces moments difficiles", dit l'homme d'église, derrière son masque et sa barbe fournie.

Dans la rue, le ton monte, les bras s’agitent. Les rumeurs et les théories fusent.

"On est sûrs que c’est criminel", affirme Iro Nikolaou, l'enseignante du village qui s'emporte contre les maux de la Grèce, qu'elle n'hésite pas à qualifier de "pays du tiers-monde".

"Mes élèves de 15 ans sont allés éteindre les incendies, c’est quoi ça ?! À la place des politiques, je me serai suicidée", enrage encore l'institutrice.

Soudain, une voix lance: "On l'a arrêté!". Les motos démarrent au quart de tour dans un vacarme assourdissant. La chasse au pyromane est ouverte. Tout le monde cherche des coupables et des réponses.


Gaza: 29 partenaires internationaux appellent à lever les restrictions pesant sur l’aide humanitaire

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  • Le communiqué met en garde contre les nouvelles exigences restrictives d’enregistrement imposées aux ONG internationales opérant dans les territoires palestiniens occupés
  • Celles-ci, préviennent les ministres et responsables signataires, pourraient contraindre certaines organisations « essentielles » à cesser leurs activités du jour au lendemain, aggravant encore une situation déjà critique

PARIS: Face à une crise humanitaire d’une ampleur inédite, un front diplomatique large exhorte Israël à lever les obstacles à l’action des ONG internationales à Gaza.

Les souffrances humanitaires dans la bande de Gaza ont atteint, selon 29 partenaires internationaux, « des niveaux inimaginables ». Dans une déclaration conjointe, les signataires alertent sur la propagation de la famine et la nécessité d’une action « urgente » pour inverser la tendance. « L’espace humanitaire doit être protégé et l’aide ne doit jamais être instrumentalisée à des fins politiques », souligne le texte.

Le communiqué met en garde contre les nouvelles exigences restrictives d’enregistrement imposées aux ONG internationales opérant dans les territoires palestiniens occupés. Celles-ci, préviennent les ministres et responsables signataires, pourraient contraindre certaines organisations « essentielles » à cesser leurs activités du jour au lendemain, aggravant encore une situation déjà critique.

Les 29 partenaires demandent instamment au gouvernement israélien « d’accorder une autorisation à toutes les livraisons d’aide des ONG internationales et de lever tous les obstacles qui empêchent des acteurs humanitaires essentiels d’intervenir ». Ils réclament la mise en place de mesures « immédiates, permanentes et concrètes » pour permettre un accès « à grande échelle et en toute sécurité » des Nations Unies, des ONG et de l’ensemble des partenaires humanitaires.

Le texte précise que tous les points de passage et les routes doivent être ouverts afin de permettre l’entrée massive de vivres, de produits nutritifs, d’abris, de carburant, d’eau potable, de médicaments et d’équipements médicaux. Les signataires rappellent également que « la force létale ne saurait être utilisée sur les sites de distribution » et que la protection des civils, des travailleurs humanitaires et des personnels de santé est une obligation.

Dans leur appel, les 29 partenaires remercient les États-Unis, le Qatar et l’Égypte pour leurs efforts en faveur d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix. Ils insistent sur la nécessité d’un cessez-le-feu « capable de mettre fin à la guerre, de permettre la libération des otages et l’entrée sans entrave de l’aide à Gaza par voie terrestre ».

La déclaration est signée par les ministres des Affaires étrangères de l’Australie, de la Belgique, du Canada, de Chypre, du Danemark, de l’Espagne, de l’Estonie, de la Finlande, de la France, de la Grèce, de l’Irlande, de l’Islande, de l’Italie, du Japon, de la Lettonie, de la Lituanie, du Luxembourg, de Malte, de la Norvège, des Pays-Bas, du Portugal, du Royaume-Uni, de la Slovaquie, de la Slovénie, de la Suède et de la Suisse, ainsi que par la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la commissaire de l’UE à la Méditerranée, la commissaire à l’égalité et le commissaire chargé de l’état de préparation et de la gestion des crises.


Le Conseil de l'Europe met en garde contre les ventes d'armes à Israël

Dans un communiqué, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a réitéré son appel aux pays membres afin qu'ils "fassent tout leur possible pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans le contexte du conflit à Gaza". (AFP)
Dans un communiqué, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a réitéré son appel aux pays membres afin qu'ils "fassent tout leur possible pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans le contexte du conflit à Gaza". (AFP)
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  • La semaine dernière, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé une suspension des exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser dans le cadre du conflit à Gaza
  • "Cependant, il faut faire plus et rapidement", plaide le commissaire

STRASBOURG: Le Conseil de l'Europe a mis en garde mardi contre les ventes d'armes à Israël, appelant ses 46 Etats membres à s'assurer qu'elles ne sont pas utilisées dans le cadre de violations des droits de l'homme à Gaza.

Dans un communiqué, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a réitéré son appel aux pays membres afin qu'ils "fassent tout leur possible pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans le contexte du conflit à Gaza".

"Cela comprend l'application des normes juridiques existantes pour faire en sorte que les transferts d'armements ne soient pas autorisés lorsqu'il existe un risque qu'ils soient utilisés pour commettre des violations" des droits fondamentaux, écrit le commissaire.

La semaine dernière, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé une suspension des exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser dans le cadre du conflit à Gaza, un changement politique majeur pour Berlin, allié traditionnel de l'Etat hébreu.

"Cependant, il faut faire plus et rapidement", plaide le commissaire.

Le Conseil de l'Europe, qui siège à Strasbourg, est la vigie de la démocratie et des droits de l'homme sur le continent.

En juin, M. O'Flaherty s'était inquiété auprès des autorités allemandes de "restrictions à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique" des personnes manifestant "dans le contexte du conflit à Gaza".


Inde: au moins 68 personnes toujours disparues après la crue subite dans l'Himalaya

Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier. (AFP)
Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier. (AFP)
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  • Les responsables des secours ont indiqué mardi qu'ils recherchaient des corps dans les décombres de la ville touristique de Dharali, dans l'Etat indien d'Uttarakhand (nord)
  • Gambhir Singh Chauhan, de la Force nationale d'intervention en cas de catastrophe (NDRF), a déclaré que des chiens renifleurs avaient identifié plusieurs sites indiquant la présence d'un corps

NEW DELHI: Au moins 68 personnes sont toujours portées disparues dans la crue meurtrière qui a balayé la semaine dernière une localité dans l'Himalaya indien, ont annoncé mardi les autorités locales.

Elles recensent désormais 68 personnes disparues, dont 44 Indiens et 22 Népalais. Neuf soldats figurent sur la liste.

Les responsables des secours ont indiqué mardi qu'ils recherchaient des corps dans les décombres de la ville touristique de Dharali, dans l'Etat indien d'Uttarakhand (nord).

Gambhir Singh Chauhan, de la Force nationale d'intervention en cas de catastrophe (NDRF), a déclaré que des chiens renifleurs avaient identifié plusieurs sites indiquant la présence d'un corps.

"Lorsque les fouilles ont commencé, de l'eau a jailli du sol", a-t-il précisé.

Les autorités avaient déclaré peu après le désastre que la crue avait été causée par une intense averse de pluie.

Mais des experts évaluant les dégâts estiment que l'averse n'était que le déclencheur final, qui est venu s'ajouter à des jours de pluies soutenues et prolongées qui avaient déjà détrempé et ramolli le sol.

Les glaciers de l'Himalaya, qui fournissent une eau essentielle à près de deux milliards de personnes, fondent plus vite que jamais à cause du réchauffement climatique, exposant les populations à des désastres imprévisibles et coûteux, préviennent les scientifiques.

Le ramollissement du pergélisol (ou permafrost, partie du sol gelée en permanence pendant au moins deux années consécutives) augmente les risques de glissements de terrain.

Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier.